Terrorisme islamiste : ce que l’on sait de Zaniar Matapour, le tireur d’Oslo

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Par Jeanne Sénéchal
FOCUS – Violences, coups et blessures, radicalisation… L’homme d’origine iranienne était bien connu des services de police.
Seulement quelques photos circulent de Zaniar Matapour, auteur présumé de l’attaque meurtrière en plein centre-ville d’Oslo vendredi dernier. On l’y voit menotté, le visage contre le sol. L’homme, vêtu d’un T-shirt jaune et d’un pantalon noir, venait tout juste de se faire maîtriser par des passants et les forces de l’ordre après avoir tué deux personnes et blessé 21 autres.

Dans la nuit du vendredi au samedi 25 juin, alors que les rues étaient encore noires de monde aux alentours d’une heure du matin, Zaniar Matapour est arrivé devant un pub – Per på hjørnet – et s’est mis à tirer sur les terrasses. Il a ensuite dirigé son arme vers un club gay voisin, puis s’est rapidement fait neutraliser. Le lendemain, la fusillade a été qualifiée de terroriste par le responsable de la police Christian Hatlo. L’auteur présumé est alors accusé de meurtre, tentative de meurtre et d’acte terroriste. Ce lundi, il a été placé en détention provisoire pour quatre semaines.
Zaniar Matapour, 42 ans, est arrivé en Norvège en 1991 à l’âge de 12 ans avec ses parents et deux frères et sœurs comme réfugiés, notent en remontant son parcours plusieurs médias norvégiens. Il aurait été marqué par un exode difficile. Il se fait ensuite connaître pour une série «d’actes de violences et de menaces», selon Roger Berg, chef des services de renseignements intérieur (PST) chargé de l’antiterrorisme. En 1999, alors qu’il était encore au lycée, il est condamné par le tribunal d’Oslo à dix mois de prison pour avoir été impliqué dans une attaque au couteau dans une boîte de nuit à l’occasion d’un bal scolaire. En 2000, il est acquitté en appel, la Cour n’ayant pas trouvé de preuve démontrant qu’il était le porteur du couteau. Il a ensuite été condamné à 30 jours de prison pour coups et coups de pied sur des camarades et violences dans la rue. En 2007, il est arrêté en possession de cocaïne et en 2019 pour tentative de meurtre, possession illégale d’une arme à feu et port de couteau dans un lieu public.
En 2015, les services norvégiens de renseignement intérieur le placent dans leur radar, «en lien avec des inquiétudes sur sa radicalisation» et son appartenance «à un réseau islamiste extrémiste», note le PST. Selon le journal norvégien VG, l’homme était un «sympathisant» de l’État islamique. En mai dernier, Zaniar Matapour avait été entendu par la police après avoir été identifié sur les lieux d’une manifestation de l’organisation Stop Islamisation of Norway. Il avait été interpellé alors qu’il se trouvait dans une voiture avec Arfan Bhatti, recruteur de l’organisation État islamique en Norvège. Des entretiens avec lui le mois dernier avaient conduit les services à conclure qu’il n’avait pas «d’intentions violentes». «Rétrospectivement, on peut dire que nous l’avons peut-être mal évalué», a reconnu Roger Berg. D’autant que deux semaines avant l’attentat perpétré à l’extérieur d’un bar gay d’Oslo, la veille de la marche des libertés, Arfan Bhatti avait posté sur Facebook un drapeau LGBT en feu.

Outre ses problèmes avec la justice, le père de famille a également «des problèmes liés à sa santé mentale», explique le PST, faisant référence à des documents judiciaires en rapport avec ses procès. En effet, selon plusieurs comptes rendus d’audiences consultés par les médias, le tueur a souffert «de problèmes psychiques une grande partie de sa vie» et notamment de «schizophrénie paranoïde» pathologies mentales pour lesquelles il n’aurait jamais été suivi. À Oslo toutefois, ses voisins se disent sous le choc. Ils évoquent un homme «calme et aimable.»
Lundi 27 juin, la ministre de la justice, Emilie Enger Mehl, a annoncé que la façon dont la police et le PST ont géré l’épisode va faire l’objet d’une évaluation. Le premier ministre Jonas Gahr Store a reconnu samedi que la société norvégienne était «vulnérable» à ce genre d’attaque, assurant que son gouvernement faisait «de la sécurité de la population une priorité».
Source
https://www.lefigaro.fr/international/terrorisme-islamiste-ce-que-l-on-sait-de-zaniar-matapour-le-tireur-d-oslo-20220627?fbclid=IwAR1djG5m30_h2rhsE9MHJoYWi3GGsSkwRRZ3P81uXEjxQNXI6qfnnTTjYJc

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