Touche pas à ma raciste ! (ces intellectuels qui soutiennent Houria Bouteldja)

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Par Jack Dion
L’art de tordre les mots et les idées est devenu un sport de haut niveau qui peut mener à tout, y compris à défendre une raciste décomplexée tout en se prétendant de gauche. A preuve le texte publié dans Le Monde sous le titre : « Vers l’émancipation, contre la calomnie. En soutien à Houria Bouteldja et à l’antiracisme politique », signée de quelques étoiles filantes de l’intelligentsia (*) .
Tout est parti d’un article fort documenté de Jean Birnbaum publié dans Le Monde des idées, intitulé : « La gauche déchirée par le racisme antiraciste ». L’auteur y analysait la dérive ethno-différencialiste d’une partie de la gauche ayant rompu avec l’utopie universaliste pour voir dans le Blanc l’ennemi absolu, et dans toute critique de l’islam et de ses dérives le signe extérieur d’un racisme caché.
Dans sa recension, fort logiquement, Jean Birnbaum relevait le rôle notable de Houria Bouteldja, égérie des « Indigènes de la République », auteure du livre Les Blancs, les Juifs et nous, où elle franchit la ligne jaune du racisme, de l’antisémitisme et de l’homophobie avec une maestria qui n’a d’égale que la prétention de sa logorrhée.

C’était le nom à ne pas citer. On ne touche pas à Houria Bouteldja sans riposte immédiate.
Quelques soldats perdus de la lutte pour l’émancipation ont donc pris la plume pour signer dans Le Monde ce texte ahurissant d’allégeance à une dame qui a exposé son racisme au vu et au su de tous. Et de nous expliquer que le livre de la dame est « important, complexe et tiraillé », que sa pensée est « en avance sur son temps » (c’est inquiétant pour l’avenir), que ce déchaînement est « insupportable », même si les signataires susdits affirment ne pas se retrouver « dans tous ses arguments ni toutes ses positions » (sans que l’on en sache plus sur le sujet, ce qui est dommage).
Pour notre commando de chasseurs de tête, l’important n’est pas là. L’important, c’est l’attaque contre « l’antiracisme dans son ensemble », alors que « la haine qu’Houria Bouteldja suscite est à la mesure de son courage ». Voilà. On peut donc défendre une raciste au nom du combat antiraciste. On peut saluer le « courage » d’une personne attachée à son identitarisme comme une huître à son rocher.
Généralement, les membres du fan club de Houria Bouteldja se revendiquent du combat antifasciste, au point parfois de déceler la « bête immonde » à chaque coin de rue. En temps ordinaire, ils traquent le « dérapage » verbal comme d’autres le moustique pendant une chaude nuit d’été. Ils voient le fascisme revenir chaque matin. Ils soupèsent le moindre mot de Marine Le Pen ou de l’un de ses sbires pour y déceler la dérive annonciatrice de la nuit des longs couteaux.
Au vu d’une telle obsession, on pourrait penser que ces veilleurs de la démocratie seraient les premiers à dénoncer une dérive identitaire en tout point comparable à celle du FN, sauf qu’elle est à front renversé. Eh bien non. Dès lors que la parole raciste est portée par une voix se réclamant des présumés opprimés d’hier, d’aujourd’hui et de demain, elle est parfaitement recevable.
Moralité : de même qu’il y a le bon et le mauvais cholestérol, il y a le bon et le mauvais racisme.
* Ludivine Bantigny (historienne), Maxime Benatouil (co-président de l’Union juive française pour la paix), Judith Bernard (metteure en scène et journaliste), Déborah Cohen (historienne), Thomas Coutrot (économiste), Christine Delphy (sociologue et militante féministe), Annie Ernaux (écrivaine), Fabrice Flipo (philosophe), Isabelle Garo (philosophe), Eric Hazan (éditeur et écrivain), Stathis Kouvelakis (philosophe), Philippe Marlière (politiste), Dominique Natanson (co-président de l’Union juive française pour la paix), Olivier Neveux (universitaire), Ugo Palheta (sociologue), Geneviève Rail (universitaire, Simone de Beauvoir Institute and Womens Studies, Canada), Catherine Samary (économiste), Michèle Sibony (Union juive française pour la paix), Isabelle Stengers (philosophe), Julien Théry (historien), Rémy Toulouse (éditeur).

Source :
https://www.marianne.net/debattons/editos/touche-pas-ma-raciste-ces-intellectuels-qui-soutiennent-houria-bouteldja

happywheels

2 Commentaires

  1. Olivier dit :

    Que des ringards totalement inconnus hors de leur bureau et des tribunes de gauchistes.

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