Attentat manqué de Villejuif en 2015 : l’instruction est terminée

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Les enquêteurs sont persuadés que Sid Ahmed Ghlam, missionné par Daech pour attaquer deux églises en 2015, a dû renoncer après avoir tué Aurélie Châtelain, victime collatérale.
Par Eric Pelletier et Geoffroy Tomasovitch
Enquête bouclée ! Selon nos informations, le 26 juillet dernier, les juges d’instruction antiterroristes en charge de « l’affaire Ghlam » ont annoncé aux parties la fin des investigations. Une étape décisive avant la tenue d’un procès.
Le dimanche 19 avril 2015, Sid Ahmed Ghlam, 24 ans, un étudiant en informatique algérien, s’apprête à mener un assaut contre les fidèles rassemblés dans deux églises de Villejuif (Val-de-Marne) à l’heure de la messe. Sur le parking où il est train de s’équiper, il croise la route d’une jeune professeure de fitness, Aurélie Châtelain, 32 ans, mère d’une enfant de 5 ans.


La jeune femme est retrouvée morte, tuée par balle sur le siège passager de sa voiture.
Une des premières actions du groupe Daech
Ghlam est arrêté dans le XIIIe arrondissement de Paris avec une balle dans la jambe. Il a lui-même appelé les secours pour se faire soigner. L’arme utilisée est la même que celle ayant servi contre Aurélie Châtelain. L’enquête commence. Bien vite, il apparaît que le djihadiste a été mandaté depuis la Syrie et la Turquie, où il a rencontré ses commanditaires. Il s’agit de l’une des premières actions du groupe Daech, concrétisation d’une menace qui va crescendo jusqu’aux tueries du 13 novembre 2015, à Paris et à Saint-Denis.
Huit personnes sont mises en examen. Outre l’étudiant en informatique et principal suspect, divers petits délinquants sont soupçonnés de lui avoir fourni son arsenal. Ils ont été confondus par leurs empreintes ADN. Selon une source judiciaire, trois mandats d’arrêt internationaux ont par ailleurs été délivrés. Le 20 juin dernier, le juge d’instruction s’est rendu en Algérie afin d’interroger Eddy S., frère d’un suspect poursuivi en France, et présenté comme « proche de la mouvance djihadiste ». Incarcéré en mai, Eddy S. pourrait être un maillon central dans la chaîne remontant aux commanditaires syriens. C’est lui en effet qui aurait demandé à son frère de fournir une partie du matériel au terroriste, notamment des gilets tactiques.
Le déplacement du juge en Algérie est l’un des derniers actes de l’instruction, la justice étant tenue de respecter des délais stricts en matière de détention provisoire. Dans un dossier de grande criminalité ou de terrorisme, la loi fixe en effet à quatre années le délai maximal d’incarcération d’un suspect, durée qui peut être prolongée exceptionnellement de huit mois. Dans l’affaire Ghlam, détenu à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), la limite est presque atteinte.
Les déclarations du suspect ont varié
Le juge antiterroriste s’est en revanche déclaré incompétent pour le vol d’une voiture mise à disposition du djihadiste de Villejuif. Cette Renault Mégane avait été volée le 21 mars 2015 dans les Yvelines et était passée de main en main pour finalement servir à entreposer les armes et le gilet tactique. Ce volet annexe de l’affaire devrait faire l’objet d’un procès distinct.
Au cours de l’instruction, les déclarations du suspect ont varié. Ghlam reconnaît s’être radicalisé et avoir été impliqué dans un projet d’attentat. En revanche, il assure être étranger au meurtre d’Aurélie qu’il impute à un complice, Samy Amimour, l’un des assaillants du Bataclan, le 13 novembre 2015 au soir. Sid Ahmed Ghlam explique s’être volontairement tiré une balle dans la jambe après avoir réalisé qu’il faisait fausse route et qu’il s’apprêtait à perpétrer une tuerie contre des innocents. Une expertise judiciaire contredit cette version, excluant un geste « d’automutilation ». Les enquêteurs sont persuadés que le coup est parti accidentellement alors qu’il venait de tuer Aurélie Châtelain et qu’il remettait son arme à la ceinture.
« Les investigations ont été très approfondies, se félicite Me Antoine Casubolo Ferro, avocat de la famille et de l’Association française des victimes du terrorisme. Contrairement à ce qu’il affirme, Ghlam était seul ce matin-là sur le parking de Villejuif. Il a tué Aurélie. La famille est soulagée à la perspective de le savoir, lui et ses complices présumés, bientôt dans le box. Elle espère découvrir enfin pourquoi et dans quelles circonstances précises Aurélie est décédée. Une chose est certaine : sa mort a permis d’éviter un carnage. »
Un procès en 2021
Coté défense, si l’on souligne également que l’enquête a été méticuleusement menée, la conclusion est diamétralement opposée. « Rien n’est venu contredire la thèse soutenue par M. Ghlam depuis la première heure, à savoir qu’il n’a pas tué cette jeune femme, et qu’au dernier moment il a sciemment fait échouer ce projet d’attentat en se tirant une balle dans la jambe », soutiennent Me Gilles-Jean et Jean Hubert Portejoie, estimant que l’expertise sur ce tir est « ambiguë et ne permet de tirer aucune conclusion ».
Les différentes parties (défense, accusation, parties civiles) peuvent désormais demander aux juges d’effectuer des investigations complémentaires. Il reviendra ensuite au parquet de faire connaître ses réquisitions, avant que les magistrats instructeurs rendent leur ordonnance de mise en accusation devant une cour d’assises. Le procès pourrait se tenir en 2021.
« Une déferlante » de dossiers terroristes à juger
La cour d’assises de Paris spécialement composée devra juger plus de 80 dossiers d’attentats ou d’association de malfaiteurs terroriste ces prochaines années. Une « déferlante » d’affaires pour reprendre les termes de Catherine Champrenault, la procureure générale. Le procès des attentats du 13 novembre 2015, surnommés « V 13 », pour « vendredi 13 » (131 morts), devait se tenir dans le courant de l’année 2021 après une clôture de l’instruction attendue à l’automne.
L’organisation des audiences pose un problème logistique aux autorités judiciaires qui doivent anticiper les lourds impératifs sécuritaires, à commencer par la comparution du djihadiste Salah Abdeslam, seul survivant des commandos.

Sont attendus 1700 parties civiles, 350 avocats, un public important et des médias venus du monde entier… Plusieurs solutions ont été imaginées, les cours d’assises parisiennes étant trop exiguës. La location d’un gymnase, voire une salle de spectacle, lieux moins solennels et plus difficiles à sécuriser, ont été envisagées.
Comme l’a révélé France Inter, le comité de pilotage a finalement retenu une autre option : l’aménagement de la salle dite des « pas perdus », immense hall situé dans l’ancien palais de justice, sur l’île de la Cité. Des cloisons pourraient être installées pour accueillir les audiences, et des salles de retransmission aménagées pour la presse. Cette salle d’assises improvisée devrait rester opérationnelle le temps de juger d’autres grands procès antiterroristes.
Source :
http://www.leparisien.fr/faits-divers/attentat-dejoue-de-villejuif-en-2015-l-instruction-est-terminee-14-08-2019-8133672.php

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3 Commentaires

  1. benjamin dit :

    il a assassinè de sang froid cette jolie française qui a eu le malheur de croiser sa route ! comme il est algerien pays ou la peine de mort existe on doit donc lui appliquer cette peine !c est juste et c est bien ainsi !

  2. roni dit :

    il marche encore avec une balle dans le pied
    il a du avoir un ricoche si c est un ricoche c est un tir accidentel

  3. Amouyal dit :

    Je voudrait lui foutre une dynamite dans le cul, le dispersé façon puzzle

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