Fontainebleau : 76 ans après, elle vend le Degas spolié par les nazis à son père

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C’est comme un cadeau que mon défunt père nous ferait. » Ce présent, comme venu du ciel, est un dessin de Degas, intitulé « Les trois danseuses en buste ». Spolié par les nazis en 1940, il a retrouvé ses héritières après soixante-cinq années passées au département des dessins du musée du Louvre alors même que celles-ci en ignoraient l’existence. Ce dimanche, les nouvelles propriétaires, fille et petites-filles du médecin juif spolié, le vendent aux enchères de Fontainebleau. Mis à prix entre 350 000 et 450 000€.
Fontainebleau. « Les trois danseuses en buste » dessiné par Edgar Degas au fusain est mis en vente chez Me Osenat. Sa valeur a été estimée entre 350 000 et 450 000€. (Ministère de la Culture.)
« Ce dessin est exceptionnel à tout point de vue. » De l’avis de Candice Osenat, commissaire-priseur associée, le dessin au fusain de Degas des « Trois danseuses en buste », est exceptionnel pour son histoire mais aussi pour sa valeur artistique. Selon elle, « cela fait quinze que l’on n’a pas vu une œuvre comme ça de Degas ».
Les esquisses et croquis de Degas ne sont pas rares dans les ventes aux enchères. L’artiste passionné par la danse a effectivement laissé beaucoup de dessins préparatoires dans les coulisses de l’Opéra. « Mais là, c’est une vraie composition, cela se voit rien que par son format. »
p>L’analyse de Candice Osenat va encore plus loin : « Degas n’aimait pas forcément les femmes, souvent il dessinait à peine leur visage sans trop s’y attarder. » Mais sur ce dessin mis à prix entre 350 000 € et 450 000 €, la femme au premier plan apparaît très nettement. « De par ses traits, on devine à quel point elle est sensuelle. S’il l’a dessiné ainsi, si belle, c’est qu’elle devait être spéciale pour lui. » Mais les recherches pour savoir de qui il s’agissait n’ont pas abouti.

Paris, le 9 mai 2016. La cérémonie de restitution a réuni la ministre de la Culture, les héritiers et les généalogistes qui ont retrouvé la famille spoliée. (Charles Platiau/Reuters.)
En juin 2015, le ministère de la Culture a signé une convention de partenariat avec les généalogistes de France, organisation représentative de la profession, pour identifier les héritiers actuels des propriétaires de ces œuvres spoliées.
Les généalogistes se sont donc engagés à titre gracieux, sous la forme d’un mécénat de compétence, à retrouver des familles dont les aïeux avaient été spoliés pendant la guerre. Il s’agissait ainsi pour l’Etat de mettre un terme à une incohérence juridique qui consistait à ne remettre des œuvres qu’aux seules familles qui en réclamaient l’héritage. « Le dossier Dreyfus a été le plus rapide à finaliser, explique Antoine Djikpa, président des généalogistes de France. Les autres que nous avons sont plus compliqués, il y a davantage d’héritiers et ils sont répartis un peu partout dans le monde », poursuit-il. Actuellement, les généalogistes recherchent cinq familles spoliées.
Source :
http://www.leparisien.fr/fontainebleau-77300/fontainebleau-76-ans-apres-elle-vend-le-degas-spolie-par-les-nazis-a-son-pere-08-07-2016-5952663.php

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