Jeremy Corbyn, l’antisémite que nous ne voulions pas voir

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FIGAROVOX/CHRONIQUE – Si les accusations d’antisémitisme à l’encontre de Jeremy Corbyn commencent tout juste à être relayées dans la presse française, l’avocat Gilles-William Goldnadel regrette qu’elles aient été relativisées jusque-là.
Par Gilles William Goldnadel

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Son récent ouvrage, Névroses Médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée, est paru chez Plon.
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Tout au long de ces années, j’ai questionné les raisons qui pourraient expliquer l’indulgence médiatique et politique à l’égard du racisme de l’extrême gauche. Par parallélisme intellectuel, j’ai remarqué la culture du soupçon ou de l’invective à l’égard de la droite, systématiquement extrémisée dès lors qu’elle critiquait l’immigration massive ou l’islamisation politique sans essentialiser de manière négative les individus. Pour un Orban taxé d’antisémite pour avoir critiqué, à tort ou à raison, les options mondialistes du juif Soros sans jamais mettre en cause sa judéité, combien d’indigénistes à l’UNEF ou ailleurs organisent des camps «racisés» interdits aux blancs sans être jamais inscrits dans le camp des racistes?
C’est dans ce cadre moral et intellectuel aussi immuable qu’inepte que rejaillit enfin à la surface le cas de Monsieur Corbyn. Il jaillit d’ailleurs, non par une soudaine et miraculeuse prise de conscience du système médiatique, mais plus prosaïquement, en raison de l’impact que l’antisémitisme mis au débit de l’intéressé pourrait lui coûter lors des toutes proches élections législatives.
La question antisémite ne devrait pas être posée par les juifs mais par l’ensemble de la communauté nationale.
En raison également des accusations contre le chef du Labour et son parti par le grand-rabbin Ephraim Mirvis qui s’est décidé à les porter lui-même, essentiellement en raison de la torpeur générale d’une bonne partie de la classe médiatique et intellectuelle.
Convenons en effet, que comme en France, la question antisémite ne devrait pas être posée par les juifs mais par l’ensemble de la communauté nationale, ce qui n’est pas le cas.
Récemment, et pour cause d’élections, le journal Le Monde a bien voulu se fendre d’un article mentionnant les accusations du grand-rabbin, alors que jusqu’à présent il réservait la plus grande part de son esprit critique à son adversaire conservateur, le fantasque Boris Johnson, jusqu’à colporter les accusations d’une voisine rapportant les scènes de ménage de son couple.
Les lecteurs du journal vespéral se sont plaints non sans raison que l’article ne reprenait aucunement dans le détail les accusations portées contre le leader travailliste, ce qui pouvait parfaitement laisser à penser qu’elles étaient injustes. Fort heureusement, le Journal du Dimanche s’est livré à ce travail essentiel autant qu’indispensable auquel je m’étais moi-même attelé à plusieurs reprises il y a déjà deux années.
De manière générale, on constate que Jeremy Corbyn aura réussi à faire la synthèse de l’antisémitisme d’hier avec celui d’aujourd’hui.
S’agissant d’hier, il reprend les scories de la haine antijuive prolétarienne détestant le riche.
C’est dans ce contexte que Monsieur Corbyn prit la défense d’une caricature antisémite de la meilleure eau figurant un juif hideux à l’appendice nasal bien crochu.
Corbyn reprend les scories de la haine antijuive prolétarienne détestant le riche.
Dans le même mauvais esprit, en mars 2018, il dut s’excuser pour un commentaire de soutien écrit sur Facebook à un artiste ayant réalisé une peinture murale pas franchement judéophile. La fresque intitulée «liberté pour l’humanité» montrait un groupe d’hommes d’affaires et de banquiers, dont certains juifs affairés à compter de l’argent autour d’un plateau ressemblant à un Monopoly. Mis en cause, il affirmait sans grande spontanéité qu’il n’avait pas bien vu la peinture avant de reconnaître qu’elle était bien «antisémite».
En août 2018, le chef du Labour était critiqué pour avoir avancé que «les sionistes britanniques» qui ont vécu dans ce pays depuis très longtemps, probablement toute leur vie, ne «comprennent pas l’ironie anglaise». De l’usage un peu grossier du vocable sioniste pour évoquer le juif…
Place à présent à l’antisémitisme d’aujourd’hui et à la haine pathologique de l’État juif.
C’est ainsi que toujours en août 2018, Monsieur Corbyn fut sommé de s’expliquer sur sa présence en 2014 à une cérémonie à Tunis honorant les terroristes palestiniens de Septembre Noir.
En 1972, on se souvient que ce groupe avait massacré 11 athlètes israéliens aux J.O. de Munich. Fantasme de l’extrême gauche. On jurerait du Plenel qui, sous alias, exultait à l’annonce de l’exploit terroriste.
En 2016, Corbyn regrettait d’avoir qualifié «d’amis» le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais. Deux groupes terroristes ayant perpétré de nombreux attentats contre des civils mais qui communient tous les deux dans la haine du juif.
Mais Le Monde aurait été bien inspiré, plutôt que de rester dans le vague, d’épousseter l’article de Philippe Bernard publié le 16 septembre 2015. Il est vrai qu’à l’époque l’objectif de l’article était plutôt de reprocher à Caroline Fourest «de s’être laissée emporter par ses arguments» et d’exagérer le défaut antisémite prêté excessivement au bon Monsieur Corbyn…
On lit tout de même dans cet article que Jeremy Corbyn a admis avoir rencontré un ancien combattant du Hezbollah devenu le leader de la Ligue Arabe Européenne en Belgique, mouvement d’ailleurs «qui a organisé des manifestations communautaires qui ont tourné à l’émeute après l’assassinat d’un enseignant d’origine marocaine». Qu’il a également assisté à des réunions d’un groupe fondé par le négationniste Paul Eisen, qu’il a tenté d’intervenir auprès de HSBC pour empêcher la clôture du compte de la mosquée de Finsbury Park… Ou encore, à propos des attentats de Paris, qu’il a diffusé à la chambre des Communes une motion qui ne faisait même pas allusion à l’attaque meurtrière contre le supermarché casher.
L’antisémitisme n’est plus un problème pour le camp du Bien dès l’instant où il n’émane pas du camp du Mal.
Mon imagination est impuissante à décrire ce qu’écrirait la presse convenue sur le compte d’un leader de droite façon Bolsonaro qui aurait à son passif le quart de la moitié de ce qui vient d’être cité.
Celui-ci serait voué aux gémonies éternelles sans préjudice de malédiction de sa descendance. Preuve est ainsi faite que l’antisémitisme n’est plus un problème pour le camp du Bien dès l’instant où il n’émane pas du camp du Mal. C’est un peu aussi la définition de l’instrumentalisation hypocrite des faits.
Lorsque j’écrivais l’article précité en 2017, je me plaignais des résultats des élections britanniques précédentes, clémentes pour Corbyn, et de ce que son antisémitisme avéré ainsi que son pro-islamisme symétrique n’avaient pas été abordés. C’étaient pourtant quelques jours après le premier attentat sur le London Bridge…
À l’époque la presse convenue avait préféré s’en prendre à l’alliance de Madame May avec un petit parti unioniste irlandais pro-life et anti- mariage gay, donc forcément taxé d’extrême droite…
À l’heure de la corbynisation des extrêmes-gauches, puis-je cette fois espérer ne plus avoir à me plaindre?
Source :
https://www.lefigaro.fr/vox/politique/jeremy-corbyn-l-antisemite-que-nous-ne-voulions-pas-voir-20191202

happywheels

5 Commentaires

  1. BRAIBANT dit :

    l’antisémitisme : un vraie rage dedans

  2. Franccomtois dit :

    quand on parle de déchets,info prise dans Europe-Israel:

    Les Canadiens « défenseurs des Droits de l’Homme », CD4HR, estiment qu’Israel n’existe pas et que « les Rabbins qui soutiennent Israël sont un danger pour le Canada »
    Ces abrutits qui dénoncent Israel comme une colonie devraient fermer leur sale gueule,le Canada est une colonie d´Européens qui ont volé les terres des Amérindiens.Donc qu´ils commencent par la fermer les tueurs d´Amérindiens tout défenseur des droits de l´homme qu´ils sont,une chose ils ont oublié les femmes dans leur défense,peut-être pour ne pas offenser les muzz.
    Un documentaire pour leur remettre de l´ordre dans le cerveau:

    -Documentaire éradication des Amérindiens du Canada | LES ENFANTS SACRIFIES DU CANADA [BA]
    https://youtu.be/8thEXb5umgw
    Je tiens á préciser que je suis catholique mais rien ne m´empêchera de condamner les exactions de mon église.

  3. julie dit :

    Que vient faire Mélucchon dans les bras de Corbyn???

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