«Lapidation des femmes adultères», positions antisémites… Près de Lyon, un salon avec deux prédicateurs salafo-fréristes interdit

Le maire de la commune de Meyzieu, dans l’agglomération lyonnaise, a interdit la tenue de la 3e édition du salon Aux sources, qui prévoyait l’intervention d’invités connus pour leur propos radicaux.
Bruno Retailleau lui-même a assuré avoir donné «des instructions très claires» à la préfète de Région. Interpellé à l’Assemblée nationale ce mardi par la députée RN Tiffany Joncour, le ministre de l’Intérieur a annoncé œuvrer à l’interdiction du salon Aux Sources, organisé à Meyzieu, en banlieue est lyonnaise ce week-end. L’événement est présenté comme une série de conférences autour du Coran et prévoit la venue de deux prédicateurs polémiques.
Déjà invité l’an dernier, Vincent Souleymane devait intervenir lors d’une conférence. Présenté par les services de l’État comme «un prédicateur salafo-frériste connu pour ses prises de position controversées», il avait déjà vu une de ses conférences interdite à Lyon en 2023 par la préfecture. «Nous connaissons parfaitement cet individu», a insisté Bruno Retailleau dans l’hémicycle soulignant ses positions «antisémites» et «anti-LGBT».
Vincent Souleymane avait ainsi présenté la France comme étant «à la pointe de l’ignominie, de la décadence et de l’indignité» à la suite de la cérémonie d’ouverture des JO. «Sur les réseaux sociaux, il affiche régulièrement son rejet de l’«islamophobie d’État», du «sionisme» et des «mouvements féministes ou LGBT, indiquent les services de l’État dans un courrier daté de lundi à l’attention au maire de Meyzieu, consulté par Le Figaro. Il tient ou relaye des propos à connotation complotiste, portant sur le conflit russo-ukrainien ou les attentats djihadistes commis en Europe ».

Les services de l’État ont aussi retrouvé un tweet hostile à Israël datant de 2022 et «suggérant que la lutte contre Israël est un devoir religieux». «Cette publication, à connotation pro-djihadiste, avait suscité des commentaires appelant à la haine d’Israël, des Israéliens et de juifs», précisent-ils. Plus récemment il avait traité le journal Libération de pourriture à la suite d’une une sur Gaza.
Le second prédicateur visé, Yusuf Ibram, est issu de la même mouvance. Il s’est fait connaître en Suisse «pour avoir légitimé la lapidation des femmes adultères, condamné le port de vêtements légers pour les femmes ou encore partagé ses doutes sur la possibilité pour les femmes vierges de faire du vélo», énumère la préfecture. Une de ses conférences a d’ailleurs récemment été annulée à Genève.

Au terme d’échanges engagés «depuis plusieurs semaines» entre la préfète et le maire DVD Christophe Quiniou, l’édile a finalement annoncé ce mardi avoir pris un arrêté d’interdiction. «Propos complotistes, remise en cause de l’égalité femmes-hommes, atteintes à la dignité humaine : ces discours n’ont pas leur place sur notre territoire», a-t-il réagi sur ses réseaux sociaux. Il a aussi souligné le risque de trouble à l’ordre public aux abords du salon.
Source
Le Figaro