Le CRIF, puissant ? Archi-faux !

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Par Norbert Cohen

L’immense majorité des Français, juifs ou non, sont persuadés que le CRIF est une sorte de « lobby » représentant bien le judaïsme de ce pays, fortuné et influent, puisqu’il réunit chaque hiver des membres éminents de l’exécutif – y compris le chef de l’Etat – comme de l’opposition, lors de son dîner annuel.
Les antisémites le considèrent comme une « cinquième colonne » dictant ses volontés au pouvoir politique. L’expert en relations internationales Pascal Boniface lui-même – viscéralement anti-israélien – écrivait récemment dans un hebdomadaire de référence, L’Obs, que le CRIF était un « acteur central » de la vie publique française.
Tout cela est archi-faux.
Le 29 mai, Francis Kalifat sera élu nouveau président de l’institution, succédant à Roger Cukierman. Exceptionnellement, il n’y a en effet… qu’un candidat en lice.
Et pour cause : ce poste très prenant nécessite désormais une protection policière contraignante, en raison de la menace islamiste, il est bien entendu bénévole, mais de plus il faut payer de sa poche pour l’occuper ! Le président doit participer à certains frais. Francis Kalifat, homme d’affaires avisé et relativement libre de son temps, est l’un des rares à pouvoir se le permettre.
Car le CRIF est pauvre comme Job ! Son dîner annuel est l’occasion d’engranger certains revenus, puisque participer à la soirée coûte quelques centaines d’euros… mais c’est une goutte d’eau dans la mer. Son principal contributeur est le Fonds social juif unifié (FSJU), dont les subsides proviennent de la collecte de l’Appel unifié juif de France (AUJF). Or, cette collecte est en chute vertigineuse.
Le noyau dur des donateurs s’est volatilisé : alya, crise économique, ponction ou plutôt persécution fiscale qui fait fuir les grandes fortunes à l’étranger… D’autre part, ceux qui accordent encore leur confiance à l’AUJF, souvent âgés, sont en nombre décroissant. Les Juifs français préfèrent donner leur argent aux synagogues et associations orthodoxes, plus proches du terrain et plus fiables à leurs yeux. Les collectes dites « parallèles » se multiplient.
Conséquence : le CRIF survit avec des bouts de ficelle. Le directeur exécutif lui-même est auto-entrepreneur. L’organisation n’a même pas les moyens de salarier sa principale cheville ouvrière. Il suffit d’ailleurs d’arpenter les bureaux du CRIF : ils sont minuscules et les employés, aux statuts plus ou moins précaires, se comptent sur les doigts de deux mains. C’est une maigre PME. Le bureau du président est tout en longueur, petit et incommode. De quel prétendu « lobby » parle-t-on ?
Par ailleurs, le CRIF est censé représenter le judaïsme français dans son ensemble. Nouvelle illusion.
Le Consistoire central et le Consistoire de Paris, dont on connaît l’importance en matière de culte et de statut personnel (circoncision, bar et bat mitzva, mariage, divorce, certificat de judaïcité permettant de réaliser son alya, décès), n’en sont pas membres !
Quant aux innombrables synagogues orthodoxes et à leurs institutions scolaires, forces vives de la communauté puisqu’elles éduquent des milliers d’enfants et d’adolescents, elles n’entretiennent aucun rapport avec le CRIF.
Beaucoup d’associations représentées au sein de l’institution n’ont que… quelques dizaines de militants. Ce sont les fantômes d’un passé révolu.
De temps à autre, le CRIF exerce un certain magistère moral. Quand son président proteste sur tel ou tel aspect de la politique ou de la diplomatie française, on l’écoute poliment au sommet de l’Etat. Mais son influence sur les positions pro-arabes du Quai d’Orsay est quasi-nulle.
Ni Soral, ni Dieudonné ne craignent quoi que ce soit de l’institution, impuissante face à leurs millions de fans, alors même que ces professionnels de la haine antisémite ne cessent de dénoncer la soi-disant « police de la pensée » du CRIF.
Et lorsque Manuel Valls, Claude Goasguen ou tel autre ami d’Israël dans la classe politique prononcent des paroles qui vont droit au coeur des Juifs de France, c’est en raison de leurs convictions personnelles.
De surcroît, les Juifs qui exercent une véritable influence dans l’espace public et médiatique ne sont nullement affiliés au CRIF : Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut, Eric Zemmour, Jacques Attali, Alain Minc…
Il est donc évident que l’institution cristallise sur son nom le fantasme éculé – et, en l’occurrence, extravagant – de la « puissance juive », alors que sa faiblesse et sa représentativité en crise sont au contraire extrêmement préoccupantes.
Si le lobby juif américain est un éléphant, alors le CRIF ressemble à une souris.

source :

http://www1.alliancefr.com/actualites/le-crif-puissant-archi-faux-par-norbert-cohen-6039329

happywheels

3 Commentaires

  1. k.estion dit :

    le résultat parle de lui même,les juifs ne font plus confiance au CRIF
    et c’est une bonne chose
    le CRIF est devenu mondain,d’une classe aisée, et pas à l’écoute de la majorité de la communauté
    le CRIF est plus dans dans les merdias,et les plateau télé,qu »au contacte de la réalité juive de la classe moyenne et pauvre
    le CRIF est mort vive le CRIF

  2. Davidex dit :

    Pascale Boniface – expert en relations internationales –

    pascale Boniface – viscéralement anti Israélien –

    Il faudrait qu’un expert en antisémitisme (un vrai !) vienne mettre de l’ordre la-dedans.

  3. capucine dit :

    le Crif ne protège pas les juifs , donc il ne sert plus à rien …

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