Procès intenté par la Fondation Raoul-Follereau : le prévenu relaxé

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Le 18 décembre 2012, la Fondation Raoul-Follereau attaquait en diffamation Xavier Petitjean, auteur d’une vidéo intitulée « Raoul Follereau, l’imposture historique ». Le tribunal correctionnel de Paris vient de relaxer le prévenu sur sa bonne foi. Cette réponse de la justice revêt différents sens selon les parties.
Figure emblématique de Nevers, Raoul Follereau est le créateur de la journée mondiale de lutte contre la lèpre et de la Fondation qui porte son nom et ces mêmes objectifs.

Xavier Petitjean, 41 ans, était un bénévole de la Fondation avant de plonger dans une recherche sur le passé de Raoul Follereau. Dans la vidéo incriminée, il accusait cette personnalité ainsi qu’André Récipon, président d’honneur de la Fondation, d’avoir, durant une partie de leur vie, eu des idées relevant de « l’antisémitisme, du pétainisme et du national catholicisme ». Il accusait en même temps la Fondation de dissimuler sciemment cette face peu flatteuse et de développer un récit hagiographique du passé de Raoul Follereau.

Le tribunal a estimé, dans son jugement du 24 mars, qu’à travers les documents que Xavier Petitjean a fournis, il ne prouvait pas la volonté de la Fondation de cacher les idées de Raoul Follereau et d’André Récipon. Même si les pièces produites, « tendent à montrer » que ces deux personnages avaient des « idées antisémites ou pétainistes », indique le tribunal.

Le jugement stipule que « les œuvres complètes, présentées comme telles par la Fondation, ne comportent pas les textes pouvant être gênants, et que, de manière générale, les documents de celle-ci ne font pas état du passé jugé comme problématique du fondateur. Pour autant, l’absence de référence au passé supposé gênant de Raoul Follereau ne prouve en rien la volonté de dissimuler, cette absence pouvant s’expliquer par d’autres raisons. »

La Fondation se félicite de ce point dans un communiqué : « La décision de justice intervenue indique sans la moindre ambiguïté que la Fondation Raoul-Follereau ne s’est jamais rendue coupable de la moindre imposture ».

Xavier Petitjean, « déçu » sur cet élément, nuance cette vision des faits. Selon lui, les juges ont « pris acte de l’absence d’information, du tri sélectif de la mémoire, mais cela ne prouve pas qu’il y a eu un mensonge délibéré ». Il précise qu' »il est très difficile de prouver le mensonge par omission ».

La « bonne foi », qu’est-ce que c’est ? L’auteur d’une diffamation peut être relaxé si ce qu’il dit est reconnu comme vrai (exception de vérité), ou s’il établit sa bonne foi, comme c’est le cas ici. Comment ? « En prouvant qu’il a poursuivi un but légitime, étranger à toute animosité personnelle, et qu’il s’est conformé à un certain nombre d’exigences, en particulier de sérieux de l’enquête, ainsi que de prudence dans l’expression », rappelle le tribunal, en poursuivant : « Ces critères s’apprécient différemment selon le genre de l’écrit en cause et la qualité de la personne qui s’y exprime, et notamment avec une moindre rigueur lors que l’auteur des propos diffamatoires n’est pas un journaliste qui fait profession d’informer, mais une personne elle-même impliquée dans les faits dont elle témoigne. »

De ces différents critères, la Fondation Raoul-Follereau en a déduit que Xavier Petitjean avait été relaxé notamment parce qu’il n’était pas un journaliste professionnel. Et ce dernier s’est réjoui de voir son travail reconnu pour « sa qualité » et « son sérieux ». « Ce jugement est venu sanctionner trois ans de travail », s’est exprimé, soulagé, le prévenu. Selon lui, les juges ont reconnu que j’avais eu « le souci du contradictoire, que je leur avais proposé un droit de réponse, que je les avais informés de l’avancée de mes travaux. »

La Fondation déclare qu’elle ne fera pas appel, mais « restera vigilante concernant toute atteinte à son honneur et à sa considération. »

lire l’article de LEJDC en cliquant sur le lien ci-après
http://www.lejdc.fr/france-monde/actualites/2015/04/03/proces-intente-par-la-fondation-raoul-follereau-le-prevenu-relaxe_11391346.html

extrait de sa fiche Wikipedia
À Vichy, en juillet-août 1940, le président de la Ligue de l’Union Latine Raoul Follereau expose le « point de vue français » lors d’une réunion avec des diplomates sud-américains présidée par l’ambassadeur brésilien Luís Martins de Sousa Dantas
En 1940, Follereau est tout acquis aux thèses de la Révolution nationale (RN) et à la personne du Maréchal . Le mensuel de la Ligue de l’Union Latine se déplace de Paris à Lyon et change de nom pour s’intituler Paroles de France jusqu’à l’arrêt de la publication en 1944.
Il va demeurer un catholique conservateur ; on le trouve président d’une séance lors du 6e congrès de l’Office international des œuvres de formation civique et d’action culturelle selon le droit naturel et chrétien (avatar de la Cité catholique de Jean Ousset ), en 1969 à Lausanne

Les personnes intéressées par ce sujet visiterons le site :

http://follereau-entre-ombre-et-lumiere.over-blog.com/

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5 Commentaires

  1. Pierre un Gaulois dit :

    Jusqu’à cet article, j’avais entendu parler de Raoul Follereau et de sa fondation, à propos de son dévouement de chrétien charitable dans la lutte contre la lèpre.
    Une maladie terrible qui sévissait dans le Tiers Monde et dont on ne se préoccupait pas.

  2. anne dit :

    qui peut nous sauvé de cette maladie, qui est la mort certaine de nous tous!
    c’est juste un gain de temps?maintenant ou dans 10 ans ou 30 ans la fin sera la !
    notre fin est programmé dés notre naissance,et il n y a aucune fuite ni échappatoire ?
    et il faut ajouté les catastrophe humaine, comme la guerre,la famine,etc,etc,
    notre vie tient sur un fil?

  3. Richard C. dit :

    rF, une fondation qui se sert pas mal au passage; la lèpre excite la compassion, et l’argent des donateurs n’est pas perdu pour tout le monde.
    Il serait intéressant de comparer le rendement de cette fondation versus ses concurrentes.

  4. Nina dit :

    Et cet enfoiré a sa statue à Paris dans le Xè ! Une vraie merde comme toute la racaille de « je suis partout ». Dégueulasse !

    J’ai souvent regardé cette statue de R. Follereau, c’est tout juste s’il n’est pas le corollaire de Saint Vincent de Paul, c’est dire si cette ordure a été célébré.

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