
Raphaël, un peu de reconnaissance, je vous en prie
Par Meïr Ben Hayoun
Cher Raphaël Jérusalmy, dans votre dernier article publié par nos amis de Tribune juive, quel plaisir de vous voir dénoncer en des termes aussi colorés les guignols des plateaux TV. Encore plus jouissif que vous ayez croisé le fer avec Hubert Védrine. J’aimerais tant voir le lien de cette joute. J’espère que le Védrine, comme disent les jeunes, vous l’avez « éclaté ». Et je vous en suis gré et vous en félicite de tout mon cœur.
On souhaiterait tant que vous soyez sollicité plus souvent pour ces débats TV, de vous y voir et entendre leur lancer au visage leurs quatre vérités comme vous le faites si bien dans cet article.
Or cher Raphaël, il y a un hic. Pendant de longs mois vous avez fait exactement comme eux, non pas à l’encontre de l’Etat d’Israël, mais à l’encontre du Gouvernement d’Israël et de celui qui le dirige, M. Netanyahou. C’était pratiquement systématique chez vous, bien au-delà d’une critique rationnelle et circonstanciée. Comment vous les avez conspués que ce soit sur i24news où vous souhaitiez/prédisiez que Netanyahou ne ferait pas long feu et que son gouvernement de droite avec lui, même bien avant le 07/10 et après aussi.
Au cours de l’année 2023, lors de la présentation de votre livre au Bnei Brit en Suisse, un ami présent choqué m’a fait part par la suite comment lors de cette rencontre vous avez cassé du sucre sur le dos de ce Gouvernement et de celui qui le dirige.
C’est ce même Gouvernement Netanyahou qui a su prendre la grave et dramatique décision sans précédent dans l’Histoire d’Israël – décision dont vous vous félicitez aujourd’hui. Vous ne mentionnez pas ce Gouvernement, ni dans cet article ni dans aucune de vos interventions ces derniers jours. Ce démantèlement du dispositif exterminateur iranien se serait fait tout seul? Tsahal et le Mossad auraient pris l’initiative Deus ex nihilo, sans qu’un Gouvernement n’y consacre d’interminables concertations avec l’Administration Trump et des centaines d’heures de réunions pour peser le pour et le contre???!!!
Doit-on vous souffler les noms de ces preneurs de décision du Cabinet gouvernemental restreint ? Même si politiquement, vous ne le affectionnez pas, ne pouvez-vous pas exprimer votre gratitude en les citant nommément : le Premier ministre Binyamin Netanyahou, le ministre de la Défense Israël Katz, le ministre de la sécurité interne Itamar Ben Gvir, le ministre des finances Betsalel Smoutritch, le dirigeant du parti Shass Arieh Derhi, le ministre des affaires étrangères Gidon Saar, le ministre du Logement Grosskopf?! Ce serait tout à votre honneur que de le faire.
Aujourd’hui cher Raphaël, vous vous réjouissez tous de ce qui a été réalisé de façon extraordinaire contre le programme nucléaire iranien. Or non seulement vous n’en rendez pas hommage à l’architecte de cette offensive sur l’Iran, le Premier ministre Netanyahou, mais c’est à peine si vous mentionnez son nom en lien avec ce chapitre unique et inouï de l’Histoire d’Israël. Quant à son gouvernement, il est transparent pour vous.
Ce serait comme raconter la Sortie d’Egypte en occultant Moshé Rabbénou ou la Conquête d’Eretz Israël sans mentionner Yéhoshoua Bin Noun ou la Déclaration d’Indépendance le 14 mai 1948 sans même faire référence à David Ben Gourion.
En juillet 1976, immédiatement avec la libération des otages d’Entebbé, le Chef de l’Opposition Menahem Rabin rendait un vibrant hommage à son rival, le Premier ministre Itzhak Rabin. Ceci alors que 28 ans auparavant en juin 1948, Rabin commandait le détachement de la Hagana qui avait tiré sur Begin et sur l’Altalena et qui avait fait tuer 16 militants du Betar, des volontaires pour la Guerre d’Indépendance. Et dans le sillage de Begin, tout le peuple d’Israël quels que soient les clivages ainsi que tout le peuple juif en exil rendaient hommage au Premier ministre Rabin et le portaient aux nues après Entebbé.
A quand une grandeur d’âme comme le mefaked du Bétar, premier dirigeant du Likoud et Premier ministre Begin, noblesse juive oblige?!
D’autre part, il y a quelques mois, sur la question des otages, le ministre de la sécurité interne prônant la fin de l’aide humanitaire et la pression militaire maximale pour faire céder le hamas à les libérer, Raphaël vous avez affirmé sur Radio J que Ben Gvir était indifférent au sort de ces malheureux et qu’il avait totalement oublié les valeurs juives. Quel mauvais procès !
Si déjà on se réfère aux valeurs juives, l’une d’entre elles consiste à ne pas prêter de mauvaise intention à autrui s’il n’a pas la même opinion que vous sur un problème spécifique. En l’occurrence la question des otages.
Si, comme beaucoup en Israël dont des familles d’otages toujours en captivité, on estime qu’il ne faut pas céder au hamas pour les faire libérer – comme lors des prises d’otages des années 70 où les gouvernements de la gauche sioniste à cette époque (Munich, Ma’alot, Hotel Savoy, Entebbé, etc.) n’ont jamais cédé aux chantages des terroristes, cela ne signifie aucunement que les valeurs juives sont oubliées, bien au contraire. Mais c’est déjà un autre débat.
Shabbat shalom cher Raphaël Jérusalmy
Meïr Ben Hayoun, représentant francophone du parti Otzma yehoudit.
Tous ceux qui se sont levés pour condamner Netanyahou, tous ceux qui ont appelé à sa démission, tous ceux qui manifestaient à Kaplan le samedi soir, ont favorisé le 7 octobre. Jerusalmy est un fin stratège, un fin analyste, excepté en matière d’ autocritique. Un peu d’ humilité lui ferait du bien.
Totalement d’accord avec ce commentaire.
Raphaël jerusalmy ( quel nom magnifique !) est capable du meilleur comme du pire
Bibi est le plus grand 1er ministre d’israël de tous les temps…ils l’ont tous rêvé , bibi l’a fait ! ./