SEINE SAINT DENIS :Quand les institutions financent le séjour de 60 jeunes dans les camps palestiniens de l’UNRWA

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TRIBUNE. Le projet Muftah, lancé à l’automne 2024 à Bagnolet et piloté par l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO) de Paris a révélé son véritable objet la semaine dernière, analyse Anne-Sophie Nogaret*.
Le 1er août 2024, l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO) lançait le projet Muftah/la clé, exprimant sur son site l’intention de « s’ouvrir à de nouveaux territoires ». « Nouveaux territoires » semblant désigner, en l’occurrence, les Quartiers prioritaires de la ville, élément de langage institutionnel renommant ce qu’on appelait autrefois les banlieues. Plus précisément, le projet concernait deux municipalités de Seine-Saint-Denis : Bagnolet et une autre ville dont le nom ne sera jamais cité. 60 jeunes issus des « quartiers », nous dit-on, bénéficieront du projet Muftah, conçu sous l’égide de « l’émancipation » et de « l’engagement citoyen ». Émancipation de quoi, on ne le sait pas, la cause de l’aliénation n’étant jamais précisée.
Toujours est-il que les jeunes participants assisteront, 18 mois durant, à divers ateliers, conférences et rencontres destinés à les informer sur « la région Méditerranée Moyen-Orient », tout en étant formés aux techniques de l’audiovisuel. L’objectif final du projet, en effet, consiste en un séjour au Moyen-Orient, séjour dont les participants témoigneront grâce à un documentaire tourné sur place.
Le financement de Muftah (300 000 euros) se partage entre l’Agence française du développement (AFD), le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, le département de Seine-Saint-Denis, la Fondation de France et la ville de Bagnolet.
Le 21 décembre 2023, Chawqui Haddad, adjoint chargé de la jeunesse à la mairie de Bagnolet, présente le projet Muftah en conseil municipal, martelant le terme d’émancipation, expliquant que le lieu du séjour final (encore indéfini) sera laissé au libre choix des participants. La mairie, propose-t-il, pourrait acquitter 10 % du montant total du projet, soit 30 000 euros versés sur trois années. Onze mois plus tard, lors du conseil municipal d’octobre 2024, le financement du projet Muftah est voté à l’unanimité. Plus tard, on apprend que les participants ont enfin choisi leur destination finale : ce sera la Jordanie.
En réalité, le projet a commencé au mois d’août 2024 : conférences d’Alain Gresh, cours de dabké, concerts de musique orientale, etc. Le séjour en Jordanie et le tournage du documentaire sont prévus pour l’automne 2025.
Et soudain, l’UNRWA paraît…
Le 18 juin, coup de tonnerre : le compte Instagram Projet Muftah/la clé apporte une précision essentielle, mais qui jusque-là avait été soigneusement passée sous silence, dévoilant du même coup un des acteurs cachés du projet : en guise de séjour en Jordanie, les jeunes Bagnoletais vont en réalité se rendre dans les camps palestiniens d’Amman gérés par l’UNRWA…
Une surprise sortie du chapeau ? Pas vraiment, quand on connaît le positionnement de l’iReMMO, initiateur et pilote du projet. Lié au ministère des Affaires étrangères, l’iReMMO est un organisme présidé depuis mai dernier par Agnès Levallois, spécialiste du Moyen-Orient, chargée de cours à l’ENA, maître de conférences à SciencesPo Paris. Une experte qui, à l’automne 2023, dans le sillage immédiat du pogrom du 7 octobre, qualifiait sur France Inter et LCI le Hamas de « mouvement de résistance ».
Aucun hasard, aucun dérapage en l’occurrence, mais, au contraire, une grande cohérence idéologique : à l’iReMMO, en effet, œuvrent nombre de personnalités aux sympathies islamo-palestinistes clairement identifiées, dont, depuis deux semaines, les noms ont bizarrement disparu du site.
On y trouvait, par exemple, celui de Rima Hassan, qui y avait donné des cours. Celui d’Elyamine Settoul (directeur du service Défense et société de l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire française, professeur à l’Institut des hautes études de défense nationale et à l’Institut des Hautes Études du ministère de l’Intérieur), qui en janvier 2022, anima en compagnie du cheikh chiite Ali Sbeity, proche du Hezbollah, une conférence en hommage à feu Qassem Soleimani, général iranien, chef de la force Al-Qods, soutien du Hezbollah, du Hamas et du jihad islamique… On y trouvait également le nom de Salam Kawakibi, ex-compagnon de route du Conseil national syrien (qui pour mémoire fut noyauté par les Frères musulmans), aujourd’hui directeur du Centre Arabe de Recherches et d’Études Politiques de Paris créé et financé… par le Qatar. Quant à Adel Bakawan, qui sur son compte Instagram prône le soutien au djihadiste Ahmed al-Charaa, aujourd’hui président de la Syrie, et la levée des sanctions internationales le concernant, il n’a pas été effacé des listes : étant membre du bureau de l’iReMMO, il était sans doute plus compliqué de faire disparaître son nom.

L’iReMMO et Bagnolet : collusion autour de la cause palestinienne
La jonction entre l’iReMMO et la municipalité de Bagnolet autour du projet Muftah s’est opérée en 2022, très vraisemblablement grâce à Edouard Denouel. Celui-ci en effet, adjoint au maire de Bagnolet, siège également… au Conseil d’administration de l’iReMMO. C’est par ailleurs un ardent défenseur de la cause palestinienne, membre du groupe d’amitié France Palestine du Sénat, où il œuvre comme administrateur. Pour autant, il n’est sans doute pas la seule cheville ouvrière du projet Muftah (qui aujourd’hui ne concerne plus que Bagnolet, la seconde municipalité dont il avait été question à l’origine s’étant entre-temps mystérieusement évaporée…).
Chawqui Haddad, adjoint à la jeunesse, Yasmina Sadoud, adjointe à la vie associative, Neman Amraoui, directeur de la démocratie locale, de la jeunesse, de la vie sociale des quartiers et de la vie associative, du fait des fonctions qu’ils occupent et de leur positionnement idéologique (qu’ils ont certes prudemment effacé de leurs réseaux sociaux, mais dont les traces et les signes demeurent) ont aussi certainement joué un rôle dans le partenariat exclusif Bagnolet/Iremmo que signe Muftah. Sans compter l’influence dans la ville du militant Youcef Brakni, qui n’est certes ni élu ni agent de la mairie, mais qui, très proche de Denouel, n’est pas étranger à l’élection de celui-ci. La liste présentée par Denouel en 2020, Bagnolet en commun, comptait en effet parmi ses membres un certain nombre d’amis du bouillant fondateur du Comité Adama.
Depuis le 7 octobre, les liens de l’UNRWA avec le Hamas sont largement documentés
Pour résumer : 60 jeunes Bagnoletais suivent des cours sur le Moyen-Orient donnés par des universitaires militants (Alain Gresh, notamment) et sont formés à l’audiovisuel, dans le but tactiquement tu jusqu’à la semaine dernière (le terme de Palestine n’ayant jamais figuré dans les communications officielles) de se rendre dans un camp tenu par l’UNRWA, pour lequel ils devront, toujours selon le projet, ensuite lever des fonds.
Depuis le 7 octobre, les liens de l’UNRWA avec le Hamas sont largement documentés. S’agit-il, sous prétexte de « coopération internationale » et « d’émancipation citoyenne », de créer en Seine-Saint-Denis, avec les 300 000 euros d’argent public dédiés au projet Muftah, une base-relais française de la propagande du Hamas ?
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* Anne-Sophie Nogaret est enseignante en philosophie, journaliste et auteur d’une newsletter consacrée à l’analyse du soft power islamiste en France.
Source Le JDD

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4 Commentaires

  1. Paul06 dit :

    Beaucoup de complices à l’ islamisation de la France. Ils s’ en mordront les doigts plus tard mais il sera trop tard.

  2. joseparis dit :

    La seine saint denis n’est plus un territoire perdu comme le disait Georges Bensoussan, c’est devenu de fait un califat départemental grâce à la lâcheté du pouvoir qui a laissé faire pendant des années ces énergumènes islamistes. On arrive à ce que vit actuellement la Belgique qui est bien avancée dans l’instauration d’un califat dans tout le pays. La oumma européenne est en marche grâce à 50 ans de lâcheté politique nationale et européenne.

  3. Franccomtois dit :

    Hier 2 choses m´ont interpelé.La premiere c´est une affichepour un débat public pour dénoncer le racisme contre les musulmans,j´apprend que musulman est une race.La 2eme chose largement moins marrante,c´était un rassemblement de petits blanc d´extrême gauche et quelques exotiquesavec drapeaux palestinien et iranien actuel(mollah).Je me suis approché pour bien regarder le fameux drapeau iranien(je n´avais pas mes lunettes )et être certain que ce soit bien celui des mollah,c´était le cas.Une jeune fille fille c´est approché de moi pour me filer un tract que j´ai refusé.J´ai parlé 5 minutes avec elle,completement cinglé la pauvre,pour finir je lui ai dit qu´elle et les autres petits blanc étaient bon pour être interné en psychiatrie.
    Dépité,j´étais dépité face á autant de conneries.
    Pour Saint Denis et les 60 jeunes,une catastrophe comme initiative,sauf s´ils avaient décidé de se rendre en Israel et voir comment y vivent les musulmans.Les 60 vont pouvoir distiller le poison du mensonge et ainsi continuer á envenimer la situation contre le peuple d´Israel et de même contre les personnes de confession juive.

  4. danny dit :

    Ce petit séjour de formatage idéologique pour futurs terroristes, en sus d’être payé par les contribuables, sera t-il aussi sponsorisé par les structures liées au Hamas et au Hezbollah (dont une turque), ayant financés la croisière de Rima Hamas?

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