TERRORISME ISLAMISTE :JUSQU’A QUAND MACRON VA-T-IL PROTEGER LE HEZBOLLAH ?

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Islamisme : « La France doit désigner le Hezbollah comme une organisation terroriste »
TRIBUNE. Deux cercles de réflexion émirati et israélien publient un appel commun pour demander à Emmanuel Macron de modifier son approche politique au Liban.
Par Ebtesam Al Ketbi et Ron Prosor*
* Ebtesam Al-Ketbi est la présidente du Centre de politique des Émirats arabes unis et Ron Prosor est un diplomate israélien, président de l’Institut Abba Eban. Les deux personnalités publient ici pour la première fois une tribune commune où ils pressent les autorités françaises de rejoindre les neuf pays européens, dont l’Allemagne et le Royaume-Uni, qui ont désigné le Hezbollah comme une organisation terroriste, et d’agir pour que cette désignation soit aussi adoptée par l’Union européenne.
Les relations internationales sont gouvernées par l’implacable logique des rapports de force et la compétition généralisée entre États. Il est rare que se présente l’occasion de faire converger au même moment les intérêts stratégiques de deux continents que tout semble opposer. La France dispose aujourd’hui d’une telle opportunité. Paris pourrait, en concertation avec ses partenaires européens, défendre le Vieux Continent contre l’offensive islamiste et sauver le Liban et d’autres pays du Moyen-Orient de l’effondrement. Ce faisant, la France permettrait à cette région du monde de ne pas tomber dans l’escarcelle de la théocratie iranienne et de la milice chiite intégriste du Hezbollah, sa pièce maîtresse au pays du Cèdre.
En Europe, le terrorisme islamiste a de nouveau frappé. Cinq ans seulement après le massacre perpétré par les frères Kouachi dans les locaux de Charlie Hebdo, la France a été témoin d’un crime barbare qui a coûté la vie à Samuel Paty. Le professeur d’histoire-géographie n’avait pourtant fait que son travail en enseignant aux élèves la liberté d’expression et l’esprit critique qui sont au fondement du projet républicain. Prenant la parole lors des obsèques de Samuel Paty, le président Macron a déclaré que le professeur « fut tué parce que les islamistes veulent notre futur et savent qu’avec des héros tranquilles comme lui ils ne l’auront jamais ».


Personne ne sera surpris d’apprendre que cette déclaration forte a été fraîchement accueillie par les islamistes de tous poils, chiites comme sunnites. Dans une déclaration officielle, le Hezbollah a exprimé son « rejet catégorique de la position officielle française qui encourage cette offense dangereuse à l’encontre du Prophète ».
Bras armé de l’Iran, le « parti de Dieu » fait partie de cette internationale islamiste qui a largement orchestré la campagne anti-française au Moyen-Orient. Cette hostilité calculée fait écho au travail de sape de la milice islamiste chiite destiné à faire capoter la médiation française au Liban. Le président français avait logiquement assumé un rôle de médiateur compte tenu des liens historiques, linguistiques et économiques qui unissent la France au pays du Cèdre. Emmanuel Macron a conçu une feuille de route qui aurait permis au Liban de sortir du marasme politique et de conjurer le risque de faillite financière. Le Hezbollah a tout fait pour torpiller cette initiative qui aurait remis en cause sa prise de contrôle hostile du Liban.
Le « parti de Dieu » a méthodiquement développé son emprise sur le pays du Cèdre au fil des années. Cette prise de contrôle militaire, politique et économique a été orchestrée par la théocratie iranienne. Les pasdarans, soit les Gardiens de la révolution islamique, ont créé de toutes pièces le « parti de Dieu » en 1982 pour imposer l’idéologie islamiste chiite au Levant. Le Hezbollah a tout d’abord pris le contrôle du sud du pays, avant d’étendre son influence sur l’ensemble du territoire libanais.
Alors que la communauté internationale en général et l’Europe en particulier ont détourné le regard, les capacités militaires de la milice islamiste se sont sensiblement accrues aux dépens de l’armée libanaise. La puissance de feu du « parti de Dieu » dépasse désormais celle de certains pays membres de l’Otan. Avec l’aide de l’Iran des mollahs et de la Syrie de Bachar el-Assad, le Hezbollah est devenu une véritable armée de terroristes impliquée dans la plupart des crises régionales. Le Conseil de coopération du Golfe, la Ligue arabe et Israël ont pris acte de ce rôle déstabilisateur en classant la milice islamiste chiite parmi les organisations terroristes.
État dans l’État, le Hezbollah exerce un contrôle sur les infrastructures critiques du pays. Rien n’entre ou ne sort du port ou de l’aéroport de Beyrouth sans que le « parti de Dieu » soit au courant. Or l’explosion meurtrière survenue au port de Beyrouth a eu lieu dans une unité de stockage de nitrate d’ammonium dont le Hezbollah avait la charge. Le rôle et la responsabilité de la milice chiite dans cette terrible tragédie doivent être examinés dans le cadre d’une enquête internationale indépendante.
Les activités disruptives du Hezbollah ne sont pas simplement une menace pour la sécurité nationale du Liban et une entrave à la souveraineté de ce pays. Des membres du « parti de Dieu » ont également été arrêtés en Europe pour possession illégale de quantités importantes de nitrate d’ammonium. Selon les services de renseignements occidentaux, des agents du Hezbollah planifiaient une série d’attaques terroristes sur le sol européen. Ces tentatives d’attentats à la bombe ont conduit plusieurs pays européens, notamment le Royaume-Uni (février 2019), les Pays-Bas (avril 2020), l’Allemagne (avril 2020) et la Lituanie (août 2020), l’Estonie et la République tchèque (octobre 2020), à interdire toute activité du Hezbollah sur leur territoire et à qualifier la milice chiite islamiste de terroriste, sans distinction entre ses branches armée et politique.
Nous rappelons à toutes fins utiles que c’est un ressortissant franco-libanais membre du Hezbollah qui a commis en 2012 l’attentat à l’aéroport de Bourgas, en Bulgarie. Cinq touristes israéliens furent tués et une trentaine de blessés graves furent à dénombrer.
Le Hezbollah a créé une véritable économie parallèle au Liban. Il pratique l’évasion fiscale à très grande échelle et dirige des opérations de contrebande d’armes et de marchandises via les 140 points de passage illégaux qu’il contrôle. Cette économie parallèle prive le Trésor libanais d’environ un tiers de ses revenus annuels. Le Hezbollah dirige par ailleurs des filières de trafics de drogue à l’international. Certains pays européens, dont la France, ont servi ou continuent de servir de point de transit pour le blanchiment de l’argent, lequel contribue au financement des activités terroristes de la milice islamiste.
Le Hezbollah a trahi le peuple libanais.
Enfin, le Hezbollah exerce sa mainmise sur l’arène politique libanaise. Hassan Nasrallah, son leader, a entrepris tout ce qui était en son pouvoir pour s’opposer à la refonte du système politique libanais et perpétuer une politique clientéliste au détriment des intérêts de la population libanaise. Cette stratégie de la terre brûlée a fait échec à l’initiative française, tuant l’espoir d’une sortie de crise. Elle risque par ailleurs de plonger le Liban dans l’abîme de la guerre civile, tant les tensions intercommunautaires sont vives. Lors d’une conférence de presse à l’Élysée le 27 septembre, le président Macron a estimé avec raison que le Hezbollah avait « trahi le peuple libanais », ajoutant que l’organisation islamiste chiite « ne peut en même temps être une armée en guerre contre Israël, une milice déchaînée contre les civils en Syrie et un parti respectable au Liban. C’est à lui de démontrer qu’il respecte les Libanais dans leur ensemble. Il a […] clairement montré le contraire ».
Il est temps pour Paris de tirer les conclusions logiques de ce diagnostic implacable en prenant acte de la nature terroriste de cette organisation islamiste chiite. Nous appelons la France à rejoindre les neuf pays européens qui ont désigné le Hezbollah dans son intégralité comme une organisation terroriste et à agir de concert avec eux pour que cette désignation soit adoptée en tant que position commune par l’Union européenne.
En se contentant d’interdire la seule branche militaire du mouvement islamiste chiite, l’UE en tant que telle et certains de ses États membres sont en contradiction flagrante avec les nécessités de la lutte contre le terrorisme pourtant définie comme une priorité absolue par le Conseil européen.
Cette stratégie consistant à maintenir la fiction d’un Janus islamiste à deux têtes est aussi erronée qu’inefficace. Elle a de facto contribué à donner « carte blanche » au Hezbollah pour développer, sous le couvert d’activités politiques, un réseau criminel et mafieux impliqué dans le trafic de drogue et le financement du terrorisme sur le Vieux Continent. Elle a manifestement échoué à contenir l’influence néfaste et déstabilisatrice de la milice islamiste au Liban, au Moyen-Orient mais aussi en Europe.
Une clarification s’impose. Il est temps pour le président Macron de joindre les actes à la parole en désignant le Hezbollah pour ce qu’il est, à savoir une organisation terroriste. Ce faisant, la France ferait preuve de cohérence dans sa lutte contre le terrorisme et contre le fléau du radicalisme islamiste. Enfin, en libérant le Liban de la mainmise du Hezbollah, Paris permettrait à ce pays de sortir de l’impasse et de bénéficier du soutien des institutions financières internationales dont il a tant besoin. Cette désignation et des mesures punitives fortes contre les responsables de ce mouvement islamiste terroriste sont pour cela nécessaires. Il est plus que temps d’agir.
SOURCE :
https://www.lepoint.fr/debats/islamisme-la-france-doit-designer-le-hezbollah-comme-une-organisation-terroriste-19-11-2020-2401818_2.php

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4 Commentaires

  1. limone dit :

    ha bon c’est vrai ça par ce que vu la photo
    on croirait une pub pour une bombe atomique

  2. Rosa SAHSAN dit :

    J’espère seulement qu’Israël va stopper tout cela. Rappelons nous Osirak et la colère de Chirac.
    ROSA

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