« Tout le contraire d’un fasciste » : (re)découvrir Jabotinsky, Pierre Lurçat

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December 26 2021
Written by Pierre Lurçat
A l’occasion de la « Conférence Jabotinsky sur le sionisme » qui aura lieu cet après-midi à Jérusalem, en présence du Président de l’Etat Itshak Herzog, je publie l’interview que j’ai accordée à BokerTov Yeroushalayim.

Aujourd’hui je poste une interview de Pierre Lurçat qui nous fait découvrir dans son dernier ouvrage la pensée de Jabotinsky sur le rapport entre le Judaïsme et l’Etat. Pour ce faire Pierre Lurçat a traduit ses textes : Questions autour de la tradition juive, et Etat et religion. Pierre Lurçat a fait précéder sa traduction d’une importante préface Etat et religion dans la pensée du Rosh Betar*, préface bien nécessaire pour aborder la pensée complexe de Vladimir Zeev Jabotinsky, qui fut une figure des plus marquantes du sionisme et que très peu connaissent réellement.

Hanna :
Pierre Lurçat, pourriez-vous tout d’abord vous présenter et nous dire comment en êtes-vous venu à vous intéresser à la pensée de Jabotinsky ?
Pierre Lurçat :
Je vis depuis 1994 à Jérusalem, où ma mère était née en 1928. Mes grands-parents venaient de Cracovie et de Bialystok, et mon grand-père a fait partie du Gdoud ha-Avoda et des Chomrim. Mon histoire familiale me prédisposait donc à monter en Israël. De plus, j’ai milité au Tagar, mouvement sioniste étudiant jabotinskien, pendant plusieurs années avant mon alyah. Mais je n’ai vraiment découvert la pensée de Jabotinsky que bien plus tard, à l’occasion d’une conférence donnée par son petit-fils à Jérusalem.
C’est alors que j’ai entamé la traduction de son autobiographie. Plus tard, j’ai découvert ses écrits et entrepris leur traduction, dans le cadre de la Bibliothèque sioniste que j’ai fondée l’an dernier, dans le but de mettre à la disposition du public francophone les grands textes des principaux théoriciens et dirigeants sionistes. J’ai déjà publié deux recueils de textes de Jabotinsky, consacrés à sa pensée sociale et à ses conceptions en matière de religion.
Hanna :
Pourriez-vous nous décrire les principales étapes de la vie de Jabotinsky?
Pierre Lurçat :
Enfant terrible du sionisme russe, il a – un peu comme Theodor Herzl – renoncé à une carrière littéraire pour se consacrer entièrement à la cause juive découverte à l’occasion des pogromes de Kichinev. Plus tard, à l’orée de la Première Guerre mondiale, il a eu l’intuition géniale qu’il fallait que le mouvement sioniste – et à travers lui, le peuple Juif – prenne une part active à la guerre, et qu’il devait s’allier aux Puissances alliées (Grande-Bretagne et Russie) et non pas aux Empires centraux.
C’est ainsi qu’il a été amené à créer la Légion juive, première force armée se battant sous un drapeau juif depuis l’époque des Makabim. Le corps des Muletiers de Sion puis les bataillons juifs (Gdoudim ha-Ivriim) qui se sont battus à Gallipoli et en Eretz Israël (campagne à laquelle Jabotinsky a lui-même participé en tant que lieutenant) ont joué un rôle important dans l’obtention de la Déclaration Balfour.
Plus tard, Jabotinsky a fondé le Betar, mouvement de jeunesse et incarnation de son idéal du “Nouveau Juif”, puis le mouvement sioniste révisionniste, qui entendait revenir aux principes fondamentaux du sionisme, qui avaient été selon lui délaissés par l’exécutif sioniste depuis la mort de Herzl. Dans la dernière période de sa vie, “Jabo” a parcouru inlassablement les bourgades juives de Pologne, en exhortant les Juifs à partir avant qu’il ne soit trop tard… Lui-même est décédé à New York, en 1940, à l’âge de 60 ans

Jabotinsky passant en revue un Misdar du Betar, NY 1940
Hanna :
Jabotinsky est né à Odessa, ville ouverte, et non pas dans un shtetl de la zone de résidence où étaient assignés les Juifs. Pensez-vous que le caractère cosmopolite de cette ville a joué dans son approche du sionisme mais aussi peut-être dans sa conception des relations entre le peuple juif et les autres peuples?

Pierre Lurçat :
Effectivement, il a été marqué de manière très durable par l’atmosphère très particulière d’Odessa, comme il le raconte dans son autobiographie et aussi dans son roman Les cinq. Odessa était une ville portuaire, ouverte à toutes sortes d’influences étrangères, et une ville cosmopolite. Jabotinsky a conservé toute sa vie l’amour de sa ville natale, dans laquelle il n’est pas revenu à l’âge adulte, tout comme il a été influencé par sa période italienne, qualifiant l’Italie de “patrie spirituelle”.
A la différence des dirigeants sionistes issus de la “Zone de résidence” et du shtetl, Jabotinsky avait une conception beaucoup plus simple des rapports entre le peuple Juif et les autres nations. C’est ainsi qu’il a pu se lier d’amitié avec des dirigeants anglais, français ou ukrainiens, entretenant des relations d’égal à égal, sans aucun “complexe juif galoutique”…

dessa
Hanna :
Dans sa jeunesse, Jabotinsky est influencé par les idées socialistes. Il prône lui aussi une nécessité de la réparation du monde, le tikoun olam. A-t-il été en contact avec Théodore Herzl, lui aussi mû par l’impératif de mettre fin au malheur des Juifs? Bien que ce ne soit pas le sujet de ce livre, pourriez-vous nous dire quelques mots sur ce qu’il appelait la rédemption sociale?
Pierre Lurçat :
Sa brève rencontre avec Herzl, lors du 6e Congrès sioniste, a plutôt été une rencontre manquée, même s’il reconnaît être tombé en admiration devant le fondateur du mouvement sioniste. Effectivement, il partage avec Herzl l’idée qu’il faut normaliser la condition juive pour mettre fin au “Judennot”, le malheur juif ancestral.
Ses idées sociales et économiques, auxquelles j’ai consacré le premier volume de la Bibliothèque sioniste (La rédemption sociale), sont inspirées de la Bible hébraïque, dont il était un lecteur assidu et qu’il considérait comme le trésor national du peuple Juif et pas seulement comme un texte “religieux”. A l’instar de Herzl ou de Moïse, il avait été frappé par la misère du peuple Juif et son programme sioniste visait non seulement à régénérer le peuple Juif sur le plan national, mais aussi sur le plan économique et social. Dans ses “éléments de philosophie sociale de la Bible hébraïque”, il soutient ainsi l’idée qu’il faut remettre en vigueur le concept biblique du Yovel (Jubilé) afin de réduire les inégalités et de mettre fin à la pauvreté.
Hanna :
Pourriez-vous nous parler de sa rupture avec les idées de Marx et de cet élément spirituel primordial qu’il ajoute aux fameux moyens de production de Marx?

Pierre Lurçat :
A Rome, où il avait étudié le droit dans sa jeunesse, Jabotinsky avait été un temps inspiré par les théories marxistes, dont certains de ses professeurs étaient partisans. Plus tard, il a compris que la doctrine du matérialisme historique comportait une lacune énorme, du fait qu’elle négligeait totalement l’élément spirituel. Comme il l’explique dans son Exposé sur l’histoire d’Israël, “de tous les moyens de production, le premier et le plus important est le mécanisme spirituel”.
Jabotinsky entend par cette expression ce qui donne à chaque peuple sa spécificité, sa “ségoula” pour employer la notion de la Bible. A cet égard, et de manière très caractéristique de sa pensée, “Jabo” ne considère pas le peuple Juif comme étant “supérieur”, puisqu’il affirme que chaque peuple possède sa propre “ségoula”, son propre mécanisme spirituel qui lui donne son caractère unique et qui lui permet de contribuer à la richesse de l’humanité, constituée de peuples multiples et divers. Nous sommes ici très éloignés des utopies actuelles concernant une humanité délivrée des nations…
Hanna :
Pour beaucoup Jabotinsky est assimilé à un fasciste. Sachant qu’un état fasciste est un état dictatorial qui ne laisse aucune place à la liberté humaine, comment Jabotinsky voit-il l’état idéal?
Pierre Lurçat :
Jabotinsky est tout le contraire d’un fasciste ! En effet, comme je l’explique dans le recueil État et religion, son idéal est un “État minimaliste”, qui se contenterait d’offrir à ses citoyens les services et les protections sociales indispensables, tout en laissant à l’individu la liberté maximale. Comme l’explique Jabotinsky : “Au commencement, Dieu a créé l’individu…. La société a été créée pour le bien des individus et non le contraire…” Ceux qui le qualifient de “fasciste” ou de partisan d’un État autoritaire n’ont rien compris à sa pensée, ou ne l’ont tout simplement pas lu.
Hanna :
Dans sa jeunesse, sa compréhension du judaïsme est très claire. Il écrit à l’âge de 25 ans que : l’exil a fait mourir le judaïsme…Le judaïsme a permis de conserver en vie l’identité nationale mais ce trésor caché n’est pas la religion elle-même. Mais dans les années 30, il a complètement changé. Il veut introduire la tradition juive dans la sphère publique. Parlez-nous de ses rapports avec le rav Kook…
Pierre Lurçat :
Effectivement, le changement d’attitude de Jabotinsky envers la religion est étroitement lié à ses rencontres et notamment à l’influence du rabbin Kook, qu’il n’a pas rencontré en personne mais par lequel il a été marqué au moment de l’affaire Stavsky. Quand le rabbin Kook a pris publiquement la défense des trois jeunes militants du Betar – injustement accusés du meurtre de Hayim Arlosoroff – Jabotinsky a compris que le judaïsme était une “force vive”, comme il l’a écrit, et non pas une “momie”. Son admiration pour le rav Kook (qu’il qualifie de “Cohen Gadol”) s’est accompagnée d’une évolution considérable de ses conceptions concernant la religion, que je décris en détail dans le livre État et religion.

Hanna :
Bien que ce ne soit pas le sujet de ce livre, vous écrivez que Jabotinsky s’est montré très lucide sur le sujet crucial des relations avec les Arabes. Il a compris très tôt qu’on ne pourrait parvenir à un règlement qu’en nous montrant inflexibles, mais en prenant aussi au sérieux les revendications et l’identité arabe. Donc, pour ceux qui rêvent encore aux accords d’Oslo, pourriez-vous expliquer en quoi ils furent une erreur tragique ? Et en quoi les accords d’Abraham sont différents ?
Pierre Lurçat :
L’idée fondamentale développée par Jabotinsky, notamment dans son fameux article sur le “Mur de fer”, est que la paix ne pourra venir tant que nos ennemis caresseront l’idée de nous expulser ou de nous anéantir militairement (ou conjointement par des moyens politiques et militaires, comme le souhaitait Arafat à l’époque des accords d’Oslo). Ainsi, le rêve de la paix est conditionné par la capacité d’endurance et de dissuasion d’Israël…
Ce réalisme pessimiste s’accompagne d’un profond respect de Jabotinsky pour l’identité nationale arabe, conforme à sa conception de la nation que nous avons évoquée plus haut. A cet égard, toute notion d’un compromis territorial est illusoire, parce qu’elle méconnaît l’idée essentielle que le peuple Juif est revenu sur sa terre et qu’il n’est pas un intrus en Eretz Israël. J’ajoute que, si la doctrine du “Mur de fer” est souvent considérée comme l’inspiratrice de la doctrine stratégique de Tsahal, les développements actuels et la construction d’un mur autour de Gaza, tout comme le “Dôme d’acier” me semblent éloignés des idées de Jabotinsky, en ce qu’ils sont des mécanismes purement défensifs, qui empêchent Tsahal de reprendre l’offensive. Comme l’avait écrit Jabotinsky, le peuple Juif n’a pas encore atteint le stade du militarisme… Nous sommes encore empreints de la mentalité galoutique et du désir de vivre en paix à tout prix.
Hanna :
Dans son article du 25/6/1937, Jabotinsky écrit que la question essentielle est : de distinguer qu’est ce qui est sacré et qu’est ce qui n’est que l’enveloppe du sacré ?
Pensez-vous que nos sages d’aujourd’hui se préoccupent assez de séparer le sacré de son enveloppe sans craindre le libre exercice de la pensée du chercheur ?
Pierre Lurçat :
C’est une question complexe… Effectivement, Jabotinsky a développé une conception des rapports entre État et religion dans laquelle l’affirmation du caractère juif de l’État dans la sphère publique s’accompagne de la plus grande liberté individuelle dans la sphère privée. La citation à laquelle vous faites référence, qui clôt son article “La tradition religieuse juive” et que j’ai placée en conclusion du recueil État et religion, exprime en quelque sorte le “testament spirituel” de Jabotinsky sur ce sujet.
Il est évidemment demeuré loin de toute orthodoxie religieuse, fidèle à l’esprit libéral “odessite” dans lequel il a grandi, mais cela ne l’empêche nullement d’écrire, dans le même article, que le futur “État idéal, lumière pour les nations” aura trois piliers, sur lesquels seront gravés respectivement la Bible hébraïque, la Michna et le Rambam*… Ceux qui présentent Jabotinsky comme un Juif assimilé, voire comme un ennemi de la religion, n’ont décidément rien compris !
Pour en revenir à votre question, je dirai que le débat public en Israël demeure encore trop focalisé sur de vaines oppositions et simplifications, et que les partisans d’un “État de tous ses citoyens” coupé de ses racines nous empêchent parfois de nous occuper de la tâche essentielle, celle de faire revivre et de développer la Tradition d’Israël, en l’adaptant à la vie nationale.
J’ai lu le livre de Pierre Lurçat d’une traite et puis je l’ai repris doucement car chaque phrase me parlait
Je vous souhaite une bonne lecture!
• Vladimir Zeev Jabotinsky, Questions autour de la tradition juive: Suivi de : État et religion dans la pensée du “Rosh Betar”, traduit de l’hébreu par Pierre Lurçat, La Bibliothèque sioniste 2021
EN VENTE SUR AMAZON ET DANS LES LIBRAIRIES FRANCAISES D’ISRAEL

happywheels

2 Commentaires

  1. capucine dit :

    j’ai fait parti du Bétar de Paris pendant quelques années et nous avions tous le même uniforme que sur la photo et Jacques Kupfer zal’comme Chalia’h! !

  2. Franccomtois dit :

    Le fachisme est-il toujours chez les autres?Je ne crois vu se qui se met en place dans l´Hexagone,une catastrophe:

    SAMEDI 01/01/2022 à 12H36 – Mis à jour à 12H47
    | SANTÉ
    Coronavirus : ce que contient le projet de loi du Pass vaccinal
    Par La Provence (avec AFP)
    Pass vaccinal à partir du 15 janvier, sanctions durcies pour fraude : voici les principales dispositions du projet de loi « renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire », devant l’Assemblée nationale lundi.

    Et aussi Coronavirus : le port du masque obligatoire dès 6 ans dans de nombreux lieux publics à partir de lundi
    Pass vaccinal largement requis
    L’article 1er prévoit qu’un justificatif de statut vaccinal pour le Covid-19 sera demandé aux personnes d’au moins 12 ans, en lieu et place de l’actuel pass sanitaire, pour accéder aux activités de loisirs, aux restaurants et débits de boisson (à l’exception de la restauration collective), aux foires, séminaires et salons professionnels, et aux transports publics interrégionaux (avions, trains, cars). Dans ce cas des transports, une exception est prévue: pas besoin d’un pass pour « motif impérieux d’ordre familial ou de santé » -un proche mourant par exemple- sous la réserve de présenter un test négatif « sauf en cas d’urgence ».

    En outre, sur décision des préfets, l’accès aux grands magasins ou centres commerciaux pourra être subordonné au pass vaccinal.

    Les salariés des secteurs concernés auront l’obligation, sous conditions, de disposer d’un tel pass. Un « justificatif d’engagement dans un schéma vaccinal » pourra être suffisant, le temps de recevoir les doses requises.

    Un test négatif au Covid-19 suffira aux 12-17 ans pour les sorties scolaires dans des lieux subordonnés au prochain pass vaccinal, ont voté les députés en commission mercredi.

    Ils souhaitent aussi pouvoir adapter les jauges dans les stades et salles, au prorata de leur capacité d’accueil.

    Les organisateurs de meetings politiques auront la possibilité d’exiger un pass sanitaire aux participants.

    Et aussi Infographie : du variant anglais à Omicron, 12 mois sous l’emprise du Covid
    Pour obtenir le nouveau pass vaccinal, il faudra un schéma complet (deux doses ou une seule, en fonction du vaccin). Un décret précisera les conditions dans lesquelles un certificat de rétablissement pourra être valable.

    Le gouvernement devrait présenter dans l’hémicycle un amendement sur la « repentance », c’est-à-dire les personnes détenant des faux pass et voulant se faire vacciner.

    Un simple pass sanitaire (test Covid négatif, attestation de vaccination complète ou certificat de rétablissement) restera valable pour l’accès aux établissements de santé et aux services médico-sociaux, sauf urgence, que ce soit pour les malades ou leurs accompagnants.

    Le pass vaccinal doit entrer en application au 15 janvier, mais les préfets pourront adapter la date, en particulier outre-mer où le taux de vaccination est plus faible.

    Lutte durcie contre la fraude
    – Contrôles : la « concordance » entre l’identité mentionnée sur le pass et « un document officiel avec photographie » pourra être vérifiée pour l’accès aux activités et lieux soumis au pass. Cette procédure s’inspire de celle de vérification d’identité pour le paiement par chèque, l’accès aux casinos ou encore aux avions.

    -Je rajoute á titre d´info:
    Questions parlementaires
    PDF 47k WORD 11k
    22 octobre 2021
    E-004802/2021
    Question avec demande de réponse écrite E-004802/2021
    à la Commission
    Article 138 du règlement intérieur
    Virginie Joron (ID), Jérôme Rivière (ID), Ivan Vilibor Sinčić (NI), Viktor Uspaskich (NI), Maxette Pirbakas (ID), Herve Juvin (ID), Joachim Kuhs (ID), Annika Bruna (ID), Robert Roos (ECR), Julie Lechanteux (ID), Anne-Sophie Pelletier (The Left), Hélène Laporte (ID), Jean-Lin Lacapelle (ID), Jean-François Jalkh (ID), Aurélia Beigneux (ID), Rob Rooken (ECR), Guido Reil (ID)
    Réponse écrite
    Objet: Conseil de l’Europe et vaccin contre la COVID-19

    Le 8 octobre 2021, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission, a affirmé ce qui suit: «Nos traités sont très clairs. Le droit de l’Union prime sur le droit national, y compris les dispositions constitutionnelles(1)». Depuis fin 2019, l’Union européenne négocie avec le Conseil de l’Europe son adhésion à la Convention européenne des droits de l’homme(2).

    Le 27 janvier 2021, le Conseil de l’Europe a adopté une résolution visant les vaccins contre le Covid-19. L’assemblée parlementaire demande instamment aux États membres et à l’Union européenne de: «s’assurer que les citoyens sont informés que la vaccination n’est PAS obligatoire et que personne ne subit de pressions politiques, sociales ou autres pour se faire vacciner, s’il ne souhaite pas le faire personnellement» et «de veiller à ce que personne ne soit victime de discrimination pour ne pas avoir été vacciné, en raison de risques potentiels pour la santé ou pour ne pas vouloir se faire vacciner»(3).

    1. Comment l’Union européenne a-t-elle appliqué cette résolution?

    2. Est-ce que cette résolution s’oppose à la mise en place d’une vaccination obligatoire pour les fonctionnaires de l’Union européenne?

    (1) https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/statement_21_5163
    (2) La promotion des droits de l’homme et la surveillance du respect de ces droits au sein de ses pays membres constituent en effet l’essentiel de l’activité du Conseil de l’Europe; https://www.coe.int/fr/web/human-rights-intergovernmental-cooperation/accession-of-the-european-union-to-the-european-convention-on-human-rights
    (3) Résolution 2361 (2021), https://pace.coe.int/fr/files/29004/html; point 7.3.1 de s’assurer que les citoyens et citoyennes sont informés que la vaccination n’est pas obligatoire et que personne ne subit de pressions politiques, sociales ou autres pour se faire vacciner, s’il ou elle ne souhaite pas le faire personnellement; point 7.3.2 de veiller à ce que personne ne soit victime de discrimination pour ne pas avoir été vacciné, en raison de risques potentiels pour la santé ou pour ne pas vouloir se faire vacciner;
    Dernière mise à jour: 15 novembre 2021

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