Affaire Haziza : LCP s’enfonce dans une crise profonde, possible grève des journalistes

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Enquête. L’affaire Frédéric Haziza ne serait que la partie immergée de l’iceberg qui plombe depuis plusieurs semaines La Chaîne Parlementaire. Les salariés sont à bout.
L’affaire Haziza a libéré la parole. Au téléphone, cette figure bien connue de La Chaîne Parlementaire, dans la tourmente depuis les révélations de l’affaire Frédéric Haziza (lire notre article sur le sujet ici), témoigne de l’ambiance qui règne dans les couloirs de la télévision depuis quelques semaines. “Il y a une véritable souffrance. L’ambiance est électrique, et la quasi-totalité des salariés se disent que ce n’est plus possible”. Et c’est peu dire si, depuis le retour à l’antenne ô combien controversé de l’animateur Frédéric Haziza dont l’enquête judiciaire n’est pas encore terminée, le malaise est profond à LCP.
Une Assemblée générale sous très haute tension
Car l’affaire Haziza a ouvert une autre crise : celle de la gestion de la chaîne par la PDG Marie-Eve Malouines. A l’occasion d’un audit indépendant de la chaîne où 44 salariés ont été interrogés, les résultats ont été sans appel : souffrance au travail, témoignages de harcèlement moral. Un rapport accablant qui met directement en cause la patronne de la chaîne. Pourtant, lors d’une assemblée générale pour présenter les résultats de l’audit aux salariés, Marie-Eve Malouines présente, selon plusieurs témoins,“un rapport tronqué, édulcoré, ou le mot d’ordre était : circulez il n’y a rien à voir”. Colère des salariés qui ne trouvent plus leurs propos rapportés. La tension monte encore d’un cran lorsqu’une salariée de la chaîne, publiquement, interpelle Marie-Eve Malouines. Sous couvert d’anonymat, elle raconte : “dès le départ, elle n’était pas à l’aise. A un moment, je lui ai dit : « parlons-en, du harcèlement moral ». Elle m’a lancé : « alors tu m’accuses, c’est ça ? » ce à quoi j’ai répondu : « je ne vous accuse pas, mais je vous dis qu’il y a eu trois années de souffrances au travail, j’ai fait un burn-out. Je suis venue vous alerter plusieurs fois, vous n’en avez jamais tenu compte. Il y a eu des menaces, des brimades, des injonctions » ”. A la fin de l’assemblée générale, plusieurs journalistes demandent des comptes, s’étonnant que leurs propos ne se soient pas retrouvés dans ce rapport. Cette même salariée a interpellé François de Rugy, président de l’Assemblée nationale, dans un courrier. Elle y dénonce notamment “un climat social et des relationnel dans la gestion humaine à LCP qui ne peut plus durer”.
La réintégration de Frédéric Haziza ne passe toujours pas
Même version de la part d’une journaliste membre de la Société des Journalistes (SDJ) de la chaîne : “Oui, c’était très tendu. Marie-Eve Malouines a été interpellée par une grande partie de la rédaction. Nous contestons évidemment la synthèse de l’audit indépendant, car nous n’avons eu accès qu’à la synthèse. Non seulement c’est très contestable sur la forme, mais sur le fond les personnes qui ont témoigné n’ont tout simplement pas retrouvé leurs témoignages !”. La SDJ reproche aussi à la PDG de la chaîne la réintégration de Frédéric Haziza, même si des “garanties” ont été avancées : trois jours de télétravail par semaine et un bureau qui ne se situe pas au même étage que la rédaction. “On a une salariée qui est toujours en procédure contre lui ; on s’interroge sur l’image que la chaîne renvoie, au moment où un mouvement de libération de la parole des femmes a lieu. On va à contre-courant de tout ça” explique également la SDJ.
Des suites envisagées
Une grève des journalistes de la rédaction est actuellement en discussion. “C’est le règne de la peur, un management par des brimades, des humiliations, sans aucunes valorisations du travail et très peu de créativité sur les programmes. Beaucoup étaient déjà au courant en off. Désormais, on a besoin de parler” nous explique un membre de la rédaction. A LCP, les troubles semblent s’accumuler… et la tempête ne semble plus pouvoir s’arrêter.
Source :
http://www.valeursactuelles.com/culture/affaire-haziza-lcp-senfonce-dans-une-crise-profonde-possible-greve-des-journalistes-92282

happywheels

1 Comment

  1. Alice dit :

    les médias publiques coûtent 4 milliards d’euros par an, Bercy veut des économies, comment faire pour continuer à profiter de l’aubaine laissée par Hollande ? se débarrasser de tous ceux que l’on peut, on renvoie les plus vieux, qui sont aussi les plus chers, lui Haziza on lui a trouvé une excuse sur mesure il aurait manqué de respect à une dame . la crise est en effet bien plus grave, on dépense des milliards de subventions de la presse , des milliards pour les médias publiques , ça ne peut plus continuer , donc la guerre va se poursuivre

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