Au Cap-Vert, retrouvailles juives dans un cimetière catholique

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Des dizaines de descendants de juifs de divers horizons ont convergé au Cap-Vert pour l’inauguration, jeudi, d’un « carré juif » dans un cimetière catholique, réhabilité grâce à un musulman, le roi du Maroc. Au-delà des retrouvailles émues, tout un symbole de tolérance religieuse.
« Sepulturas judaicas. Jewish gravesites » (Tombes juives), peut-on lire sur la plaque dévoilée jeudi dans ce « carré juif », au milieu de sépultures ornées de croix dans le cimetière catholique de Varzea, à Praia, capitale de cet archipel dans l’océan Atlantique, au large du Sénégal.

Il y a là le grand rabbin de la communauté juive de Lisbonne, Eliezer Schai di Martino, un émissaire du roi Mohammed VI du Maroc, Abdallah Boutadghart, le maire de Praia, Ulisses Correia e Silva, des diplomates et une cinquantaine de descendants de juifs du Cap-Vert: des Blancs, des Noirs, des métis, venus d’Amérique, d’Europe, du Maroc. Certains arborent la kippa, d’autres la chéchia, tous sont en belles toilettes.
Le grand rabbin prie pour le repos éternel des morts, arrachant des larmes à certains. Beaucoup disent avoir le sentiment d’une justice enfin rendue à des ancêtres qui ont été persécutés et ont dû leur salut à la fuite, certains s’étant établis au Cap-Vert, ancienne colonie portugaise majoritairement catholique, d’autres ayant continué leur chemin.
Dans la petite foule, composée essentiellement de quinquagénaires et au-delà – on n’y compte pas beaucoup de jeunes -, aucune tristesse n’est perceptible. L’atmosphère tient plus de l’ambiance familiale, faite de retrouvailles et de nouvelles connaissances.
Shepp Wahnon, un Blanc, y a retrouvé son cousin John Wahnon, un métis quarteron presque blanc venu d’Amérique, découvert par hasard il y a quelques années: leurs ancêtres ont tous quitté le Maroc au 18e siècle.
Certains se disent fiers du parcours de descendants de ces ancêtres persécutés, figurant aujourd’hui parmi les familles « très considérées » au Cap-Vert, archipel qui compte aujourd’hui un peu plus de 500.000 habitants sur le territoire et une importante diaspora, 700.000 (essentiellement aux Etats-Unis).
La descendance juive a « donné des personnes de qualité dans beaucoup de domaines et aussi des entrepreneurs qui ont beaucoup contribué au développement du pays », souligne l’un d’eux, l’ex-Premier ministre cap-verdien (1990-2001) Carlos Wahnon Veiga.
Les descendants de juifs du Cap-Vert sont, effectivement, assez influents dans la société cap-verdienne, où ils occupent des positions importantes dans le commerce, les transports maritimes, le monde politique, les professions libérales et les affaires en général, souligne à l’AFP Carol Castiel, journaliste américaine et présidente du projet « Patrimoine juif au Cap-Vert ».
« Je veux savoir d’où je viens, qui je suis »
Beaucoup regrettent cependant de ne pas pouvoir pratiquer la religion juive, n’ayant pas reçu d’enseignement et le Cap-Vert ne disposant d’aucune synagogue. De ce fait, de nombreux descendants de juifs du Cap-Vert ne pratiquent aucune religion.
John Wahnon se console en menant partout et en tout temps un travail de recherche généalogique, explique-t-il: « Parce que je veux savoir d’où je viens, qui je suis, pour savoir où je vais, sans mon passé, je n’ai pas d’identité, et je cours le risque de me perdre ».
Pour lui, c’était important » d’être à Varzea jeudi, car « se souvenir des morts et leur rendre hommage, c’est faire preuve de respect envers l’être humain », affirme-t-il, précisant avoir élevé ses enfants – aujourd’hui grands – dans le respect de l’identité juive même s’ils sont, eux aussi, des non-pratiquants.

Comme John Wahnon et son cousin Shepp Wahnon, toute la foule rassemblée au cimetière a salué le roi du Maroc pour sa contribution financière à la réhabilitation des sépultures juives. Personne n’a souhaité communiquer le montant.
Qu’un musulman finance la réhabilitation de tombes juives dans un cimetière catholique, dans un pays majoritairement catholique, c’est « magnifique », c’est un geste « extraordinaire de tolérance et de respect », estime Carlos Wahnon Veiga.
Pour Nuno Wahnon, qui vit à Bruxelles et est un des responsables de l’association juive humanitaire « B’Nai B’Rith International » (Les fils de l’Alliance, en hébreu), c’est la reconnaissance de la fidélité des relations vieilles de plus de mille ans entre les juifs marocains et leur patrie.

source :
http://www.jeuneafrique.com/150182/societe/au-cap-vert-retrouvailles-juives-dans-un-cimeti-re-catholique/

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3 Commentaires

  1. CHARLES ( COMME CHARLIE) dit :

    OUI LE MAROC N’EST PAS L’ALGÉRIE …ON RESPECTE AU MOINS LES TOMBES ET SUIS FIER QU’EN CE SANG ROYAL COULE UN PEU DE SANG CORSE DE LA PRINCESSE DAVIA !.

  2. Alice dit :

    l’est pas joli le roi !

  3. CHARLES ( COMME CHARLIE) dit :

    ALICE….il doit descendre du coté mâle pas du coté Princesse :Marthe FRANCESCHINI, dite Davia FRANCESCHINI, Sultane du Maroc (1756-1799) :
    Davia Franceschini

    Alors qu’ils cultivent leurs champs près de la mer, Jacques-Marie FRANCESCHINI, son épouse Silvia MONCHI sont capturés, quelques mois après leur mariage, par des pirates tunisiens. Nous sommes en 1751. Conduits à TUNIS, ils sont achetés par l’intendant du DEY pour le compte de son maître. Surveillant des esclaves du DEY, Jacques-Marie gagne sa confiance, se révélant un bon administrateur, ce qui lui permet de se constituer une belle fortune. Il apprend un jour qu’un complot se trame pour assassiner le DEY et après hésitations, se décide à le lui révéler. Pour le remercier, celui-ci lui fait de riches cadeaux et lui rend sa liberté.

    Au cour de leur séjour à TUNIS, les époux FRANCESCHINI ont une fille, née le 25 avril 1756, baptisée le 29 du même mois par le Frère Stephanus Antonius, capucin de Gênes, préfet et provicaire apostolique de la mission de Tunis et des lieux voisins. (acte de baptême rédigé et paraphé par le père Stéphanus Antonius).

    Libres, les époux FRANCESCHINI et leur fille Marthe quittent la Tunisie pour rentrer en Corse. Au cours du voyage, ils sont enlevés par des Marocains qui les conduisent dans leur pays. Ils sont vendus comme esclaves au Sultan Sidi Mohammed ben Abdallah qui confie à Jacques-Marie la direction des travaux du jardin impérial à Marrakech. Jacques-Marie a l’idée de faire parvenir au Sultan, un mémoire relatant le fait qu’il est sujet du Bey de Tunis à qui il a sauvé la vie et qu’il ne peut être considéré comme un étranger. Il est reçu par le Sultan devant lequel il se rend avec sa femme et ses deux enfants, Marthe et Vincent (Né à Marrakech le 29 novembre 1759).

    Le Souverain est « impressionné par la grande beauté, la grâce et l’esprit » de la jeune Marthe » au point « d’ordonner qu’elle soit immédiatement emmenée pour faire l’ornement du sérail ». Marthe a alors 7 ans.

    Jacques-Marie, son épouse Silvia et son fils Vincent regagnent la Corse. Leur troisième enfant, Augustin, naîtra à CORBARA. Il ne supporte pas toutefois l’absence de Marthe dont la présence au harem du Sultan est pour lui la pire des injures. Il conçoit donc le projet de retourner au Maroc. Il demande même l’aide de Pascal PAOLI qui lui conseille de « laisser sa fille suivre sa destinée ». Il arme un navire avec un équipage et part pour le Maroc. Le destin veut qu’il meurt au Maroc, à Salé, atteint de la peste.

    Marthe est obligée de se convertir à l’Islam et reçoit le nom de DAWIYA (DAVIA). Le sultan dit d’elle qu’elle est « La plus belle rose de son harem ». Il apprécie en elle « la fraîcheur, le charme et la vivacité d’esprit ». En 1786, elle devient sa femme légitime, et Première Sultane. Dans son village, en CORSE, on la dit « IMPERATRICE DU MAROC ».

    La beauté légendaire de DAVIA suscite beaucoup de jalousies. Le Sultan lui demande même de suivre des cours de droit coranique et obtient le diplôme de Talba (licenciée en droit), ce qui est quasiment unique à l’époque. Il la charge même « de la correspondance avec les cours européennes » et l’admet « à son conseil privé ». Son influence est immense sur la politique intérieure et extérieure du Maroc et a un grand ascendant sur les populations musulmanes. Elle a entretenu une correspondance avec la Reine d’Espagne et les deux femmes ont procédé à un échange de portraits.

    La Sultane se considère comme française et décide le souverain d’entrer en relation avec NAPOLEON, se disant fière qu’un corse soit souverain des Français.

    Plus tard, DAVIA souhaite revoir sa famille. Son époux accéde à sa demande, et des envoyés du Sultan sont dépêchés à CORBARA, chez la veuve de Jacques-Marie à qui on remet une lettre de sa fille lui demandant de rejoindre le Maroc. La mère de DAVIA n’a aucune hésitation, et après intervention de Monsieur Chiappe, Consul de Venise au Maroc, LOUIS XVI charge le Vicomte Dubarin de Pélivier, Consul de France à Tanger, de délivrer les passeports nécessaires au voyage de la famille FRANCESCHINI. Ils sont reçus à la cour chérifienne « avec tous les honneurs dus aux princes de la famille impériale ». Ils s’installent dans la ville de LARACHE où DAVIA se serait retirée après le décès de son époux, Sidi Mohammed Ben Abdallah.

    DAVIA meurt à LARACHE en 1799. Sa mère meurt dans cette même ville le 19 janvier 1811.

    DAVIA a eu une fille, morte à l’âge de quatre ou sept ans.

    Vincent FRANCESCHINI, son frère, sur intervention du Roi Moulay Sliman auprès de Premier Consul, est nommé Consul de France à Mogador. Après 1804, il se retire en CORSE, dans le village de CORBARA où, « avec l’argent gagné au service du Directoire et grâce aussi aux cadeaux de sa sœur et du Sultan, il fait construire une maison, située près de l’église, et qui est appelée « A CASA DI I TURCHI ».

    Augustin FRANCESCHINI le dernier des frères de DAVIA, est né à CORBARA en 1772. Après quelques années de vie dans ce village, il part à PORTO-RICO en février 1829.

    BREF, DES INVASIONS ON CONNAÎT EN CORSE ET LA FRANCE NOUS EN AMÈNE ENCORE …CE JOUR IL ÉTAIT QUESTION D’EFFECTUER UNE FÊTES EN PLUSIEURS LANGUES  »IMPOSÉES » LES CORSES ONT REFUSÉ LA LANGUE ARABE !.

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