Meaux : poursuivi en diffamation par le Front National, Vincent Morelle est relaxé

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Le tribunal de Paris l’a relaxé ce mercredi après-midi. Vincent Morelle était poursuivi pour diffamation par le Front national (FN). En cause, un article paru dans Libération, également poursuivi et relaxé, paru en janvier 2014. Dans les colonnes du quotidien, celui qui était à l’époque directeur de campagne de Béatrice Roullaud, devenue conseillère municipale FN à Meaux, détaillait les propos racistes et antisémites qu’il avait entendus au sein du parti.
Contacté, l’avocat du FN confirme la relaxe. « Lors de l’audience, le 13 septembre, les réquisitions du parquet allaient dans le sens de la relaxe car il considérait que les propos n’étaient pas directement dirigés contre le FN. » L’avocat ne sait pas encore s’il fera appel de la décision. À l’origine adhérent à l’UMP, Vincent Morelle, qui demeure à Nanteuil-lès-Meaux, avait rejoint le FN en 2013, « écœuré » par les querelles intestines entre Copéistes et Fillonistes.

Source :
http://www.leparisien.fr/nanteuil-les-meaux-77100/meaux-poursuivi-en-diffamation-par-le-fn-vincent-morelle-est-relaxe-02-11-2016-6280818.php

Lire ci après l’article de LIBERATION du 21 Janvier 2014
http://www.liberation.fr/france/2014/01/21/fn-j-ai-honte-d-appartenir-a-ce-parti-que-je-pensais-javellise_974560
Vincent Morelle a 24 ans. Jusqu’au 11 janvier, il était le directeur de campagne de Béatrice Roullaud, la candidate FN pour les municipales à Meaux (Seine-et-Marne). Lundi, il a rendu sa carte du FN, numéro d’adhérent AB333135AT2013, après avoir démissionné de ses fonctions et dit à la candidate et son équipe «ce qu’il avait sur le cœur». Vincent Morelle était adhérent au FN depuis avril 2013. Il vient de l’UMP, où il a milité dès l’âge de 17 ans à Carcassonne, puis à Nice. Mais la guerre entre Copé et Fillon l’a amené à quitter l’UMP. «Je suis allé au FN car j’ai pensé que c’était la meilleure offre pour faire gagner le souverainisme. J’y voyais une dynamique et des perspectives», explique-t-il aujourd’hui. Ce qu’il y a vu et entendu, de réunion en réunion, l’a peu à peu éloigné du parti de Marine Le Pen. «Stupéfait», il a d’abord constaté un «amateurisme» aux antipodes du discours sur la «crédibilité» nouvelle du Front mariniste et de ses cadres. Surtout, il a assisté à des échanges racistes et homophobes qui semblent habituels dans l’arrière-cour d’un parti jurant pourtant avoir changé et menant à grande vitesse une opération de dédiabolisation. «Je me suis investi, mais à un moment donné, il y a eu un point de non-retour.» Ce n’est pas le premier repenti. Parions que ce ne sera pas le dernier. Libération publie le récit de son cheminement à l’intérieur du Front national. Jusqu’à la rupture.
L’arrivée au FN, un «défi»
«J’ai adhéré au Front en avril 2013, quand je me suis installé en Seine-et-Marne avec ma compagne. J’ai contacté la candidate tête de liste à Meaux, Béatrice Roullaud. Notre premier rendez-vous a eu lieu le 3 juillet. Dès la première rencontre, elle m’a proposé de devenir son directeur de campagne. J’ai été un peu surpris, mais j’ai accepté. Je me suis dit : « Ce sont mes valeurs, il faut mener le combat, c’est un défi pour l’avenir du parti. »»
«Heurté» par le racisme
«Le FN essaye de passer un coup d’éponge sur une vitrine pleine de poussière. On met un drap neuf mais, derrière, l’arrière-boutique n’a pas changé.
«En réunion départementale, j’ai entendu des propos qui m’ont choqué. On ne parle pas de Copé mais de « Copelovici », « ce gros fils de pute », j’entends aussi « Merci aux Roms, ces voleurs de ferraille ». On est une trentaine. Quand j’entends ça, je lève les yeux, je cherche du regard quelqu’un qui penserait comme moi, je n’en vois aucun. Peut-être un qui baisse les yeux. Un hiérarque du bureau prend alors la parole pour dire : « Vous pouvez penser ce que vous voulez, mais ne le dites pas quand il y a du monde. » Je vois que personne ne partage ma détresse. J’ai honte d’appartenir à ce parti que je pensais javellisé alors que ce n’est pas le cas. C’est très loin du combat que je veux mener, je suis atterré.
«A l’inauguration de la permanence de La Ferté-sous-Jouarre, le 9 décembre, j’ai aussi entendu « Taubira, la sale guenon », ou « Riester, cette pédale, on ne sait même pas si c’est un homme ou une femme» [du nom d’un député UMP et homosexuel déclaré, ndlr] » ou encore « Copé et Riester, les deux pros de la déportation en Seine-et-Marne », parce qu’ils sont supposés juifs et parce qu’il y a une rumeur qui dit qu’ils font venir des Noirs et des Arabes et de la racaille dans les petits villages. J’avais déjà entendu « Ici, c’est pas Meaux, c’est Bamako ! » dans la bouche d’un colistier. J’avais poussé un coup de gueule, pour dire « je ne veux pas entendre ça, ou je m’en vais ».»
La découverte de l’«amateurisme»
«Après la trêve estivale, on se met en branle. Je propose qu’on fasse campagne sur la sécurité, les impôts, les transports… Béatrice Roullaud m’a dit : « Pour le moment, c’est une perte de temps : on va d’abord boucler la liste. Notre score sera celui de Marine Le Pen. » Elle est persuadée que Copé l’a mise sur écoute, elle a peur qu’il la cambriole pour obtenir sa liste. Même à moi, qui étais son directeur de campagne, elle ne voulait pas donner le nom de ses colistiers. Et quand j’ai eu deux décès dans ma famille, à quinze jours d’écart, elle m’a reproché mon manque de disponibilité en me disant : « On ne peut pas bloquer toute une semaine à chaque fois qu’on a un décès. » Le minimum, c’est de respecter les gens qui s’engagent à vos côtés.»
Boucler la liste coûte que coûte
«Le 11 novembre, j’ai eu une discussion – que j’ai enregistrée – avec Béatrice Roullaud, où elle se plaint d’avoir du mal à constituer sa liste : »Il n’y en a pas énormément, des gens qui, demain, vont être capables de se mettre dans les comptes… Eh oui, parce que c’est ça, aussi. On n’a pas l’expérience. Une fois qu’on aura l’expérience, on sera bien aussi bons […] mais [être élus] demain, ce n’est pas certain que ce soit l’intérêt du Front. Aujourd’hui, on n’a pas un vivier énorme. » Bref, l’intérêt du Front, c’est qu’elle ne gagne pas… C’est une supercherie totale. Là, je me suis dit : « Mais dans quelle galère tu t’es mis ? »
«Le 14 novembre, elle a fait un meeting à Meaux. Dans une salle trop grande, de 600 places. Il y avait 70 personnes. A la fin, elle a ratissé, elle a dit: « Venez vous inscrire pour être colistier, il n’y a pas d’obligation d’être au FN, vous pouvez mettre votre deuxième prénom ou votre nom de jeune fille. » J’étais partagé entre la détresse et le rire.
«Le pire, c’était dans le porte-à-porte. J’ai vu comment elle faisait le recueil de signatures des gens, pour obtenir des colistiers. Elle a pris un candidat tellement ivre du matin au soir qu’il en oubliait son nom, un autre qui entend des voix ! Un soir, on a toqué chez une mémé de 88 ans, qui venait de perdre sa fille, et pendant une demi-heure, elle lui fait un câlin, lui a proposé de sortir son chien, de l’emmener au cimetière, tout en insistant pour qu’elle soit sur sa liste… « Vous me feriez un très beau cadeau », lui dit-elle. Avec des colistiers dénichés n’importe comment, je me dis : « On court à la catastrophe. »»
La rupture avec les «brutes»
«L’amateurisme, c’est une chose. Après tout, des incompétents, on en trouve partout. Mais les propos que j’ai entendus n’ont pas à être tenus ni tolérés. Ce n’est pas ma guerre : je ne me bats pas contre les Juifs ou les Noirs. Les Philippot [vice-président du FN, candidat à Forbach, en Moselle] et Marine Le Pen n’arrivent pas à dispatcher leurs idées vers la base. Il y a des modérés au FN, mais les extrêmes l’emportent, ils prennent le pas. Et un général d’armée est responsable des exactions de ses troupes. C’est le problème de Marine Le Pen et du FN. Béatrice Roullaud est leur candidate, investie par eux. Pour moi, le problème, ce n’est pas les valeurs qu’on défend, c’est qui combat à nos côtés. Si ce sont des brutes, cela dessert l’idéal. Moi, je suis bénévole, je me suis investi. A cause de mon engagement au FN, je me suis fait exclure de mon club de rugby et on m’a refusé deux emplois de commercial. J’ai pris des risques. C’est un investissement qui m’a coûté. Et ça coûtera aussi à mon pays s’ils gagnent. Je ne veux pas que le FN d’aujourd’hui soit l’Aube dorée [le parti néonazi grec] de demain. Le coup de Kärcher de Sarkozy, c’est au FN qu’il faut le passer. Avec de tels cadres du FN, c’est la défaite assurée.»
Charlotte Rotman


Vincent Morelle : "J'ai vu et je suis parti" du FN par franceinfo« >
Vincent Morelle : "J'ai vu et je suis parti" du FN par franceinfo

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6 Commentaires

  1. Alice dit :

    la vache ! à diffuser !

  2. Alice dit :

    la voiture balai faite candidat

    http://premium.lefigaro.fr/flash-actu/2016/11/02/97001-20161102FILWWW00352-poisson-le-vote-de-civitas-c-est-leur-liberte.php
    ——————
    Poisson va à la fête de l’humanité
    Poisson apprend l’arabe depuis deux ans
    Poisson a pour livre de chevet le coran
    Poisson est pour les signes religieux dans l’espace public
    Poisson est pour le burkini
    Poisson se sent proche du FN , celui qui est honnête
    ……

  3. Claude dit :

    Ce monsieur a t-il de véritables convictions politiques ?!

    A changer de parti, et dénigrer ensuite là où il est passé, il semble qu’il ne sache pas exactement ce qu’il veut !

    Lorsque l’on adhère à un parti , c’est que l’on a des idées politiques bien arrêtées, que l’on a des affinités avec ce parti, ses idées , son programme etc… et l’on en change pas comme de chemise. Ce monsieur me parait bien insignifiant et plein de rancœur .

    Et bien qu’il aille faire un tour au PS, là , au moins, il y trouvera le calme …..et cela répondra, peut-être plus, à ses aspirations ! et au moins, ils sont…… compétents , eux !

    Et de plus, lui qui aime le changement, au moins, là, il est sûr de ne pas y rester longtemps .

    • Alice dit :

      des débouchés , un démarchage à la cosaque ……il y a en eu quelques autres qui y ont cru , ils s’en sont revenus
      Dans le Figaro, il y a une semaine,
      FN : défections en série autour du «dictateur nord-phocéen» Stéphane Ravier
      .
      2014; Au Pontet
      Dans le Midi Libre.fr
      « Magali Ceci, adjointe FN à la Petite enfance au Pontet, a démissionné hier soir.
      … « J’ai été outrée par l’agression commise par M. Delettre, adjoint frontiste, contre Alexandre Quet (UMP), à la sortie du dernier Conseil. Je n’ai jamais considéré que la violence pouvait être un moyen d’expression politique. J’avais proposé ne sanction, même symbolique contre M. Delettre pour montrer que le FN avait définitivement tourné le dos à la violence. Je n’ai pas été comprise, pire, la réunion s’est retournée contre moi. Je me suis rendue compte que votre système est une véritable dictature où il est interdit de penser librement ».
      .
      2015: Mantes la Ville
      Dans le Parisien.fr
      « Nouvelle démission au conseil de Mantes-la-Ville. »
      « Et de quatre ! Le conseil municipal de Mantes-la-Ville a enregistré lundi soir une nouvelle démission. Monique Deniau, élue du groupe du maire FN Cyril Nauth, a demandé à quitter ses fonctions… »
      .
      2016: Le Luc
      Dans l’Express.fr
      « Pour expliquer la démission de la maire du Luc dans le Var, le Front national a évoqué des problèmes de santé. Mais, l’édile conteste cette version des faits et explique son départ notamment par le fait de « ne pas être assez FN » !
      .
      Le Pontet, Le Luc, Mantes, Hayange, Marseille … sur à peine une douzaine de municipalités FN …!!!

      • Bacquet dit :

        Alice,je ne suis toujours pas inscrit pour voter et en vous lisant je vais sans doute renoncer à le faire.Il me semble important de vous rappeler que dans tous les partis politiques il y a des antisémites et des racistes !Il y a évidemment des fachos au FN mais comme à gauche.
        Beaucoup d’extrémistes de gauche sont antisionistes mais dans le fond antisémites comme mes ex représentants CGT pro palestiniens (c’était des accrochages fréquents au travail, mais bon je suis un pro israélien provocateur et costaud). Marine Lepen est bien moins dangereuse qu’un Benoît Hamon islamophile qui dans son programme veut isoler Israël.Je suis contrarié de voir ce pays s’islamiser et j’envisage sérieusement de le quitter. Juppé (marionnette d’Oubrou) et Sarko sont des escrocs reste un mince espoir avec Fillon (Si…) pour redonner du sens à une république fragilisée. Cordialement Alain Bacquet.

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