Qui est Omar Alsoumi, importateur officiel du conflit palestinien en France ?

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Ce militant faisait partie du groupe pro-palestinien qui a tenté d’expulser les femmes juives du cortège parisien lors de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars.
Par Bartolomé Simon
Une vidéo de l’altercation entre un groupe de militants pro-palestiniens et le cortège du collectif « Nous vivrons ». On distingue un homme vêtu d’une parka lie-de-vin qui se saisit de deux bouteilles et qui les lance en direction du collectif. © capture écran X
« Sionistes de merde ! » « Cassez-vous ! » Il est 16 heures, vendredi 8 mars à Paris, lorsque les invectives pleuvent sur le cortège du collectif « Nous vivrons », ces femmes dénonçant les viols du Hamas en Israël le 7 octobre. Malgré leur engagement féministe, elles n’étaient manifestement pas les bienvenues à la marche pour l’égalité entre les hommes et les femmes. En dépit de leur service d’ordre, un accrochage a eu lieu avec des militants pro-palestiniens très remontés, qui ont tenté de les éjecter de la manifestation.
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Le Service de protection de la communauté juive – et non la Ligue de défense juive, comme la rumeur a couru – repousse les manifestants hostiles. Des poubelles de verre sont renversées, laissant s’échapper quelques bouteilles. Sur une vidéo de l’altercation, publiée par le vidéaste indépendant Luc Auffret sur X (ex-Twitter), on distingue un homme vêtu d’une parka lie-de-vin qui se saisit de deux bouteilles et qui les lance en direction du service d’ordre protégeant les femmes juives du collectif « Nous vivrons », après avoir reçu un jet de gaz lacrymogène.

Plusieurs observateurs ont formellement reconnu Omar Alsoumi, de son vrai nom Omar Somi, 43 ans, une des têtes de pont du collectif Urgence Palestine, créé en octobre 2023. Cette parka, l’activiste l’a déjà portée en manifestation, comme en témoignent plusieurs vidéos. Des internautes reconnaissent aussi sa chevelure, son visage et sa taille.
Le lendemain, samedi 9 mars, il bat de nouveau le pavé à Paris et salue les « martyrs » du peuple palestinien sur le stand du Parti des indigènes de la République. Ce lundi 11 mars, le préfet de police de Paris, Laurent Nunez, a signalé plusieurs individus « nommément » à la procureure de Paris concernant les violences du 8 mars. « Les auteurs ont été identifiés », assure le préfet. Omar Alsoumi en fait probablement partie.
De plus en plus radical
Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre dernier, le militant se montre de plus en plus radical. D’abord par l’intermédiaire de son collectif Urgence Palestine, au sein duquel il joue un rôle prépondérant. « Ce collectif agglomère énormément de positions problématiques : apologie des massacres du 7 octobre, aveuglement voire connivence envers l’extrême droite palestinienne, rhétorique complotiste antisémite, invisibilisation des viols commis envers des femmes en Israël… » dénonce, sur Mediapart, un groupe de militants pro-Palestine, qui les appellent à faire le ménage dans leurs rangs.
La radicalité d’Omar Alsoumi transpire dans un discours prononcé le 4 novembre lors d’une manifestation parisienne. « Israël n’a pas le droit de se défendre », lance-t-il à une foule conquise, seulement un mois après le 7 octobre. Omar Alsoumi compare Israël à un « violeur » et le Hamas à une femme qui n’aurait fait que « griffer » son agresseur, à propos des 1 160 morts israéliens, en majorité des civils.
« L’autre mensonge très grave, ce serait de dire que la résistance du peuple palestinien, ce serait du terrorisme », poursuit Omar Alsoumi. Un discours embarrassant, écouté attentivement par la députée de La France insoumise Ersilia Soudais, en écharpe tricolore.
Soutenu par La France insoumise
Tout comme le député LFI Thomas Portes, Ersilia Soudais fait partie des élus qui défilent aux côtés du collectif Urgence Palestine, créé à l’initiative d’Omar Alsoumi via sa propre association, Boussole Palestine. Omar Alsoumi bénéficie aussi de l’appui local des élus communistes du 20e arrondissement de Paris, dont Raphaëlle Rivet, particulièrement engagée sur le sujet. En 2022, elle n’hésitait pas à demander en conseil municipal un vœu pour faire reconnaître l’« apartheid » en Israël.
Alors qu’Omar Alsoumi devait animer une conférence à Orléans (Loiret) à l’invitation du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) le 25 janvier dernier, celle-ci a été interdite in extremis par la mairie (LR) en raison de divers « propos » tenus par l’intéressé. « Nous soutenons toutes les résistances et la lutte armée. La diplomatie et la négociation n’ont jamais abouti », déclarait-il par exemple dans Le Monde en juillet 2014. En octobre dernier, selon l’AFP, l’activiste dénonçait « un projet de nettoyage ethnique » et « génocidaire » du « gouvernement fasciste en Israël ».
Omar Alsoumi se présente comme « paysan et palestinien ». Depuis 2021, il aide son épouse au sein d’une ferme associative en Seine-et-Marne. Il n’en est pas moins français. Né à Paris, il y a toujours vécu, dans le 19e arrondissement. Sous son nom d’Omar Somi, il a travaillé comme directeur de la maison de quartier Bel-Air, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), de 2016 à 2020, où il a aussi officié comme directeur de la stratégie alimentaire du territoire.
Son père, Palestinien, est originaire d’un village près de Jénine. Son premier engagement s’inscrit au Palestinian Youth Movement, affilié au Front populaire de libération de la Palestine (FPLP). Ce dernier est considéré comme un mouvement terroriste par les États-Unis et l’Union européenne. Il a plusieurs attentats à son actif.
Engagé très tôt
Dans les années 2000, les jeunes brillent par leur absence dans la lutte pro-palestinienne. Les mouvements français sont vieillissants et le conflit n’intéresse pas les quartiers. Omar Alsoumi s’en rend compte après son cursus d’économie à Sciences Po, où il rejoint le Gups, l’Union générale des étudiants palestiniens.
Comme il l’explique dans une interview très instructive donnée en 2009 au site mouvements.info, Omar Alsoumi tente d’abord de nouer des liens avec l’Unef « pour faire entrer la question palestinienne dans les facs ». Il se heurte cependant à l’inertie du syndicat étudiant, qui n’en fait pas une question centrale. « Un positionnement ferme sur la question palestinienne n’est pas rémunérateur politiquement, il peut même être assez coûteux », analyse Omar Alsoumi à l’époque.

La situation a bien changé : après l’attaque du 7 octobre, le sujet a fait l’objet de débats enflammés à l’université, où l’Unef affiche un soutien militant explicite en faveur de la Palestine. Quitte, à Nanterre, par exemple, à interrompre les cours en amphi, banderole à la main, dénonçant le « génocide » ou l’« apartheid » en cours en Israël.
Omar Alsoumi avait aussi compris l’importance de cette agit-prop. En 2008, plusieurs organisations, dont l’Union générale des étudiants palestiniens, qu’il a présidée entre 2005 et 2007, et Génération Palestine, qu’il a fondée ensuite, dénoncent l’organisation d’un gala en l’honneur du Magav, la police aux frontières israélienne, organisé par l’association Migdal. Un groupe d’hommes, les visages masqués par des keffiehs, se filment devant le Bataclan pour réclamer l’annulation du gala et menacent la salle de représailles.
En 2008, des manifestants pro-palestiniens menacent le Bataclan, évoquant explicitement des passages à l’acte. Omar Alsoumi aurait été un de leurs leaders.

« C’est un message qui s’adresse au directeur du Bataclan et au Migdal, cette organisation pro-israélienne, raciste et islamophobe […]. Vous allez payer la conséquence de vos actes. Dans les quartiers, ça bouge et ça chauffe. La prochaine fois, on ne viendra pas pour parler », avertissaient-ils dans une vidéo. Le gala avait finalement été annulé. Sous le keffieh du leader du groupe, à la taille imposante, beaucoup croient déceler la voix et la diction d’Omar Alsoumi, 27 ans à l’époque.
Auprès du site mouvements.info, le jeune militant dit avoir été marqué par un premier voyage « familial » en Palestine, en 1999, juste après avoir reçu la nationalité française à sa majorité. Omar Alsoumi nourrit alors le rêve de « rentrer au pays » pour faire sa vie en Palestine. Ses rêves sont douchés par l’Intifada de septembre 2000, qui marque l’échec de l’accord de paix d’Oslo, et ainsi la naissance de son militantisme.
Chauffer les banlieues sur le conflit israélo-palestinien
Omar Alsoumi ne dit plus Jérusalem, mais « Al Quds », son nom arabe. Il souhaite la « chute définitive du régime sioniste ». En 2011, il se fend d’un long texte pour dénoncer la présence d’un micro-drapeau israélien – comme des dizaines d’autres – sur une affiche de la fête de l’Huma, à laquelle il refuse ainsi de participer.
L’activiste est persuadé qu’il faut mobiliser les jeunes des quartiers populaires, qu’ils soient étudiants, employés, politisés ou non. Il en fait le « cœur de cible » de son association Génération Palestine, créée en 2006. Son mouvement profite d’une nouvelle dynamique dans les quartiers, où certaines associations visent à monter les jeunes contre le « racisme et l’islamophobie » en France.
« Depuis 2001, le 11 Septembre, la vague néoconservatrice, la polémique sur le port du voile et la laïcité en 2005, il y a eu un gros travail de fond entre des altermondialistes de gauche d’un côté et de l’autre des associations de quartiers, politiques, culturelles, cultuelles, qui voulaient apporter des réponses à la stigmatisation au racisme et à l’islamophobie que tout le monde sentait monter », détaille Omar Alsoumi.
Le militant cite aussi l’influence de Tariq Ramadan ou encore du Collectif des musulmans de France, considéré comme une organisation liée aux Frères musulmans. Pour eux, la question palestinienne est vue comme une occasion de rassembler les musulmans autour d’une cause commune. Exactement l’objectif que poursuit l’association Urgence Palestine, en regroupant des collectifs de gauche radicale et des associations appartenant à la mouvance des Frères musulmans. Depuis plusieurs mois, Urgence palestine a noué des liens avec le mouvement écologiste radical les Soulèvements de la Terre, à l’origine des violences de Sainte-Soline. Les 17 et 18 février dernier, les deux organisations ont joint leurs forces pour lancer des actions contre l’enseigne Carrefour, accusée par les premiers de « soutenir la colonisation israélienne », et par les second « d’affamer les agriculteurs. » Un pas de plus vers la « convergence des luttes ». Contacté, il ne nous a pas répondu.

source
Le Point

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3 Commentaires

  1. Paul06 dit :

    Que fait la police? Que fait la Justice? Que font les pouvoirs publics? RIEN!

  2. joseparis dit :

    Incompréhensible que lfi ne se déclare pas officiellement comme un parti antisémite pro hamas et fier de l’être après leurs différents tweets immondes, les soutiens et leur présence à tous les manifestations pro-palestinienne, l’inscription d’une militante radicale palestino-syrienne sur leur liste européenne en position éligible ? C’est incroyable à quel point va l’hypocrisie de ce parti. La pire c’est Ersilia Soudais en tant que membre de la commission contre l’antisémitisme à l’AN. Tant qu’au gouvernement, il laisse faire tout comme à science po paris qui sera bientôt judenrein puisque certains nervis islamo-gauchistes empêchent des étudiants répertoriés comme juif d’accéder aux amphis. Le président Macron laisse le wokisme et l’antisémitimse s’installer en France tranquillement pour éviter toute révolte. Il aura le résultat dans les urnes en juin prochain si les français se réveillent. Du moins je l’espère.

  3. Franccomtois dit :

    Et l´autre qui veut mener la guerre contre la Russie 🤪

    🤬 Nouvelle nuit de violences à Fort-de-France, policiers et gendarmes visés à balles réelles
    Quatre personnes ont été interpellées après une deuxième nuit de violences à Fort-de-France, de lundi 11 à mardi 12 mars 2024. Des violences qui ont éclaté à la suite de l’interpellation d’Hervé Pinto, un activiste accusé de ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire. Un appel au calme a été lancé par les autorités.

    😡Voir le quotidien des francais avec la violence dans l´Hexagone ,Rennes,Marseille,Nîmes,Grenoble…. +antisémitisme,xénophobie,systeme scolaire en chute libre,santé au rabais,c´est tarés vont déclencher la guerre sur le sol de France,allez oublions la Russie,la France est malade!

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