Sabri Essid : l’héritier du clan Merah en Syrie

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Il avait disparu sans laisser de traces. Il est réapparu il y a quelques jours en Syrie dans une vidéo macabre mettant en scène la mise à mort, par un enfant, d’un homme soupçonné d’être un espion du Mossad. Retour sur le parcours méconnu de Sabri Essid, le demi-frère par alliance de Mohamed Merah.

Il s’était volatisé. « Un départ », écrit au printemps dernier le Journal du dimanche, préparé « depuis des mois. ». Sabri Essid, le demi-frère par alliance de Mohamed Merah, mettra près d’un an à réapparaître en Syrie, mais la mise en scène est soignée. Agenouillé, à ses pieds, dans une vidéo de propagande de l’Etat islamique diffusée mi-mars, un jeune arabe israélien qu’il accuse d’appartenir au Mossad. Revêtu d’un T-shirt orange semblable à la tenue des prisonniers de Guantanamo, l’otage attend la mort. On ne sait si c’est l’enfant qui accompagne Sabri Essid ou Sabri Essid lui-même qui la lui donnera.
Revolver à la main, « Allahou akbar » à la bouche, le garçonnet (que ses anciens camarades d’école à Toulouse ont reconnu) grimace. A ses côtés, à peine plus grand que lui, dans un treillis couleur terre, Sabri Essid prend quant à lui la parole. En français. Celui qui a longtemps été dans l’ombre de son « frère » d’arme, Mohamed Merah (qu’il a d’ailleurs enterré, avec seulement quelques intimes) s’avance sur le devant d’une scène qu’il occupe en réalité depuis bien longtemps. Bien avant Mohamed. Et qu’il perpétue après lui, en Syrie.

Première grande arrestation : décembre 2006. Sabri Essid est arrêté par la police à Hama en Syrie (déjà), d’où il tentait de rejoindre l’Irak. Ce qui vaudra à sa mère d’être interrogée par les enquêteurs français en février 2007. Face à eux, elle évoque, impuissante, un fils qui a « toujours été attiré par l’islamisme radical ».« Encouragé » en cela par son père. Sabri Essid, de fait, bascule tôt, dès 2000, lorsqu’il quitte le domicile familial, à Toulouse, pendant deux mois pour être hébergé non loin, dans le quartier Bellefontaine chez un certain Fabien Clain, de six ans son aîné, et qui jouera auprès de lui un rôle de mentor. Sabri Essid a alors 16 ans. « A partir de cette époque, le comportement de (s)on fils a radicalement changé. Il parlait sans cesse de religion et du djihad »poursuit la mère. A 17 ans, à l’âge où d’autres « ne sont pas sérieux », la « vie sociale » du jeune Essid « semble s’être limitée aux relations religieuses » note le docteur en psychopathologie, chargée de l’examiner, au cours du procès.
Au même moment, autour d’« Abdelnasser », alias Abdelkader Chadli, en lien avec le Front islamique tunisien et le GIA algérien, se constitue à Toulouse, une cellule dont un converti, le dit Fabien Clain, prend bientôt les rennes. Si Sabri Essid a commencé à prier, selon ses propres déclarations depuis l’âge de 14/15 ans, c’est au contact de ce chef, décrit comme charismatique mais qui n’apparaissait pas pour certains acteurs de l’affaire comme « le plus dangereux », que Sabri Essid se laissera, d’après sa mère, « influencé ».
Ensemble, le petit groupe s’organise discrètement, tient notamment un étal au marché de la place Saint-Sernin, repère populaire des chineurs de la région, logé sous les arcades de l’imposante basilique toulousaine du même nom. La messe y est donnée aujourd’hui encore quotidiennement mais ce dimanche 8 janvier 2006, derrière les « recueils sur la religion islamique, les cassettes vidéos ou encore les foulards », Sabri Essid et deux autres comparses, s’attardent sur de tout autres conseils. Auprès des badauds attirés, arrêtés devant l’étalage, les membres de la « communauté » en profitent pour faire du prosélytisme. Embusqués, les renseignements observent. La provenance du matériel religieux, édité par l’association salafiste belge Al imam al bokhari, ne leur échappe pas, pas plus que les va-et-vient du groupe toulousain en Belgique.
Car avant d’être devenu le repère des Merah, la Belgique fut d’abord celui de Sabri Essid et de quelques autres, dont Fabien Clain et son frère Jean-Michel, qui avaient même tentés de s’installer à quelques encablures d’Anvers, à Utrecht, aux Pays-Bas. Le groupe toulousain, qui présente déjà un caractère sectaire, s’affiche ainsi paradoxalement, dès ses débuts, par ses ramifications à l’international. En Belgique donc, mais aussi en Egypte, en Syrie, où les membres se rendaient tantôt en bus, en empruntant une ligne Eurolines au départ de la Porte de Bagnolet, à destination de la Bulgarie, tantôt en avion depuis Bruxelles, profitant alors pour faire une « étape » chez des « frères ».
C’est à l’occasion de l’une de ses étapes qu’une courte vidéo sera tournée. Sur les images, non datées, au volant d’un véhicule, Sabri Essid entame un chant de gloire et de guerre, évoquant « la récompense du martyr » en cette « époque de djihad ». Le djihad, il faut « le faire dès maintenant », encourage-t-il, promettant une « victoire proche ». « Dieu (étant) avec eux » et« Satan avec les mécréants. » A la clef, le paradis bien sûr et ses « vierges », pures, loin des femmes non voilées, décrites comme des prostituées. « Les animaux ont plus de pudeur que les mécréants qui s’échangent leurs époux et épouses » juge effectivement Sabri Essid. « A la grâce de dieu, dieu est grand, je suis venu pour égorger » renchérit un deuxième homme sur la vidéo, brandissant une arme de poing devant l’objectif.

Devant le Tribunal de grande instance de Paris, en 2009, Sabri Essid ne nie pas avoir tenu ses propos. « La page est tournée » affirme-t-il cependant. Pourtant, à la barre, il laisse un souvenir différent. Celui de la « petite frappe » radicalisée à qui « la prison n’avait pas fait du bien. » « Essid s’était défendu seul, sans avocat, en reprenant l’habituelle diatribe : « je ne reconnais pas ce tribunal, seul Dieu me jugera… » C’est ce qu’on leur apprend en prison » explique une source proche du dossier.
La Syrie non plus ne lui a pas fait du bien. Arrêté en décembre 2006 avec un complice, Thomas Barnouin, originaire d’Albi dans le Tarn, Sabri Essid indique avoir été torturé. Electrocuté. Il présente d’ailleurs une « abrasion des poils sur la zone testiculaire ». Même obtenu sous la torture par les services syriens, ses aveux quant à sa volonté d’aller faire le djihad en Irak, envahi à l’époque par les Américains, ne font pas de doute pour la justice française. N’ayant toutefois pas pu se rendre sur les terres de Saddam Hussein, ce n’est que l’intention qui sera finalement jugée. « C’est là toute la difficulté de ces procès » observe un connaisseur du dossier. « On ne condamne pas pour des faits préventifs. C’est très délicat d’appréhender ce genre de profil… »

Pour un ancien de la bande de Toulouse néanmoins, entendu par les enquêteurs, Sabri Essid « était sans pitié (…) manifestait sans précaution le désir de se rendre en Irak, il n’hésitait pas à crier sa haine des Américains. » Des « déclarations » de Ben Laden et des « reportages sur les détenus de la base américaine de Guantanamo » avaient d’ailleurs été retrouvés parmi les affaires de Sabri Essid, lors de son arrestation au cours de laquelle des armes avaient également été saisies. S’il n’avait pas pris les armes plus tôt, c’est aussi qu’il avait des dettes vis-à-vis de son père, informe une note des renseignements que Marianne a pu consulter. Des dettes dont il s’acquittera en vendant sa BMW : « Il voulait partir libre » et avait donné, selon des dépositions, à un autre membre du groupe « la liste de ses dettes pour lui permettre d’aller au paradis ».

Un engagement dans la guerre sainte alimenté enfin par une dernière figure tutélaire, centrale, celle de « l’émir blanc », Olivier Corel, un Syr« >ien, qui approche aujourd’hui les 70 ans. Bien que Sabri Essid, lors de ses auditions, a « manifestement » cherché « à protéger » Corel, il apparaît que le vieil homme, prédicateur redoutable, a « logé » chez lui, à Artigat (en Ariège), Sabri Essid, qui s’y rendait à une époque, « tous les samedi », avec les autres membres du groupe : Fabien Clain et sa femme Mylene et plus tard, les Merah. « Ils avaient tous soif de recevoir l’enseignement de (Corel)sur le djihad » concluent les enquêteurs. Sur le mariage aussi, Olivier Corel ayant célébré les noces entre la mère Merah et le père Essid, avec la bénédiction des enfants. Des paroles, bues comme un mode d’emploi applicable et appliqué à chaque domaine de la vie. Pour avoir tenté de marcher vers ce qu’il considère un paradis, Sabri Essid sera condamné à cinq ans de prison. Puis se fera oublier. Pour réapparaître aujourd’hui en Syrie, malgré les surveillances, là où tout devait commencer.

happywheels

4 Commentaires

  1. Cathy dit :

    Et demain par le fait du hasard, il sera de nouveau en Europe pour commettre d’autres méfaits j’imagine… L’Europe est une passoire… Nous courrons un grave danger dans le futur, il serait grand temps que tout les gouvernements européens se concertent à filtrer leurs frontières communes.

  2. Catholique-de-France dit :

    @ Cathy ,

    Bonjour,

    Exactement !

    Ils entrent et sortent comme dans un moulin : l’Europe est devenue , pour eux , un terrain de jeu pour exercer leurs talents de sadiques …

    Il faut changer les règles de l’UE , d’urgence , pour que chaque pays maitrise ses frontières …

  3. roni dit :

    mais non il va creve avant lui et toute sa troupe de tare cest trop facile de s en prendre a un homme agenouille et entrave. cest un lache qui veut se faire valoriser

  4. Suzon dit :

    L’ennui est que ces bandes de tapettes se reproduisent plus vite que nos fratries,et que nous les nourrissons gravement par le biais des alloc’mais seront tjrs innocente,puisque responsable coraniques et donc respect po la Republique coranique!!lol)))un beau merdier po des siecles et des siecles . .Amen.

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