TOULOUSE :L’homme qui a agressé 7 personnes en criant « Allah Akbar » hospitalisé en psychiatrie

« Il frappait le petit ami de ma fille. J’ai tenté de lui porter secours. Là il s’en est pris à moi puis à ma fille de 18 ans à qui il a mis une branlée. C’était gratuit », témoigne une victime. Le 13 septembre, à 16h30, quartier des Minimes, un homme de 42 ans s’est violemment attaqué à des passants en criant « Allah akbar ». Trois policiers et quatre civils ont été blessés. Il a comparu cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Toulouse.
Les policiers ont été avertis par un cycliste affolé leur décrivant un individu frappant au hasard. L’homme a été interpellé alors qu’il marchait de manière nonchalante. Il a tenté de résister à son interpellation en s’en prenant physiquement à trois policiers qui sont finalement parvenu à le maîtriser. « Les coups étaient intenses », témoigne une victime. La jeune femme très choquée ne parvient pas à témoigner à la barre.
Le président du tribunal, Jérôme Glavany, donne lecture de sa déposition: « Tout est allé très vite. Mon père a porté secours à mon copain. L’individu a réussi à le faire tomber et à lui porter des coups de tête et coups de poings. Il arrivait à les maîtriser tous les deux ». Un jeune homme qui rentrait chez lui explique : « Il m’a mis des coups puis m’a poursuivi. J’ai couru, c’était instinctif puis je me suis caché derrière une voiture ».
« Je n’ai fait de mal à personne »

Interrogé, le prévenu tient un discours flou et désorganisé. Il ne livre aucune explication. « Je reconnais les faits », dit-il, puis quelques secondes après « je n’ai fait de mal à personne ». L’expert psychiatre fait état d’une hospitalisation en mai dernier et d’un traitement arrêté depuis septembre. Il conclut à une abolition du discernement au moment des faits. Le prévenu, lui, considère ne pas être malade et ne pas avoir besoin de soins. Il a quatre mentions à son casier judiciaire.
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Pour l’avocate des parties civiles, Me Channut, « deux sentiments animent les victimes : la colère et l’inquiétude. Colère car il ne sera pas déclaré responsable pénalement. Inquiétude car ils craignent de recroiser sa route ». L’avocat des policiers, Me Durand-Rocher, insiste sur le contexte : « Les policiers en intervenant pour un homme qui crie allah akbar ne peuvent que penser à leurs collègues tombés dans les mêmes circonstances ». Le procureur, Olivier Mouysset, insiste sur la gravité des faits avant d’ajouter que « juridiquement on ne juge pas les fous ».
Indemnisation des victimes

Pour lui, il doit être déclaré irresponsable pénalement et hospitalisé d’office avec interdiction d’entrer en contact avec les victimes, de se rendre sur le lieu des faits et de détenir une arme. Son avocat, Me Momasso-Momasso, prend la parole en dernier : « Vous l’avez vu le dialogue est impossible. Il a besoin de soins efficients. Sa place n’est pas en prison mais à l’hôpital ». Le prévenu a été déclaré irresponsable pénalement. Le tribunal a ordonné son placement en hôpital psychiatrique sous forme d’une hospitalisation complète. Il aura interdiction d’entrer en contact avec les victimes, de porter une arme et de paraître rue Frederic Estebe. Il est cependant déclaré civilement responsable et devra indemniser les victimes.
MORGANE MORIN
SOURCE :
https://www.ladepeche.fr/article/2017/10/25/2672570-l-agresseur-aux-cris-d-allah-akbar-hospitalise-en-psychiatrie.html