20:40 Lundi 30 novembre sur FRANCE 5 :René Bousquet ou le Grand Arrangement

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Ancien haut fonctionnaire reconverti dans la finance, René Bousquet navigue d’un conseil d’administration à l’autre et mène à Paris l’existence paisible d’un grand bourgeois, seulement assombrie par la maladie de son épouse. Mais en 1978, Louis Darquier de Pellepoix, antisémite qui ne renie rien de son passé de commissaire aux questions juives, mouille René Bousquet en le désignant dans «L’express» comme celui qui a orchestré la rafle du Vel d’Hiv’. Des révélations qui rappellent que ce septuagénaire portant haut, directeur de la Banque d’Indochine et de Suez, était en 1942 à la tête de la police de Vichy. Rattrapé par son passé, cet homme de réseaux va organiser sa défense

René Bousquet ou le Grand Arrangement est un téléfilm français réalisé par Laurent Heynemann en 2006 et coproduit par Arte. Il a été diffusé sur Arte le 16 novembre 2007, puis sur France 2 le 18 septembre 2009 et de nouveau sur Arte le 12 août 2011.
Fin des années 1970. Quand il est accusé par une interview dans L’Express d’être responsable de la tristement célèbre rafle du Vel’d’Hiv, le passé rattrape René Bousquet, ancien secrétaire général de la police de Vichy reconverti dans la finance. Pendant quinze ans, il va tenter de se défendre d’avoir commis un crime contre l’humanité, avec l’aide de ses proches et surtout de ses relations haut placées.


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René Bousquet ou le grand arrangement par bande-annonce-film

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De vous à moi – Serge Moati accueille Jacques Attali.
Avec « De vous à moi », nous partirons à la rencontre d’artistes, d’intellectuels ou de grands patrons. Lors de ces entretiens, les invités répondront aux questions de Serge Moati.
Ces conversations dans une atmosphère intimiste, prendront le temps de s’installer, afin de créer une intimité favorisant les confidences des invités sur leur vie et leur parcours.
C’est à partir de la fin de l’été ou à l’automne 1943 que François Mitterrand passe à la clandestinité, traqué par la Gestapo, le Sicherheitsdienst et la Milice. Le Sicherheitsdienst (SD) perquisitionne à son domicile, en son absence. Deux de ses amis sont arrêtés, déportés ; l’un ne revient pas du camp de concentration. Peu après, il est sauvé par la femme du colonel Pfister, dirigeant de l’Organisation de résistance de l’armée, d’une arrestation par la Gestapo. Il est établi que René Bousquet, Secrétaire général de la Police, sentant le vent tourner, a fait prévenir Mitterrand, par l’intermédiaire de l’un de ses collaborateurs, Jean-Paul Martin, des risques d’arrestation qui pesaient sur lui.[réf. nécessaire].

D’après un témoignage attribué à Alain Peyrefitte, Charles de Gaulle aurait dit en privé, en 1965, concernant son adversaire principal à l’élection présidentielle : « Mitterrand et Bousquet, ce sont les fantômes qui reviennent : le fantôme de l’antigaullisme surgi du plus profond de la collaboration41. »
Selon Georges-Marc Benamou42, François Mitterrand aurait tenu les propos suivants à propos de René Bousquet, ancien secrétaire général de la police du régime de Vichy : « Une carrière ainsi brisée à trente-cinq ans, ce n’est pas supportable… Bousquet en souffrait cruellement. Imaginez cette cassure, cette carrière foudroyée … »
En 1974, René Bousquet soutenait et apportait son concours financier au candidat François Mitterrand contre Valéry Giscard d’Estaing. Une photographie de l’époque témoigne de ces contacts entre les deux hommes, réunis autour d’une tablée familiale dans la maison de Latche. En défense, François Mitterrand déclarait que « René Bousquet avait participé au financement de tous les principaux hommes politiques de gauche, des années 1950 au début des années 1970, Pierre Mendès France compris »43.
En 1981, après la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle, Bousquet sera reçu au palais de l’Élysée « pour parler politique »44.
En 1986, quand les accusations portées contre René Bousquet prennent de la consistance, le président aurait cessé de le voir.
En 1994, ses liens avec Bousquet sont rendus publics à l’occasion de la sortie du livre de Pierre Péan. Il s’en explique également au long d’une interview télévisée avec Jean-Pierre Elkabbach le 12 septembre 199445, ainsi que dans Mémoire à deux voix, essai réflexif et biographique coécrit avec Elie Wiesel et publié le 11 avril 199546.
En 1995, il déclare à Jean d’Ormesson à propos de l’affaire Bousquet : « Vous constatez là l’influence puissante et nocive du lobby juif en France »47.
Pour Lionel Jospin, l’explication de François Mitterrand est peu convaincante. Il déclare : « On voudrait rêver d’un itinéraire plus simple et plus clair pour celui qui fut le leader de la gauche française des années 1970 et 1980. Ce que je ne peux comprendre, c’est le maintien, jusque dans les années 1980, des liens avec des personnages comme Bousquet, l’organisateur des grandes rafles des Juifs ».

Pour son ancien ministre Charles Fiterman, « ces révélations laissent le sentiment désagréable d’avoir été trompé sur la personne. Cinquante ans plus tard, on ne trouve pas la moindre trace d’un regret, d’une analyse critique. On découvre, en revanche, la persistance de relations compromettantes qui donnent un éclairage nouveau à des faits tels que le fleurissement de la tombe de Pétain. Tout cela laisse à penser qu’il y a une continuité dans certains choix, la continuité d’un homme de pouvoir qui s’appuie sur des réseaux d’amitiés et de services ».

Pour Pierre Moscovici, premier dirigeant socialiste à avoir réagi au livre de Pierre Péan, « Ce qui me choque c’est qu’il ait pu frayer avec quelqu’un qui a été un outil de l’antisémitisme d’État et un complice de la solution finale du Reich. On ne peut pas tolérer d’être tolérant envers le mal et, pour moi, René Bousquet c’était le mal absolu »48.

Seuls, peut-être, dans des débats télévisés Pascal Sevran et Robert Badinter le défendront. Le premier rappela qu’on n’a jamais fait grief au général de Gaulle et à Valéry Giscard d’Estaing d’avoir respectivement nommé comme préfet de police et ministre du Budget Maurice Papon, alors que Mitterrand ne nomma jamais René Bousquet à un poste de responsabilité administrative ou politique. Le second déclara qu’il ne fallait pas inverser les responsabilités. Ayant consulté les minutes du procès Bousquet, il constata alors que la déportation d’enfants juifs, pourtant mentionnée dans les actes, n’empêcha nullement son acquittement en 1949[réf. nécessaire].

Enfin, l’historien Pierre Miquel conclut à l’issue de l’entretien du 12 septembre que « le témoignage […] du président de la République s’insère dans le cadre d’un discours de droite, […] traditionnel sur l’Occupation » et radicalisant les remarques de Robert Badinter, demandait « qu’on nous montre le dossier de résistance de M. Bousquet, qu’on voit pourquoi cet homme a été non seulement réhabilité mais redécoré, parce que, réellement, c’est incompréhensible pour les jeunes […] et pour nous-mêmes »49.

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5 Commentaires

  1. josué bencanaan dit :

    Une histoire qui pue, tout le monde y va de sa petite théorie et ses commentaires.
    Quoi qu’il en soit, cette affaire Bousquet remue un petit peu la merde, car il n’est pas le seul a avoir echappé a la justice, les Francais etaient trop occupé a juger les « collaborateurs », la justice pour les juifs si minime soit-elle interviendra plus tard, nous avons et nous sommes toujours la cinquiéme roue du carrosse.

    Des survivants ainsi que mon grand oncle, m’ont raconté les événements avant, pendant et apres l’occupation, il y a vraiment pas beaucoup de différence au niveau du comportement des Francais vis a vis de notre communauté.

    • Cathy dit :

      Entièrement d’accord avec vous mon cher Josué Bencanaan mais pas sur toute la ligne. Beaucoup de Français ont joué double-jeu pour sauver leur peau et ont sauvé des juifs, mes grands-parents parisiens en ont fait parti…

  2. Alice dit :

    « Ancien haut fonctionnaire reconverti dans la finance, René Bousquet »
    cocasse non ?
    pour les autres , ceux qui ont profité de la promo mimite des clowns trop contents de saisir une opportunité !

  3. Je cite le livre (tome 2, page 579 ) d’Alain Peyrefitte C’était De Gaulle :
    Mitterand, le Rastignac de la Nièvre…
    ..; Il est venu me voir à Alger dans l’hiver 43/44. Il a mis du temps à me parvenir. Il avait travaillé pour Vichy avec tant de zèle que cela lui a valu la francisque. Il était entré dans ce corps d’élite. voyant que cela allait tourner mal, il a voulu se dédouaner en entrant dans un réseau. Il est arrivé à Londres. Il est allé trouver d’abord les Anglais et les Américains, qui n’étaient pas très chauds pour l’accueillir puisqu’ils voyaient qu’il mangeait à tous les râteliers. A la fin des fins, Passy l’a vu, l’a cuisiné, l’a expédié sur Alger, me l’a fait recevoir avec une fiche le présentant comme un personnage douteux. Mitterrand m’a demandé de lui confier la direction d’un réseau Charrette, qui marchait très bien sans lui. Je n’avais pas envie de risquer de mettre un agent double dans un mouvement de résistance. Je lui ai donc proposé de se battre, soit dans le Corps Expéditionnaire en Italie, soit comme parachutiste dans le corps qui serait le premier à prendre pied en France. Il a refusé les deux propositions. Je l’ai congédié : « Nous n’avons plus rien à nous dire ! « 

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