Ardèche : un enseignant renonce à une sortie cinéma par crainte du fanatisme religieux musulman

Alors que des élèves devaient assister à la projection du film « Persepolis » dans un cinéma local, leur professeur a préféré annuler cette sortie scolaire, en raison de l’attentat survenu à Arras.
La peur s’empare de l’Éducation nationale. Depuis l’assassinat de Samuel Paty en 2020, certains enseignants hésitent désormais à aborder des sujets sensibles auprès de leurs élèves. Un phénomène d’autocensure accentué par l’attentat d’Arras, qui a coûté la vie au professeur de lettres Dominique Bernard, en octobre dernier.

C’est dans ce contexte d’appréhension qu’un enseignant ardéchois a préféré renoncer à une sortie scolaire le mois dernier, relate Europe 1. Alors que ses élèves devaient aller voir le film Persepolis au cinéma, le meurtre de Dominique Bernard a poussé ce professeur à annuler cette sortie culturelle, par crainte de la réaction d’élèves musulmans. Ce dessin animé réalisé par Marjane Satrapi brosse en effet le portrait d’une jeune fille iranienne en pleine révolution islamique.
Si cette sortie scolaire a officiellement été annulée en raison d’un problème d’emploi du temps, la réalité est tout autre. « Certains [élèves] sont musulmans. Ils pourraient faire un mauvais retour à leur famille. Leurs questions ou leurs réactions pourraient m’embarrasser ou même, me mettre en danger », a ainsi confié le professeur ardéchois au directeur du cinéma local. Et d’ajouter : « Nous ne sommes pas à l’abri d’un fanatique. »
En décembre 2022, une enquête de l’Ifop révélait qu’un enseignant sur deux s’est déjà autocensuré pour éviter de possibles incidents sur les questions de religion (52 %). Ils n’étaient que 36 % avant l’assassinat de Samuel Paty. Selon cette étude, cette montée de l’appréhension se fait particulièrement ressentir en zone d’éducation prioritaire, où les enseignants sont 65 % à avoir peur, au point d’éviter certains sujets avec leurs élèves.
Source
https://www.lejdd.fr/

Persepolis est un long métrage d’animation français1 réalisé par Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi, sorti en France le 27 juin 2007. Le film s’inspire de Persepolis, la bande dessinée autobiographique de Marjane Satrapi.
Présenté dans la sélection officielle du Festival de Cannes 2007, le film y a obtenu le prix du jury ex æquo avec Lumière silencieuse de Carlos Reygadas. Le film a été nommé pour l’Oscar du meilleur film d’animation 20085.
Persepolis a été l’objet de plusieurs polémiques et interdictions, par exemple au Liba
La république islamique d’Iran s’est inquiétée de la sélection de ce film présentant ce qu’elle estime être « un tableau irréel des conséquences et des réussites de la révolution islamique » et en a diffusé une version censurée. Persepolis fut également interdit de diffusion au Liban fin mars 2008 durant un temps, avant que la polémique nationale n’aboutisse à la levée de cette interdiction.
À la suite de la diffusion du film en Tunisie, le 7 octobre 2011, environ 200 salafistes ont tenté de brûler l’immeuble qu’occupe la chaîne de télévision Nessma avant de s’attaquer au domicile de son PDG, Nabil Karoui, quelques jours plus tard. Toutefois une manipulation en provenance des services de sécurité en cette période de campagne électorale n’est pas à exclure.
Programmé à la Cinémathèque de Tanger qui accueille les 25 ans de la fondation Groupama Gan pour le cinéma, Persepolis avait reçu le visa d’exploitation du Centre cinématographique marocain (CCM) et devait être projeté à trois reprises en juillet 2012. Toutefois, et sans la moindre explication, la Cinémathèque de Tanger a annulé les projections prévues du film de Marjane Satrapi. Le long-métrage est remplacé par Séminaire du manifeste des voleurs et Une vie de chat. Le film a disparu du site Internet de la Cinémathèque de Tanger.