Déradicalisation : les résultats de Dounia Bouzar sont-ils crédibles ?

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Le centre de prévention de la chercheuse dit avoir « désembrigadé » 86 % de 809 jeunes pro-djihadistes. Des résultats qui rendent certains sceptiques.
PAR JONATHAN GRIMMER
***Le travail de Dounia Bouzar auprès des jeunes radicalisés a-t-il été efficace ? Presque un an après avoir interrompu sa collaboration avec le gouvernement, le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l’islam (CPDSI), fondé par la chercheuse, a publié la semaine dernière son Livre blanc. Ce document de 332 pages restitue les témoignages de dix jeunes radicalisés (lire encadré ci-dessous) et fait le point sur deux années d’activité, de juillet 2014 à août 2016.
Loin de donner raison à ceux qui, comme David Thomson, considèrent que « les programmes de déradicalisation sont une tartufferie », le CPDSI revendique un taux de réussite de 86 % sur les 809 jeunes pro-djihadistes dont il s’est occupé. Le succès est considéré comme acquis à partir du moment où il y a un renoncement à l’idéologie djihadiste. Sur le total, 43 % des individus âgés de 12 à 28 ans auraient rompu avec l’idéologie salafiste. Un chiffre qui paraît satisfaisant, mais pas aux yeux de Dounia Bouzar : « On aurait aimé en sortir plus de l’islam radical. En tant qu’éducatrice, je ne peux pas me réjouir qu’un jeune ait renoncé à écouter de la musique et à se mélanger aux autres, même s’il a renoncé à la violence. »

Interrogés sur ces résultats, plusieurs spécialistes de la déradicalisation ont fait part de leur scepticisme. « Un taux de réussite de 86 % avec autant de cas à traiter et en si peu de temps, c’est impossible ! Personnellement, je m’occupe de 30 individus par an, et j’arrive à en désembrigader les deux tiers maximum », martèle un acteur de terrain qui a souhaité conserver l’anonymat. Même son de cloche du côté de la sociologue Ouisa Kies, qui travaille avec des détenus revenus de Syrie. « En dix-huit mois, on a accompagné 80 personnes. Et c’était déjà compliqué », assure-t-elle. Abdelasiem El Difraoui, spécialiste du djihadisme et auteur d’un Que sais-je sur le sujet, pointe, lui, un manque de rigueur scientifique. « On n’a aucun renseignement sur les 809 jeunes radicalisés, que ce soit leur âge, leur répartition géographique ou leur milieu d’origine. »
Face aux critiques, Dounia Bouzar n’en démord pas. « Nos résultats ont été vérifiés par le CIPDR [Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation, NDLR]. On a donné les noms et les adresses. On ne peut pas tricher. » Au-delà de l’efficacité de ses méthodes, elle attribue ses excellents résultats au profil particulier de son public. « La plupart du temps, c’étaient les parents qui nous contactaient via le numéro vert. Les personnes dont on s’occupait étaient donc relativement jeunes, puisqu’elles vivaient encore avec leurs parents et étaient issues de familles non radicalisées, contrairement à Mohammed Merah par exemple. » « Par ailleurs, poursuit l’anthropologue, aucune d’entre elles, à deux exceptions près, ne s’était rendue en Syrie. Elles n’avaient jamais commis de crimes et, d’une certaine manière, n’avaient pas franchi le point de non-retour. » Dounia Bouzar ajoute que, dans 60 % des cas, il s’agissait de jeunes filles, car « les signes d’une radicalisation sont très visibles chez une adolescente qui va se mettre à porter le niqab du jour au lendemain ».

Ce Livre blanc a le mérite de dévoiler un peu la fameuse « méthode Bouzar », souvent critiquée, notamment à la suite de l’histoire de Léa, jeune « déradicalisée » qui a été mise en prison après avoir « replongé ». Les jeunes radicaux sont réunis en groupe de parole et parlent d’eux, de l’islam, de leurs doutes. « Tenter de les déradicaliser en s’adressant à eux comme à des alcooliques anonymes est totalement ridicule », avait raillé David Thomson dans un entretien accordé au Point. Abdelasiem El Difraoui, pourtant très critique à l’égard de Dounia Bouzar, est moins sévère : « Je pense que ça peut fonctionner dans un certain contexte. Mais le suivi individuel reste indispensable. » Le chercheur germano-égyptien estime par ailleurs que sa démarche, polémique, de s’associer avec d’anciens djihadistes peut donner des résultats « dans certaines circonstances ». En octobre 2016, l’anthropologue au caractère bien trempé avait suscité un tollé en embauchant Farid Benyettou, l’ex-mentor des frères Kouachi.
Depuis, elle traîne son étiquette d’« experte controversée ». Mais cela ne l’empêche pas de travailler à l’international. « Je suis en relation avec le Canada et le Royaume-Uni. Récemment, j’ai été contactée par la CIA à propos d’un outil lexical que nous avons créé avec l’aide de Farid Benyettou et d’autres djihadistes », revendique-t-elle. « Il contient les différentes interprétations et rhétoriques utilisées par les différents groupes idéologiques afin d’aider à discerner ce qui relève de l’islam, du rigorisme ou du djihadisme. » Et de conclure, résignée : « Je l’avais proposé gratuitement aux policiers français, mais ils n’en ont pas voulu. »

Outre ces données statistiques, le Livre blanc contient les témoignages de dix jeunes radicalisés qui racontent leur parcours, de leur adhésion à l’idéologie djihadiste à leur prise en charge par le CPDSI. Leurs récits témoignent de la diversité de leurs motivations. Certaines d’entre elles ne manquent pas de surprendre. « Ils m’ont parlé des opérations-martyres pour intercéder pour ma famille [laquelle étant athée, était automatiquement promise à l’enfer, NDLR] mais je ne m’en sentais pas capable. J’ai donc tout misé sur un mari qui, lui, pourrait emmener ma mère au paradis, en mourant en martyr au combat. Je lui demanderai d’intercéder pour elle auprès de Dieu », raconte Aline, 17 ans. Tout aussi loufoque est l’histoire de cette adolescente de 16 ans qui souhaitait rejoindre Daech pour prendre les armes, mais qui, réalisant que les femmes ne sont pas autorisées à se battre, renonce finalement à rejoindre la Syrie.
Le récit de Mathieu, un jeune schizophrène de 20 ans terrorisé à l’idée de commettre des péchés, suscite même un étrange sentiment de pitié. « Je ne regarde plus de films ou de séries, car il y a toujours des scènes pour nous mener à la drogue, l’alcool ou le sexe. Je préfère me concentrer à 100 % sur la religion et ne penser à rien d’autre. Je ne peux pas aller à la plage l’été, car il y a des femmes en bikini. Apercevoir toutes ces femmes à moitié nues est une trop grande tentation pour moi. […] Des frères m’ont dit que si je voulais rester pur, la seule solution était de mourir en martyr. Au départ, cela m’a tenté. Finis l’angoisse et le combat quotidien pour lutter contre les tentations de la “Dunya” [Vie ici-bas sur Terre, NDLR]. »
À ces jeunes souvent issus de familles éclatées, voire dysfonctionnelles, l’islam a apporté un cadre et, surtout, le sentiment d’appartenir à un groupe. « Au final, [il] était plus important que “la cause” », admet Aline. Diagnostiquée surdouée, la jeune fille a d’abord cherché sa voie dans le catholicisme. Mais celui-ci n’a pas répondu à ses attentes. « J’avais l’impression que chacun pratiquait dans son coin, sans réellement se réunir, et que la communauté n’était pas soudée. C’est ce que j’ai trouvé dans l’islam », analyse-t-elle aujourd’hui.
Source :
http://www.lepoint.fr/societe/deradicalisation-les-resultats-de-dounia-bouzar-sont-ils-credibles-26-06-2017-2138413_23.php

relire l’article mis en ligne le 9 Décembre 2016
David Thomson : « Les programmes de déradicalisation sont une tartufferie »

http://www.liguedefensejuive.com/david-thomson-les-programmes-de-deradicalisation-sont-une-tartufferie-2016-12-09.html

happywheels

6 Commentaires

  1. Claude dit :

    Qui peut croire encore à cette farce!!

    Tout à fait d’accord avec David Thomson

    Ce sont des dangers publics ! Un jour ou l’autre ils passeront à l’action ! Il faut les virer de France, et pas seulement eux d’ailleurs, il faut faire un grand ménage ici ou nous vivrons sur une poudrière

    Idéologie religieuse !! rien à faire sauf : LOBOTOMIE

  2. Jacques dit :

    « Mr X,êtes vous deradicalisé? »
    « Oui »
    « OK suivant! »

    « Mr Y,êtes vous deradicalisé? »
    « Oui,je suis gentil »
    « Très bien,suivant! »

    « Mr Z,êtes vous deradicalisé ? »
    « Arrrgggg,faut tuer tous ces sales mécréants de m… »
    « Non,Mr Z!Tenez:caressez des chats »
    « Ça y est je suis gentil »
    « C est tout bon,suivant! »

    Madame Bouzard,grande scientifique, travaille sur son prochain ouvrage basé sur ses propres recherches: »Oui-Oui et la fée Clochette au pays des repentis du djihad avec des gros poutous et tout plein de coeurs roses partout »(Éditions Machette)

  3. capucine dit :

    extrait du JDD !
    Le journaliste Mohamed ­Sifaoui, spécialiste du terrorisme islamiste, attaque sur le fond : « Dounia Bouzar raisonne en musulmane et refuse d’admettre que nous sommes dans le traitement d’une maladie de l’islam et non d’une dérive sectaire », explique-t-il. D’autres critiquent anonymement sa méthode. « Le djihad, ce n’est pas seulement une histoire de jeunes filles radicalisées derrière un écran d’ordinateur », fustige un fonctionnaire, reprochant à Dounia Bouzar de s’intéresser principalement aux jeunes Françaises radicalisées.
    900.000 euros de subventions depuis dix-huit mois

    L’association a reçu près de 900.000 euros de subventions depuis dix-huit mois, dont 100.000 euros pour former les acteurs publics (éducateurs, fonctionnaires…). En 2014, elle a perçu 130.000 euros de subventions pour son action auprès des jeunes. En 2015, elle a aussi remporté l’appel d’offres du ministère de l’Intérieur pour la constitution de l’équipe mobile d’intervention. Cette structure désormais dotée d’un budget annuel de 600.000 euros a vocation à intervenir auprès des préfectures confrontées à des cas de radicalisation. Pour quel bilan? Sur son site, Dounia Bouzar a publié mercredi ses derniers résultats : 1.059 jeunes suivis depuis avril 2014, dont 234 sur le départ, ont été « désembrigadés »… « Dounia Bouzar a évité plus de 200 départs, qui a fait mieux? s’impatiente le préfet antiradicalisation, Pierre N’Gahane. Lorsque nous avons lancé l’appel d’offres elle était seule à y répondre. »

  4. capucine dit :

    tout cet argent pour un piètre résultat …

  5. VRCNGTRX dit :

    « Le centre de prévention de la chercheuse »
    rien que le nom et le qualificatif puent l’esbroufe …
    le terrorisme c’est comme le chômage : ça attire des parasites qui s’auto-proclament spécialistes pour l’endiguer afin de se la couler douce en grattant les subventions d’état.

  6. daniel. Danielle dit :

    Cette dounia bouzdevache est une inculte qui se la pète et qui se croit arrivée grace aux gauchos …..de plus elle a fait des détournements de fonds publics ….

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