Freeze Corleone à Belfort : Guillaume Bigot réclame l’annulation du concert du rappeur antisémite financé par l’argent public

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Alors que la France connaît une recrudescence inquiétante des actes antisémites et que plusieurs villes ont déjà interdit ses concerts, le rappeur Freeze Corleone, connu pour ses textes haineux, antisémites, violents et complotistes, s’apprête à se produire sur une scène publique aux Eurockéennes de Belfort. Une décision incompréhensible, financée en partie par de l’argent public. Face à cette provocation, le député RN du Territoire de Belfort, Guillaume Bigot monte au créneau et exige l’annulation immédiate de sa venue, au nom des valeurs républicaines, de la mémoire des victimes du terrorisme et de la dignité humaine.
C’est une annonce de dernière minute qui a fait l’effet d’une bombe dans le Territoire de Belfort. Le 19 juin 2025, les Eurockéennes ont révélé l’ajout à leur programmation du rappeur Freeze Corleone, figure controversée du rap français, pour un concert prévu le dimanche 6 juillet à 19h sur la scène de la Plage. Ce choix, destiné à combler les annulations successives d’Ultra Vomit et d’Uncle Waffles, a immédiatement suscité une vague d’indignation. En tête de la contestation, Guillaume Bigot, député Rassemblement national du Territoire de Belfort, dénonce une décision « irresponsable et indigne » et appelle les autorités à faire interdire cette prestation.
Un artiste au cœur de multiples scandales judiciaires et politiques
Freeze Corleone, de son vrai nom Lorenzo Diakhaté, traîne depuis des années une réputation sulfureuse. Ses textes, truffés de références antisémites, complotistes et faisant l’apologie du terrorisme, lui ont valu de nombreuses polémiques et plusieurs interdictions. Il a notamment chanté « Rien à foutre de la Shoah », « Déterminé comme Adolf dans les années 30 », ou encore « J’arrive dans le rap comme un camion qui bombarde à fond », une référence directe à l’attentat de Nice du 14 juillet 2016.
En septembre 2020, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour incitation à la haine raciale. Plus récemment, en février 2024, le parquet de Nice a lancé une procédure pour apologie du terrorisme, à la suite de la sortie du morceau Haaland, dans lequel le rappeur compare son arrivée dans le rap à une attaque au camion.
Les autorités ont réagi dans plusieurs grandes villes. Le 10 février 2024, le préfet du Nord a interdit un concert prévu à Lille, une décision confirmée ensuite par le tribunal administratif. Le 21 février, la préfète du Rhône a pris une mesure similaire à Lyon, en invoquant un « risque sérieux d’atteinte à la dignité humaine ». Le 15 mars, à Nantes, le préfet a également interdit un concert de l’artiste, là encore avec l’aval de la justice administrative. Dans chacune de ces décisions, les juges ont souligné la dangerosité des propos tenus sur scène, les risques concrets de troubles à l’ordre public et le climat tendu pour la communauté juive depuis les attentats du Hamas en octobre 2023.
Confrontés à deux désistements de dernière minute, les organisateurs des Eurockéennes ont dû réagir rapidement pour boucler leur programmation. Le nom de Freeze Corleone est apparu le 19 juin, sans concertation avec les partenaires publics. C’est le directeur du festival, Jean-Paul Roland, qui a validé ce choix, assumant publiquement la décision tout en se retranchant derrière la liberté artistique.
Le festival est pourtant largement financé par des fonds publics. En 2024, une étude d’impact a révélé que les subventions versées par la Communauté d’agglomération du Grand Belfort, le Conseil départemental du Territoire de Belfort et la Région Bourgogne-Franche-Comté atteignaient plusieurs centaines de milliers d’euros. Ces aides ont un effet économique indéniable : chaque euro public investi génère 17,70 euros de retombées, soit plus de 13 millions d’euros de bénéfices globaux, dont 2,3 millions pour le Territoire de Belfort à lui seul. Mais pour Guillaume Bigot, cette réussite économique ne saurait justifier la promotion d’un artiste qu’il qualifie de « multirécidiviste de la haine ».
Bigot alerte les autorités, la droite locale dans l’embarras
Ce mardi 24 juin, le député RN a adressé un courrier officiel aux ministres de l’Intérieur et de la Culture, au préfet du département, à Damien Meslot, président du Grand Belfort et maire LR de Belfort, ainsi qu’à Florian Bouquet, président LR du Conseil départemental. Il y appelle à la déprogrammation immédiate de Freeze Corleone, estimant que « l’argent du contribuable ne peut servir à financer un artiste dont les textes insultent la mémoire des victimes de la Shoah, glorifient Adolf Hitler et banalisent le terrorisme islamiste ».
Interpellé directement, Damien Meslot (LR) a réagi en affirmant qu’il n’est pas l’organisateur du festival et que la déprogrammation ne relève pas de ses compétences. Une réponse que Guillaume Bigot juge insuffisante. Il reproche à la droite locale de ne pas assumer ses responsabilités, alors même que les collectivités qu’elle dirige participent au financement du festival.
« Partout ailleurs, les préfets ont pris leurs responsabilités. Pourquoi pas à Belfort ? », s’interroge le député, qui appelle à une interdiction préfectorale dans les plus brefs délais. Pour lui, il ne s’agit pas seulement d’un débat artistique, mais d’un enjeu moral et républicain. Dans une période marquée par la montée de l’antisémitisme et les tensions communautaires, permettre à Freeze Corleone de se produire sur une scène subventionnée reviendrait, selon lui, à franchir une ligne rouge.
Source
https://entrevue.fr/

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