
Les « idiots utiles » du Hamas: Les intellectuels sont-ils le maillon faible du peuple Juif?
Par Pierre Lurçat
1.
Je ne sais pas si BHL a lu l’appel que je lui avais adressé, à lui et à Alain Finkielkraut, après les propos scandaleux de l’écrivain David Grossman évoquant un « génocide » à Gaza. Toujours est-il qu’il s’est finalement démarqué de Grossman, dans son dernier bloc-notes du « Point », dans un article intitulé « Les idiots utiles du Hamas » et dans les termes suivants : « Une ineptie peut être répétée soir et matin. Relayée par de hautes autorités internationales. Validée par de respectables ONG, parmi lesquelles Action contre la faim que j’ai contribué à fonder. Elle peut être reprise, ‘le cœur brisé’, par l’un de mes amis, David Grossman… Elle n’en reste pas moins une ineptie ».
De son côté, Alain Finkielkraut m’a répondu en privé (réponse que je me fais un devoir de publier), disant qu’il était « totalement en désaccord total avec David Grossman », ajoutant toutefois « Je soutiens sans réserve les centaines de milliers de grévistes qui manifestent contre la guerre effrayante que Netanyahou mène à Gaza. Ils sont l’honneur d’Israël ». Dont acte. BHL et Finkielkraut ont donc tous les deux pris leurs distances à l’égard de l’écrivain israélien, comme je l’espérais.
2.
De son côté, Delphine Horvilleur a choisi de ne pas se démarquer des propos de Grossman, se livrant dans la revue Tenoua qu’elle dirige à un laborieux « pilpoul », dans lequel elle dit en substance deux choses : 1. Que Grossman a raison. 2. Qu’il appartient aux « juristes » de déterminer s’il y a un « génocide à Gaza ». En effet, écrit-elle : « L’avenir dira, par la voix des juristes et du droit, quel nom porte ce qui arrive aujourd’hui à Gaza, et plus largement au Proche-Orient. Mais l’urgence est ailleurs et devrait être absolue pour tous : faire que l’horreur s’arrête pour les uns et les autres, que les otages soient libérés, que les enfants soient nourris, que les innocents soient protégés, qu’une solution politique interrompe enfin le cycle infini de ces violences ».
L’observateur attentif de l’actualité constatera que la posture adoptée par Horvilleur sur la question du soi-disant « génocide » à Gaza est identique à celle d’Emmanuel Macron, qui a prétendu de son côté que c’était aux historiens qu’il « appartenait de décider » s’il y avait un génocide à Gaza… On ne peut qu’être frappé par la similarité des formulations, Horvilleur réservant aux juristes et Macron aux historiens la responsabilité de trancher sur le soi-disant « génocide » à Gaza.
3.
Paradoxalement, un de ceux qui ont le mieux caractérisé la posture et la manière de raisonner de la rabbine Horvilleur et sa relation au judaïsme n’est autre qu’Alain Finkielkraut lui-même, qui écrivait à son sujet il y a quelques années : « Delphine Horvilleur invente un judaïsme tout entier dressé contre le destin juif. Elle réussit le prodige de judaïser le procès du juif charnel. C’est pour moi une imposture, et même une impiété. Tendre à l’hyper modernité, en guise de judaïsme, un miroir où elle rit de se voir si mélangée, ce tour de force me met hors de moi ».
Comme l’a bien compris A. Finkielkraut, le judaïsme d’Horvilleur a plus à voir avec le rejet contemporain de l’identité qu’avec la Tradition. Quel rapport avec l’accusation de « génocide » que la rabbine médiatique a reprise sans sourciller à David Grossman ? Je tenterai de répondre à cette question lors du prochain colloque organisé par Shmuel Trigano à Jérusalem le 16 septembre, en analysant la « posture morale » des Juifs qui se dissocient d’Israël. Cette posture moralisante repose en fait sur l’invocation constante d’une « conscience morale » individuelle qui n’a rien à voir avec la morale juive authentique, qui repose sur la Loi révélée au Sinaï. Shabbat shalom!
© Pierre Lurçat
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