Les maux de notre époque : le cas Finkielkraut

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par Meïr Ben Hayoun

A propos les « maux de notre époque » évoqués par Alain Finkielkraut dans cet entretien publié par l’Express et repris par Tribune Juive, il en est un contributeur et non des moindres. Notamment, son acharnement pathologique contre le Gouvernement israélien et contre le Premier ministre Binyamin Netanyahou – ceci alors que la droite française bénéficie chez lui d’une immense mansuétude, voire de soutien.

En effet, dans une interview accordée à Actualité juive en janvier 2023, Alain Finkielkraut a prôné le dialogue entre la communauté juive de France et Marine Le Pen. Il a maintes fois débattu avec Zemmour et même avec le père de la formule du « grand remplacement », Renaud Camus, en leur consacrant des interviews approfondies et cordiales dans son émission Répliques sur France culture. Pourquoi pas ? Cette ouverture au dialogue leur a en quelque sorte octroyé caution intellectuelle et légitimité. On voudrait bien, mais par charité juive, on évitera d’évoquer le terme schizophrénie dans les approches de Finkielkraut pour la droite française d’une part et d’autre part, à l’encontre de la société israélienne toujours majoritairement à droite – selon le dernier sondage par l’institut Directs Polls d’études d’opinions le plus précis en Israel dans ses prévisions électorales.

Au demeurant, il est vrai que Finkielkraut a exprimé des sentiments d’attachement à l’Etat d’Israël dans des termes assez touchants, mais un Israël qu’il souhaite assigner à sa vue d’esprit, non l’Israël concret et réel fait d’Israéliens, de Juifs en chair et en os dont les fils, les époux et les frères et les papas en ce moment combattent là où le sang coule.

Finkielkraut persiste dans cette corruption de langage à désigner par « colons » les pionniers de Judée-Samarie, de « colonisation » et « d’occupation » la présence juive dans cette région qui justement nous désigne comme Juifs. Juif étant en français une déformation du mot « Judéen ». Donc Juif stricto sensu signifie citoyen de Judée. Le comble est que Finkielkraut déblatérant sur le Gouvernement de l’Etat juif « messianiste », « colonialiste » et « occupant » sur ses terres libérées en 1967, c’est ainsi qu’il s’imagine défendre Israël. C’est abracadabrant !

Or, il n’y a pas de repas gratuits. Les médias français qui le sollicitent à répétition ne s’y trompent point et n’agissent par affection particulière pour sa personne. Quelle jouissance pour eux de le faire parler à l’antenne quand il croit défendre Israël. Finkielkraut à son corps défendant ne fait qu’apporter de l’eau à leur moulin palestiniste. Même si Finkielkraut s’étale sur le caractère islamiste et terroriste du Hamas, un État maintenant une « occupation » et des « colonies » et dont le Premier ministre est si détestable dont des « ministres d’extrême droite sont des suprémacistes » comme il le répète à satiété, cet Etat, est-il digne qu’on en prenne la défense ?

Finkielkraut s’embourbe avec cette déclaration en intitulé de cet entretien de l’Express: « l’âme juive a la sensation amère de ne pas se sentir chez soi dans le Monde ». Eh oui, si nous ne sommes pas chez nous en Judée-Samarie ou à Jérusalem libérée lors de la Guerre des Six Jours, où peut-on se sentir chez soi quelque part? C’est la malédiction intrinsèque même de la Galout, de l’Exil, dont il pleure les effets des causes qu’il chérit et dont il participe à leur promotion.

Il croit pouvoir se dépatouiller alors qu’il s’enlise dans ce sable mouvant d’incohérence obsessive à vouloir mettre sous tutelle la société israélienne telle que la communauté internationale le réclame haut et fort à l’ONU. Depuis plus de 20 ans, dans des périodes de haute turbulence pour l’Etat juif, Finkielkraut récidive à signer des pétitions souvent publiées dans le Monde, un organe de presse on ne peut plus « objectif » vis-vis d’Israël, n’est-ce pas ? Il signe l’Initiative de Genève, Jcall, multiples appels à des pressions de l’étranger visant à nous imposer au forceps la création d’un Etat de véritable occupation cette fois-ci, un Etat d’invasion arabe nazislamiste de la terre d’Israël dit « palestinien ».

Voilà le Mal avec un « M » majuscule, un mal concret et profond qui nous délégitimise. Un Mal qui fournit les munitions idéologiques à ceux qui nous assassinent – ce Mal absolu auquel Finkielkraut contribue son statut de membre de l’Académie française et sa réputation certes non-usurpée d’intellectuel juif français de premier plan. Tout cela dans un exercice d’équilibrisme d’adopter une posture de « défenseur » d’Israël qu’il proclame vouloir « sauver de lui-même ».

De surcroît, tout appel à en débattre avec lui, butte à une fin de non-recevoir de sa part. Il peut débattre avec la droite française, mais avec la droite israélienne, au grand jamais! En outre, Finkielkraut s’offre à des débats hautement médiatisés avec des antisionistes des plus abjects comme Edwy Plenel, Alain Badiou et même Rony Brauman. Avec ce dernier, il parvient à la même conclusion, à savoir créer un Etat pour les ennemis endémiques d’Israël. Au final, Finkielkraut le « sioniste », et Rony Brauman, l’antisioniste pourfendeur de l’Etat juif, finissent par se mettre d’accord sur les modalités frontalières de cette « solution ». Charmant de nous consacrer tant de passion !!! Ce débat d’imbroglio psycho-politique hallucinant modéré par Elisabeth Lévy a d’ailleurs débouché sur un livre édité par Flammarion: la Discorde.

Les maux de notre époque que Finkielkraut désire stigmatiser alors qu’il en est l’un des acteurs dans ce casting.

Avec amour d’Israël
Meïr Ben Hayoun

happywheels

10 Commentaires

  1. ETHAN dit :

    Ce pathos qui consiste à accoler « juif » et « suprématiste » est infecte, c’est un mélange de wokiste-crédentaliste avec des veilles thèses antisémites européennes reprisent par l’ultra gauche israélienne.
    C’est vraiment infâme, les antijuifs de tous poils reprennent cette thèse qu’il faut combattre. Finkielkraut est tombé dans le panneau.

  2. David dit :

    Je ne partage pas ses idées concernant Israël ….il penche trop à gauche .
    Par contre quand on l’attaque en tant que Juif je le soutiens .

  3. joseparis dit :

    Finkielkraut s’est calmé avec le temps. Son analyse actuelle de la société française est juste. Son avis sur Israël n’est peut être pas du goût de tout le monde, mais il n’a jamais versé lui dans l’antisionisme.

  4. ETHAN dit :

    Je ne suis pas d’accord avec Meïr Ben Hayoun sur un point: ce n’est pas un « intellectuel juif ». Ce n’est ni les regrettés Léon Ashkénazi, ni Beny Levi.
    Pierre Lurçat à bien soulever cette escroquerie langagière.
    C’est un Am Aaretz, il est ignare du judaïsme et de la politique intérieur d’Israël qu’il voit à travers le « Aaretz ».
    Celui qui traite un juif de « suprématiste » n’a rien à faire chez moi et je pense qu’on peut le taxer d’erev rav.

    • Osh dit :

      Correct Ethan

    • Gebe dit :

      Cest exactement ça ; Finkelkraut ne connaît ni ne comprend rien àç la politique israélienne, et ne s’informe qu’au travers de Haarets, clonage décadent du Monde et de Libération !
      Très éloigné du judaïsme, il ne saisit pas la société israélienne et ses diverses tendances.
      il devrait vraiment se taire sur ce sujet qu’il ne maîtrise absolument pas, contrairement à la situation et à la politique en France.

  5. Hérode dit :

    Ne pas oublier que Finkelcrotte vient du maöisme et de la gauche prolétarienne.
    On ne peut pas autant se tromper au départ de ses engagements politiques pour ensuite devenir totalement lucide…..
    gaucho un jour, gaucho toujours

  6. benjamin dit :

    et il y a encore pire que celui la!c est jacques attali qui deconne grave !stupide !!

  7. David dit :

    Pour certains…
    Les Juifs qu’ils soient de gauche ou de droite ils sont brillants .
    Et quand ils sont sionistes et qu’ils ont perdu des leurs dans la Shoah je ne les condamne pas….je les respecte même si je ne partage pas leurs idées .
    En général ce sont des gens courageux…..
    On peut malgré tout les considérer comme des nôtres et ne pas les abandonner aux chiens ..nos ennemis .

  8. David dit :

    Un exemple de « courage  » et de position qu’on ne partagerait pas aujourd’hui
    Celui d’Albert Einstein .
    Pacifiste , défenseur des droits de l’homme etc.
    . Mais face à l’Allemagne nazie il fallait du courage . Il avait sur le dos les services secrets nazis et américains .
    Fervent sioniste on lui a proposé la Présidence du nouvel Etat d’Israel qu’il a refusé .
    Quel est le juif qui l’aurait critiqué à cette époque ?

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