SUISSE :Propos négationnistes et antisémites : un Valaisan de retour devant la justice

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L’essayiste René-Louis Berclaz à nouveau devant la justice pour discrimination et incitation à la haine. Déjà condamné pour ses propos antisémites et négationnistes, le Sierrois persiste et signe.
L’homme, âgé de 75 ans, est un habitué des prétoires. Déjà condamné à plusieurs reprises en Suisse romande, dont en Valais, pour des faits similaires, le Sierrois est anticonformiste et ne porte pas vraiment la justice dans son cœur. Le Tribunal du district de Sierre en a fait l’amère expérience. Durant l’audience, le prévenu a multiplié les incidents. Il a notamment refusé de répondre aux questions de la Cour et de signer le procès-verbal de son interrogatoire. Son avocat a même tenté de le persuader de parapher le document. À deux reprises, la séance a été suspendue, notamment pour permettre à son avocat de s’entretenir avec son mandant.
René-Louis Berclaz est accusé d’écrire dans un journal périodique, diffusé une dizaine de fois par année, de nombreux articles à caractère antisémite et négationniste. Il remet notamment en cause l’holocauste, les chambres à gaz sous l’Allemagne nazie et diffuse des théories selon lesquelles les juifs seraient à l’origine de la guerre en Ukraine à des fins colonialistes.
Des faits notoires, incontestables et indiscutables
Selon l’acte d’accusation, ses propos tombent bien sous le coup de la discrimination raciale. Le Ministère public estime que les articles de René-Louis Berclaz ont pour seul but d’encourager et de propager le mépris et la haine envers les juifs. S’appuyant sur des doctrines et jurisprudences, le parquet rappelle par exemple le caractère notoire, incontestable et indiscutable de l’holocauste. « Il s’agit d’un fait historique généralement reconnu comme établi », appuie le Ministère public, qui se réfère un arrêt du Tribunal fédéral.
Liberté d’expression ou discrimination ?
Lors de sa plaidoirie, l’avocat de René-Louis Berclaz est apparu bien emprunté pour défendre son client. Signe du malaise, il a demandé que son nom n’apparaisse pas dans la presse. L’homme de loi s’est attaché à défendre la forme dans son dossier, se désolidarisant des théories de son client. Selon lui, seul un nombre déterminé de personnes peut avoir accès au journal du prévenu. Le périodique compte une vingtaine d’abonnés, selon la défense. Une soixantaine, selon le Ministère public. « Mon client a un contrôle sur ses publications. Ce n’est pas accessible au public », a-t-il lancé.
Un argument contredit par l’acte d’accusation, qui fait état de la disponibilité du journal de René-Louis Berclaz à la Médiathèque de Sion, à l’Université de Lausanne et Genève, à la Bibliothèque nationale suisse et à l’institut de l’EPFZ. Il y a donc une publicité des propos, estime le parquet.
Après la plaidoirie de son avocat, René-Louis Berclaz s’est lancé dans une défense bis. Il lit alors ses mémoires. Un recueil d’une vingtaine de pages, qui nous mène au procès de Nuremberg, aux camps de concentration. Il cite aussi la constitution des États-Unis pour défendre la liberté d’expression. Selon lui, la norme pénale antiraciste est incompatible avec la liberté d’opinion, d’expression et d’association. Et ces droits fondamentaux priment sur tout autre considération, défend-il.
Dans son ordonnance pénale, le Ministère public a réclamé une peine pécuniaire de 180 jours-amende à 30 francs. La défense a plaidé l’acquittement. Le verdict sera rendu ultérieurement.
Source
https://www.rhonefm.ch/

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