A Givors, la police affiche sans vergogne sa préférence pour la Milice Française

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Deux cartes d’identité de la Milice Française, supplétif de la Gestapo nazie dans la traque des Juifs entre 1943 et 1944, sont épinglées au commissariat de Givors. Un « affichage » particulièrement troublant.
C’est entendu. Chacun fait la décoration de son bureau comme il l’entend. Certains optent pour la traditionnelle photo des enfants et de leurs familles, d’autres pour les cartes de vacances envoyées par des collègues.

Au commissariat de Givors, c’est une autre option qui a été choisie. Dans un bureau au premier étage du commissariat, à deux endroits différents, sont épinglées deux cartes d’identité de la Franc-Garde, la branche armée de la Milice Française, véritable police supplétive de la Gestapo dans la chasse des Juifs, des Résistants et à tout opposant au régime de Vichy.

Les photos que nous avons prises l’ont été courant avril. Nous ne pouvons être plus précis dans la datation des clichés car cela risquerait de mettre en défaut les auteurs de ces prises de vues.

Que ces deux cartes d’identité soient épinglées au sein d’un commissariat de la République a de quoi interpeller, d’autant plus que ce bureau est accessible non seulement par les policiers mais également par les gardés à vue ou les plaignants qui peuvent y être interrogés.

Les cartes d’identité de la Milice sont affichées sur des panneaux de liège sous un drapeau représentant une tête de maure Corse et un drapeau de pirate.

Au dos de ces deux cartes de la branche armée de la Milice Française est inscrit le serment de la Milice Française : « je m’engage sur l’honneur à servir la France au sacrifice même de ma vie. Je jure de consacrer toute mes forces à faire triompher l’idéal révolutionnaire de la Milice Française, dont j’accepte librement la discipline ». Sans commentaire.

Slim Mazni

Source :

https://www.lyonmag.com/article/81787/a-givors-la-police-affiche-sans-vergogne-sa-preference-pour-la-milice-francaise


Selon la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Rhône, des « vérifications immédiatement menées par le chef de service n’ont pas permis de confirmer ces faits », « aucun affichage de ce type n’ayant été constaté dans l’ensemble des bureaux du commissariat ».
Le DDSP du Rhône, Lucien Pourailly, a néanmoins annoncé dans un communiqué « la nécessité de faire la lumière sur cette affaire » et « dans un souci de transparence » il a ordonné l’ouverture d’une enquête administrative sur ces faits.


La Milice française, souvent appelée simplement la Milice, était une organisation politique et paramilitaire française créée le 30 janvier 1943 par le régime de Vichy pour lutter contre la Résistance, qualifiée de terroriste. Supplétifs de la Gestapo et des autres forces allemandes, les miliciens participèrent aussi à la traque des Juifs, des réfractaires au STO et de tous les déviants dénoncés par le régime de Vichy et les collaborateurs parisiens. C’était aussi la police politique et une force de maintien de l’ordre.
Le chef officiel de la Milice était Pierre Laval, chef du gouvernement, mais le véritable responsable de ses opérations était son secrétaire général, Joseph Darnand, fondateur du Service d’ordre légionnaire (SOL), précurseur de la Milice française.
Organisation de type fasciste, elle se voulait un mouvement révolutionnaire, à la fois antirépublicain, antisémite, anticommuniste, contre le capitalisme international, pour le corporatisme, nationaliste et autoritaire1. Elle sembla avoir ambitionné de devenir l’équivalent d’un parti unique de l’État français. Sa montée en puissance marqua en tout cas, selon Robert Paxton et Stanley Hoffmann, la fascisation finale du régime de Vichy.
Comme les nazis, les miliciens usaient couramment de délation, de torture, de rafles, d’exécutions sommaires et arbitraires, voire de massacres. Leur pratique systématique de la violence et leurs nombreuses exactions, tout comme leur collaborationisme jusqu’au-boutiste, contribuèrent à les faire rester très minoritaires au sein d’une population qui les rejetait largement. La Milice n’eut jamais plus de 35 000 membres (29 000 adhérents en automne 1943 selon Francis Bout de l’An, sur lesquels, d’après le chef du service des effectifs, l’enseigne de vaisseau Carus, seulement 10 000 étaient actifs). Même après son développement en zone Nord, la Milice ne dépassera jamais 15 000 militants réels au total.

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3 Commentaires

  1. Pierre un Gaulois dit :

    Lors de la Débâcle allemande, certains, parmi les plus compromis, ont pu fuir.
    Le zèle Kollabo et la brutalité des miliciens leur a valu de mériter d’être des cibles de choix lors de l’épuration sauvage.
    Ensuite les tribunaux de l’Epuration ont très souvent condamné à mort les miliciens capturés.

  2. CHARLES dit :

    Vu le drapeau Corse, si c’est un corse ayant épinglé ce type de carte c’est que c’est un CON, et si le drapeau n’a rien à voir avec celui qui a mis la carte, il faut s’il y’a un corse en ce bureau qu’il fasse au plutôt le vide …en effet, je ne pense pas qu’il y’ait eu des corses en cette milice , plutôt le contraire !.

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