Épinay-sur-Seine -Arbre pour Ilan Halimi abattu par 2 arabes : Le tribunal ne retient pas le caractère antisémite
Les deux frères ayant abattu l’arbre planté en mémoire d’Ilan Halimi à Épinay-sur-Seine ont été condamnés mercredi par le tribunal correctionnel de Bobigny. Néanmoins les juges n’ont pas retenu le caractère antisémite de leur acte. La communauté juive déplore une décision « incompréhensible ».
« Affront », « décision incompréhensible »… Les réactions étaient vives jeudi 23 octobre au sein de la communauté juive après la condamnation, mais sans reconnaissance d’un motif antisémite, de deux frères ayant abattu un arbre planté en mémoire d’Ilan Halimi, jeune homme juif torturé à mort en 2006.
« Refuser de voir l’antisémitisme quand on abat l’arbre en hommage à Ilan Halimi, c’est faire affront à tous ceux qui luttent contre la haine des Juifs », a affirmé sur X Yonathan Arfi le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). « Avec cette décision, non seulement la justice n’apporte pas de réponse à l’antisémitisme mais elle aggrave le problème », a-t-il ajouté.
Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné mercredi deux frères jumeaux, l’un à huit mois de prison ferme, l’autre à huit mois de prison avec sursis, pour avoir abattu cet arbre mi-août à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).
Le tribunal les a déclarés coupables de destruction du bien d’autrui aggravée mais les a relaxés du fait de violation d’un monument dédié à la mémoire des morts commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion, estimant qu’il n’y avait pas assez d’éléments permettant d’établir que les deux hommes avaient conscience qu’il s’agissait d’un monument en la mémoire d’Ilan Halimi.
» Le rabbin de Levallois-Perret Chalom Lellouche, également indigné par ce jugement, a rappelé les mots d’Emmanuel Macron en août dernier: « Abattre l’arbre rendant hommage à Ilan Halimi, c’est chercher à le tuer une deuxième fois ».

Cette image montre que des pastèques (symbole pro palestinien) ont été laissées autour de la stèle d’Ilan Halimi et de l’olivier abattu à Epinay-Sur-Seine
Les deux suspects ont été cueillis lundi dernier vers midi alors qu’ils étaient retournés sur les lieux de leur forfait. Mais c’est un simple fruit, entre autres, qui les a confondus. En effet, ils ont été trahis par deux tranches de pastèque, qui a mené les enquêteurs vers les auteurs présumés de la profanation de l’olivier. Ces morceaux de fruit à la chaire écarlate déjà entamée avaient été abandonnés par les auteurs au pied de l’arbre et y avaient laissé leurs empreintes ADN.
Ces reliefs de pastèque auraient pu être laissés à dessein sur place. Depuis la première Intifada (1987-1993), ce fruit est devenu un symbole de la résistance palestinienne face à Israël. Ces précieuses preuves ont permis de remonter à des frères jumeaux, déjà détenteurs d’un casier pour des vols et des violences.
