«Il y a assez d’antisémites en France, nul besoin d’en importer» : Darmanin fustige l’accueil d’une Gazaouie encensant Hitler et le Hamas

En réaction à l’affaire Nour A., Gérald Darmanin a rappelé les outils juridiques permettant de retirer une protection asilaire en cas de propos antisémites. La jeune Palestinienne, qui devait intégrer Sciences Po Lille à la rentrée, est notamment accusée d’avoir applaudi les attentats du 7-Octobre.
L’indignation est unanime au sein du gouvernement. Nour A., une jeune Palestinienne de 25 ans, réfugiée en France et accueillie par Sciences Po Lille, aurait tenu sur les réseaux sociaux des propos glorifiant Hitler et saluant les attentats du 7-Octobre.
« Il y a assez d’antisémites en France. Il n’y a pas besoin d’en importer », a fustigé le garde des Sceaux, ce mercredi sur CNews. Même ton chez Bruno Retailleau : « Les propagandistes du Hamas n’ont rien à faire dans notre pays ». « Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n’a rien à faire en France », a de son côté réagi Jean-Noël Barrot, reconnaissant que « les criblages effectués par les services compétents des ministères concernés n’ont manifestement pas fonctionné ».
Nour A. a atterri à l’aéroport Paris-Charles de Gaulle il y a quelques jours seulement, après avoir réussi à sortir de l’enclave palestinienne en mars 2025. Elle fait partie des 292 Gazaouis exfiltrés avec l’aide du Quai d’Orsay depuis le début de l’année. « Comment ont-ils été sélectionnés par le cabinet du ministre des Affaires étrangères ? Quels protocoles de sécurité avant leur entrée en France ? », s’interroge le député RN Matthias Renault, à l’aune de cette affaire. Évoquant une « menace grave pour la sécurité publique », l’élu de la Somme a appelé le ministre de l’Intérieur à saisir l’Office français de protection des réfugiés et apatrides ou à prendre lui-même une mesure d’éloignement.
Une justice « de bon sens »
Le locataire de la place Beauvau a « immédiatement demandé la fermeture » de « ce compte haineux » et donné instruction au préfet de saisir la justice. « Elle n’a pas eu, à ma connaissance, l’asile », a rétorqué Gérald Darmanin au micro de nos confrères hier. Si cela était toutefois le cas, « les dispositions de la loi immigration que j’ai portées permettent de pouvoir retirer la protection asilaire », a-t-il assuré, rappelant qu’à son arrivée au ministère de la Justice, il avait demandé aux procureurs de la République d’appliquer trois priorités : « La lutte contre le narcobanditisme, les violences faites aux femmes et aux enfants, et les actes antisémites ».

Sur le plateau de CNews, le ministre a également détaillé ses ambitions pour une refonte du système judiciaire, qu’il considère comme un facteur de récidive. Il a plaidé pour des peines minimales — trois mois fermes dès le premier délit —, une application plus systématique des condamnations, et une justice « de bon sens », rendue plus rapide, quitte à infliger des sanctions moins lourdes. Pour désengorger les prisons, Gérald Darmanin propose de concentrer l’incarcération sur les profils réellement dangereux, d’éviter l’enfermement des étrangers sous OQTF – « qui ont vocation à partir » –, des personnes atteintes de troubles psychiatriques ou illettrées, et des auteurs de délits non violents. Il a par ailleurs annoncé l’ouverture accélérée de 1.400 places de prison grâce à des constructions modulaires.
Source Le JDD