Affaire Sarah Halimi : contre l’oubli, l’écrit

By  |  2 Comments

Affaire Sarah Halimi : contre l’oubli,
Par Claudine Wery
Pour qu’à l’injustice ne s’ajoute pas l’indignité de l’oubli, il faut lire L’invisible de la rue Vaucouleurs – Sarah Halimi. Livre choral à l’initiative de Guy Bensoussan , président de la communauté juive de Lille, du grand rabbin de France Haïm Korsia et du psychanalyste Michel Gad Wolkowicz, il rassemble quelque 250 contributions de personnalités de toutes origines, de toutes sensibilités et de toutes religions.
S’y côtoient Elie Barnavi, François Hollande, le pape François, Boris Cyrulnik, Martine Aubry ou encore Eliette Abécassis, Corine Lepage, Pap Ndiaye, Boualem Sansal et Kamel Daoud. Leurs témoignages résonnent comme un cri contre l’injustice, contre l’antisémitisme et contre l’effacement, derrière le drame, de la personnalité de Sarah Halimi : fille de modestes constantinois, médecin dévouée, directrice de crèche et mère de famille.
« Il est terrifiant de limiter la vie d’une femme à sa mort », met en garde Haïm Korsia. Ces textes sont aussi un miroir tendu à nos silences honteux et à notre indolence intellectuelle qui, par confort ou pusillanimité, refuse d’identifier les ressorts et les conséquences du nouvel antisémitisme qui progresse aujourd’hui dans notre pays. « Tous les Juifs assassinés au cours des vingt dernières années en France sont tombés sous les coups des islamistes », assène le grand rabbin, tandis qu’en 2021 les actes antisémites recensés en France ont bondi de 75%.
Il y a cinq ans, le 4 avril 2017 vers 4 heures du matin, Kobili Traoré escalade les balcons d’un immeuble de la rue Vaucouleurs dans le XIe arrondissement de Paris et déboule dans l’appartement de Sarah Halimi. Au cri de Allah akbar ! et de « j’ai tué le sheitan (Diable en arabe), l’homme de 27 ans, familier d’une mosquée salafiste, se rue sur la sexagénaire, la roue de coups, la traîne au sol et la précipite dans le vide du haut du troisième étage.
D’origine malienne, Kobili Traoré est un petit délinquant, fumeur de joints, au casier judiciaire déjà garni d’une vingtaine de condamnations pour violences, agressions, vols et trafic de stupéfiants. Il habite dans le quartier et connaît sa victime qu’il a à plusieurs reprises insultée de « sale juive ». Mis en examen pour homicide volontaire antisémite, le meurtrier de Sarah Halimi ne répondra jamais de son crime devant la justice après des décisions qualifiées par certains de « scandale d’État ».

Le 19 décembre 2019, la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris, devant des expertises contradictoires, tranche et conclut à l’abolition du discernement du suspect au moment des faits et donc à son irresponsabilité pénale. Sous les effets d’une forte consommation de cannabis, il a été frappé d’une « bouffée délirante aigüe ». Le 14 avril 2021, la Cour de cassation confirme cette décision, dispensant définitivement Kobili Traoré de procès. Il est hospitalisé dans un établissement psychiatrique, avec une période de sûreté de vingt ans.
Ce « déni de justice » suscite indignation et incompréhension et sonne comme une seconde mort pour Sarah Halimi, née Lucie Attal et qui à 20 ans s’était donné un prénom hébraïque.
« La première réflexion qui vient à l’esprit : si vous commettez un délit après avoir abusé de l’alcool, la justice y voit une circonstance aggravante. Dans l’affaire Sarah Halimi, l’absorption de cannabis a été considérée comme une circonstance atténuante », se révolte le philosophe Alain Finkielkraut.
Alors comme Guy Bensoussan nous y invite, formons avec lui le vœu « que ce livre participe pleinement à l’avènement de la vérité. Qu’il serve de manuel de résistance face à l’indifférence et au mensonge. Qu’il apporte du réconfort à tous ceux qui ont souffert de l’antisémitisme et qui n’ont pas osé s’en plaindre ».
________________________________________
© Editions David Reinharc
Source

Affaire Sarah Halimi : contre l’oubli, l’écrit

happywheels

2 Commentaires

  1. Vérité dit :

    Honte à la France 🇫🇷
    Honte a micron
    Honte à la justice française
    Vendre ses juifs puis tte la France aux islamistes pour avoir la paix sociale rien d’étonnant mais extrêmement écœurant …!

    • vrcngtrx dit :

      @ Vérité
      « Honte a M.cron »
      Ce n’est pas Emmanuel Macron qui a vendu le pays aux islamistes : ça date des années 70 (voir dossier Stratégies Isesco) puis ‘Tonton la pastille’ et ses potes bobogauchos la décennie 80 et après ça tous les autres enc..és avant lui.
      .
      « Honte à la justice française »
      à la quoi ?
      .
      « … quelques 250 contributions de personnalités. S’y côtoient … »
      J’espère que cet ouvrage n’est pas le moyen de faire du fric sur le martyr de madame Halimi et au passage de rémunérer les contributeurs.
      Cette affaire soulève un problème de fond majeur qui sauf erreur n’a jamais fait l’objet d’une discussion ni à l’assemblée ni au sénat : faire admettre le concept de complicité passive dont prés d’une vingtaine de policiers se sont rendu coupables (et leurs supérieurs qui les ont défendus) en laissant faire le massacre ce jour là.
      Toute voix contredisant ce fait est à mon sens une forme de négationnisme.
      Un jugement rétroactif aux assises serait le bienvenu.
      .

Publier un commentaire

Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.