ANTIJUDAISME :Faut-il débaptiser la rue Jean-Baffier, à Bourges ?

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Par Frank Simon

Faut-il laisser le nom de Jean-Baffier à la rue et à l’école ? C’est la question soulevée par le conseiller municipal d’opposition Ludwig Speter-Lejeune qui met en lumière le passé antisémite du sculpteur.
Bourges peut-elle conserver, pour l’une de ses rues et même une de ses écoles, le nom d’un artiste, certes célèbre et berrichon, mais aussi auteur d’écrits à fortes connotations antisémites ? C’est la question soulevée par le conseiller municipal d’opposition Ludwig Speter-Lejeune (La République en marche), durant le dernier conseil municipal, fin novembre. Il s’étonnait qu’on ait donné, il y a longtemps, le nom du sculpteur Jean Baffier – décédé il y a cent ans – à une rue du centre-ville faisant la jonction entre la place André-Malreau et les Ecoles militaires de Bourges, ainsi qu’à une école.
Candidat d’extrême droite
« Je trouve cela choquant quand on connaît le passé sulfureux de l’homme. D’autant plus que cette rue n’est pas loin de l’hôtel de ville et du monument de la Résistance », rappelle Ludwig Speter-Lejeune.
Ce qui choque le conseiller municipal, ce sont les écrits de Jean Baffier au lendemain de l’affaire Dreyfus quand il publie en 1898 un livre intitulé Les marges d’un carnet d’ouvrier : objections sur la médaille à M. Zola offerte à propos de l’affaire Dreyfus. Extraits : « La lutte doit être aujourd’hui et sera demain, en France, entre deux idées dominantes tenant de deux traditions. D’un côté, les cosmopolites dits humanitaires-libertaires, procédant de races juives ainsi que des sémites nomades du bassin de la Méditerranée, avec leur idéologie ténébreuse et anarchique, leur matérialisme outrancier ; leur rapacité mercantile et leur instinct de turpitude… »
Car à cette époque, Jean Baffier faisait partie des artistes engagés dans la culture nationaliste et antisémite de la IIIe République. Membre de la Ligue de la patrie française, mouvement anti-dreyfusard. Il fut même candidat de l’extrême droite aux législatives de 1902 à Saint-Amand-Monrond. « Il a écrit des propos extrêmement forts et indéfendables mais il faut les replacer dans le contexte historique où nombreux sont ceux qui ont eu des pensées et des écrits pour le moins limites, enflammés par l’affaire Dreyfus, indique Christian Roth, ancien président de la Société d’archéologie et d’histoire du Berry. Un écart de pensée et de language qui n’enlève cependant rien au talent de ce sculpteur qui a donné à Bourges quelques-unes de ses plus belles sculptures, comme l’Homme-Taureau ou le Louis XVI assis. On se souvient bien plus de ses œuvres que de son passé politique sombre. Et s’il fallait débaptiser les rues de Bourges parce qu’elles portent le nom de personnages dont le passé n’est pas excempt de tous reproches, il faudrait arracher beaucoup de plaques… »
Un cas de conscience concernant une appellation de rue avait agité la municipalité durant le premier mandat de maire de Serge Lepeltier, débuté en 1995. À cette époque le souhait de donner le nom d’Alexis-Carel à une rue du quartier du Moulon avait suscité de nombreuses critiques en raison de l’apologie de l’eugénisme volontaire des enfants handicapés de la part de ce chirurgien-biologiste, prix Nobel de médecine. Au point que le maire d’alors avait fait machine arrière préférant choisir le nom d’Adélaïde-Hautval…
« Il faut que l’on se penche sur la question »
Jacques Fleury, président de l’association des habitants des quartier Emile-Martin et Jean-Baffier, par ailleurs un des vice-présidents (LR) du conseil départemental du Cher, se rappelle de cette « période difficile ». Reconnaissant que « le sujet de la dénomination Jean-Baffier peut faire polémique », il se souvient aussi qu’au moment de son installation à la tête de l’association, en 1987, l’une de ses premières décisions avait été de baptiser sa structure du nom du sculpteur disparu. « Cela prouve que l’on ne connaît pas si bien que cela cet artiste mais je trouverais cela compliqué de donner un autre nom à cette rue. Elle est depuis trop longtemps installée dans les mœurs et les habitudes. Et en plus, une école porte son nom… »
Quant au maire de Bourges, Yann Galut (PS), il ne rejette pas l’idée de débaptiser cette rue. « Il faut que l’on se penche sur la question même si d’autres sujets me semblent pour l’heure plus urgents. Je voudrais surtout que plus de rues portent des noms féminins… »

Frank Simon
Source :
https://www.leberry.fr/bourges-18000/actualites/faut-il-debaptiser-la-rue-jean-baffier-a-bourges_13890867/

Jean Eugène Baffier, né à Neuvy-le-Barrois (Cher) le 18 novembre 1851 et mort à Paris le 19 avril 1920, est un sculpteur et écrivain français.
Comme la plupart des fondateurs du mouvement folklorique, Jean Baffier avait des idées réactionnaires et était antisémite. Il fut ainsi un ardent antidreyfusard On trouve ses écrits dans les journaux de l’époque (Journal du Cher, Dépêche du Berry).
Il est enterré au cimetière de Sancoins (Cher). Un petit musée lui est consacré à Sancoins.
Le musée du Berry lui a consacré une exposition en 2009-20104.

Sculpteur de la fin du 19ème siècle Jean Baffier est considéré comme un illustre berruyer. Une rue porte son nom. Et sa statue de « L’homme taureau » est fleurie chaque année, le 11 novembre, pour rendre hommage aux combattants de la guerre 1914-1918. La mémoire collective locale semble avoir oublié que Jean Baffier consacra l’essentiel de son œuvre à l’exaltation du nationalisme.
« La lutte doit être aujourd’hui et sera demain, en France, entre deux idées dominantes tenant de deux traditions. D’un côté, les cosmopolites dits humanitaires-libertaires, procédant de races juives ainsi que des sémites nomades du bassin de la Méditerranée, avec leur idéologie ténébreuse et anarchique, leur matérialisme outrancier ; leur rapacité mercantile et leur instinct de turpitude. De l’autre, les hommes du pays, relevant des traditions celtiques, avec leur religion basée sur l’administration et l’étude de la Nature ; leur science sociale établie sur l’équité et la Justice, l’esprit familial, le respect de l’oeuvre ancestrale, le culte des héros, le sentiment de l’honneur, l’entente de la probité et de la dignité du travail. »
Voilà ce qu’écrivit en son temps, Jean Baffier (1851-1920) dans son ouvrage : « Les marges d’un carnet d’ouvrier : objections sur la médaille à M. Zola offerte à propos de l’affaire Dreyfus » (1898). Malgré l’indignation des seuls Liberturiges, le fleurissement par le maire de Bourges de la statue de « L’Homme-Taureau » le 11 novembre de chaque année pour rendre hommage aux combattants de la première guerre mondiale, ne semble pas porter à débat [1]. D’ailleurs, l’ancienne municipalité communiste procédait de la sorte, imaginant sans doute que « L’Homme-Taureau » symbolisait quelque chose comme la suprématie des valeurs du travail ou la puissance et la noblesse du monde ouvrier, alors qu’elle illustre surtout la puissance de la “bâtisseuse et travailleuse race française”.
Car Jean Baffier est surtout connu pour figurer parmi les artistes leaders de la culture nationaliste et antisémite de la IIIème République. Membre de la « Ligue de la Patrie Française », Jean Baffier fut candidat d’extrême droite aux législatives de 1902, (a lire sur le site d’histoire sociale maitron.org. La réputation de Jean Baffier dépasse même largement le cadre national puisque aux Etats-Unis, Neil Mac William lui a consacré un ouvrage entier en raison de son rôle prépondérant dans le mouvement nationaliste : « Monumental intolerance. Jean Baffier, a nationalist sculptor in fin de siècle France » (Presse de l’Université de Pennsylvanie, 2000).
L’absence d’université de sciences humaines à Bourges ainsi qu’une certaine pesanteur toute provinciale où tout le monde doit penser comme tout le monde, expliquent probablement cette méconnaissance collective ou parfois cette amnésie volontaire à propos de la véritable personnalité de Jean Baffier. Alors que la mairie de Bourges envisagerait de rebaptiser le nom de certaines rues pour rendre hommage à d’illustres anciens berruyers, peut-être serait-il opportun de débaptiser la rue d’un berruyer beaucoup moins honorable afin de le remettre à sa place : dans les poubelles de l’histoire.
Source :
https://www.agitateur.org/spip.php?page=imprimer&id_article=766

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8 Commentaires

  1. Franccomtois dit :

    Personnellement je ne suis pas pour débaptiser le nom des rues.Imaginez le boui-boui vu le nombre de crapules dont les rues portent le nom.
    Maintenant si des questions sont posées sur tel ou tel personnage il est bon de ne pas omettre se qu´il fût dans sa totalité.

  2. capucine dit :

    Pourquoi pas si c’est un antisémite ! et pour quelle raison Soral et dieudonné sont encore en liberté au lieu d’être en prison ?

  3. limone dit :

    pourquoi et pour quelle raison débaptiser
    un non de rue qui porte le non d’un antisémite
    dans un pays antisémite

  4. limone dit :

    être antisémite en france pour la plus large
    parti de la population de ce pays est une chose
    normal ça fait parti des coutumes ou des traditions
    un peu comme (le poto feux) c’est ancré dans les moeurs

  5. limone dit :

    les antisémites de ce pays j’accepte je m’en tape et je me marre
    a un point vous ne pouvez même pas imaginer
    même pas en rêve

  6. limone dit :

    comme disait coluche pour ne plus que ça
    se vende il suffirait que les gens ne l’achète plus !

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