CANADA : Sa maison ne pouvait être vendue aux juifs

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L’interdiction était écrite sur des actes notariés datant de 1946 et 1950
PRÉVOST | Un résident des Laurentides a découvert que les anciens propriétaires de sa maison étaient antisémites au point d’enlever aux juifs le droit de l’acheter.
L’historique de la maison de Frédéric Blais rappelle que le Québec d’après-guerre comptait des antisémites à Shawbridge, aujourd’hui rebaptisée Prévost. Sur des actes notariés datant de 1946 et 1950, il est écrit «de ne pas vendre, échanger ou autrement aliéner l’immeuble présentement vendu à des personnes de race juive.»
Les documents approuvés par le notaire Gustave Léonard ne sont pas uniques, indique son petit-fils Alain, lui-même notaire à Saint-Jérôme. «J’ai eu l’occasion de voir des choses semblables à Sainte-Sophie, Prévost et Sainte-Agathe-des-Monts. On voyait surtout ça dans les régions rurales. Certains refusaient même de vendre à des Syriens.»

Le sociologue et théologien jérômien Jacques Grand’Maison souligne que les Laurentides n’étaient pas à l’abri de cette période antisémite. «Au golf de Shawbridge, il y avait deux groupes interdits: les Canadiens français et les juifs. Les juifs étaient aussi refusés dans les conseils d’administration.»

L’avocat montréalais d’origine juive Julius Grey rappelle que ce genre de discrimination serait impossible aujourd’hui en vertu de la Charte des droits et libertés.
Me Grey rappelle qu’à la fin des années 1950, il a lui-même été témoin de discrimination.
«Je passais tous mes étés à Sainte-Agathe-des-Monts. J’étais un enfant de 10 ans et je ne savais pas ce qui était kasher ou non. Ça n’existait pas chez nous. Mais un jour que j’étais avec ma mère, j’ai vu un panneau devant un commerce où on pouvait lire: «Jews and dogs are not welcome.» C’était humiliant et choquant, mais il faut se placer dans un contexte où il n’y avait pas de Charte des droits et libertés, et où les communautés vivaient largement cloisonnées les unes par rapport aux autres. À McGill, où j’étudiais, il y avait un quota sur le nombre de juifs admis.»
La Déclaration canadienne des droits et libertés et la Révolution tranquille ont changé la donne dans les années 1960.
Les documents de M. Blais risquent de faire jaser le voisinage. «Ça prouve qu’il y avait beaucoup d’endoctrinement de la part de l’Église», estime l’analyste programmeur.
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source :

http://www.journaldemontreal.com/2015/04/12/sa-maison-ne-pouvait-etre-vendue-aux-juifs

happywheels

5 Commentaires

  1. roni dit :

    il n y a pas qu au canada meme en france vers la fin des annees 90 l ecole veterinaire de lyon.
    il y avait un quota de juifs

  2. samba dit :

    rien de neuf sous le soleil.

    Notre peuple en soi est exemplaire, d’où la haine et la hargne que nous
    sucitons .

  3. SAADOUN Françoise dit :

    un ami a acheté un appartement alors que le propriétaire avait dit « pas de juifs ni d’arabes » –
    le nom ne disait rien de spécial, aucun problème apparent dans cet immeuble dans le 19 ième dans les années 80, mon ami a installé une bonne grosse mezouza quand tout a été signé, qu’il était dans ses murs-
    le propriétaire lui a passé un savon mais n’a rien pu faire de plus-

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