Ce que disent les notes de la DGSI du parcours des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly

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Défaillances ou mauvais coups du hasard ? Un an après les attentats de janvier, les juges d’instruction chargés de l’enquête pourront en tout cas se forger un avis sur le suivi dont ont fait l’objet les frères Kouachi et Amedy Coulibaly avant l’attaque de Charlie Hebdo. Au total, une quarantaine de notes de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), dont Le Monde a pris connaissance, ont été déclassifiées mi-novembre à la demande des magistrats. Des documents minutieusement choisis qui, mis bout à bout, racontent ce que sont souvent les attentats aboutis : un enchaînement de rendez-vous manqués.
Le premier d’entre eux date sans doute de mars 2010. A une époque où Djamel Beghal, figure du djihadisme francophone, est assigné à résidence, au pied des monts du Cantal, à Murat (2 000 habitants). Il reçoit régulièrement la visite de Chérif Kouachi et d’Amedy Coulibaly. Les faits sont connus, mais ils sont fondateurs. Les documents déclassifiés montrent en effet qu’à ce moment-là, Djamel Beghal est à la fois sur écoute de la Direction centrale de la sécurité intérieure (future DGSI) et ciblé par une enquête de la Direction centrale de lapolice judiciaire (DCPJ). Les deux services communiquent. Mais aucune conséquence opérationnelle n’en est tirée. En clair : un jeune braqueur de l’Essonne, en l’occurrence Amedy Coulibaly, fréquente ce que le djihadisme hexagonal compte de plus dur, sans que cela ne suscite autre chose que de l’indifférence.
Contacts avec AQPA
L’indice-clé, a posteriori, des projets terroristes que pouvaient avoir les frères Kouachi va, lui, être mis au jour en décembre 2011. A l’approche des fêtes de Noël, l’ex-DCRI va constater que Chérif Kouachi est en contact par e-mail avec un certain

Peter Cherif. Un ancien du « dossier des Buttes-Chaumont », qui occupe depuis un poste élevé au sein d’Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA). Orc’est justement au nom d’AQPA que les frères Kouachi vont revendiquer l’attaque de Charlie Hebdo. Justement avec ce combattant expérimenté qu’ils vont avoir une relation suivie entre 2011 et 2013, détaillent les notes déclassifiées.
En retraçant l’histoire à l’envers, les notes de la DGSI pointent que c’est à peu près à partir du printemps 2012, alors que les contacts entre les Kouachi et Peter Cherif se distendent sans qu’on en détermine les raisons, qu’Amedy Coulibaly, incarcéré à la prison de Villepinte (Seine-Saint-Denis), commence, lui, à prendresoin de ne pas attirer l’attention. Le futur tueur de l’Hyper Cacher est en détention depuis 2010 pour son implication dans le projet d’évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, condamné à perpétuité pour l’attentat à la station RER Musée-d’Orsay en 1995, à Paris.
Coulibaly, étiqueté comme un second couteau
Quelles erreurs reprocher à la DGSI, dans ce vaste faisceau de signaux divers et variés ? Les notes déclassifiées résument les nombreuses périodes où les Kouachi ont fait l’objet d’interceptions de sécurité. Mais aucune surveillance technique ou physique n’a permis de matérialiser la moindre préparation d’une action violente, concluent les documents. La béance concerne plutôt le suivi d’Amedy Coulibaly, dont une des hypothèses est qu’il a fourni lui-même les armes aux Kouachi pour la tuerie de Charlie. Elle apparaît dans les toutes dernières notes de la DGSI, datées des 7, 8 et 9 janvier.
Malgré son passage à Murat, en 2010, Amedy Coulibaly n’a jamais été considéré, par la DGSI, comme un membre de la mouvance islamiste radicale. Il n’a donc jamais été un objectif, même après sa sortie de prison en mars 2014, sous bracelet électronique, pour son implication dans le dossier

Smaïn Aït Ali Belkacem. Jusqu’au bout, il a été considéré comme un second couteau et a gardé son étiquette de délinquant de droit commun. Ainsi a été ratée la chance d’établir la connexion entre ses préparatifs et les projets des Kouachi qui étaient, eux, relativement identifiés.
source :
http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/01/04/ce-que-disent-les-notes-de-la-dgsi-du-parcours-des-freres-kouachi-et-d-amedy-coulibaly-avant-les-attentats-de-janvier_4841203_1653578.html

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  1. roni dit :

    je ne comprends pas que peter cherif n est pas elimine puiqu il est un cadre d AL Qaida.
    ca doit etre lui le commenditaire.

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