Cette gauche qui s’interdit de critiquer les mollahs

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CHRONIQUE. Défendre les droits humains partout, sauf quand les bourreaux sont les ennemis d’Israël : bienvenue dans les contradictions de l’extrême gauche française.
Par Clément Pétreault

La scène est surréaliste. Samedi dernier, à Paris, des manifestants venus défiler pour soutenir Gaza brandissaient fièrement les drapeaux de la République islamique d’Iran pour protester contre les frappes israéliennes sur les sites nucléaires iraniens. Ces drapeaux, tout neufs, ont fleuri comme par enchantement dans le cortège parisien. Une séquence surréaliste, captée par Quotidien (TMC), donnait la parole à des militants qui assumaient de venir soutenir autant « la population iranienne » que « le régime »…
Ainsi, à Paris, des militants soi-disant progressistes agitent l’étendard d’une théocratie qui opprime sa population et terrorise ses voisins. Quand l’antisionisme tient lieu de seule boussole morale, on finit toujours par défendre les bourreaux qu’on devrait combattre.
Cette relation toxique entre une partie de la gauche et les mollahs iraniens ne date pas d’hier. Il faut remonter à 1978, quand Michel Foucault débarquait à Téhéran pour couvrir la révolution islamique. Le philosophe, fasciné, théorise alors la possibilité d’un « gouvernement islamique » porteur d’espérance pour les opprimés. Il n’est pas seul. Jean-Paul Sartre, alors figure tutélaire de la gauche française, rejoint un comité de soutien à l’ayatollah Khomeini. L’ivresse révolutionnaire aveuglait alors les consciences.
La gueule de bois fut terrible. Les mollahs éliminèrent rapidement leurs alliés communistes, imposèrent la charia, réprimèrent les femmes, traquèrent les minorités. À gauche, l’engouement s’estompe, sans s’éteindre complètement. Qu’importe : on peut être théocrate et révolutionnaire pourvu qu’on soit anti-occidental.
Quarante-cinq ans plus tard, l’ambiguïté persiste. On critique souvent ici même les contradictions permanentes d’Emmanuel Macron, mais force est de constater que Jean-Luc Mélenchon maîtrise également cette discipline avec une certaine virtuosité… Car il en faut, de l’habileté, pour éviter de s’opposer frontalement aux mollahs tout en cultivant l’apparence du contraire. Le leader Insoumis précise ainsi sur son blog n’avoir « jamais soutenu le parti des religieux » iraniens (ce qui est exact) et des archives de 2012 le montrent en train de tenir un discours incroyablement clair sur le danger des théocraties.
Néanmoins, il s’obstine aujourd’hui à éviter toute condamnation directe d’un régime dont le bilan en matière de droits fondamentaux demeure accablant : des centaines d’exécutions annuelles, des femmes tuées pour un hidjab incorrectement porté, des homosexuels publiquement exécutés, des opposants torturés dans les prisons du régime… Sans compter le soutien financier et logistique apporté à des organisations comme le Hezbollah ou le Hamas. On se demande vraiment ce qui justifie cette retenue de la part de Jean-Luc Mélenchon face à l’une des dictatures les plus brutales de la planète.
Comment le leader Insoumis justifie-t-il l’injustifiable ? Par une contorsion rhétorique et idéologique, comme souvent. Pour lui, « la haine et la peur de l’Iran » relèvent du « catéchisme islamophobe » de Samuel Huntington. Mieux : « L’argument de “l’iranien atomique” vient compléter la caricature du “musulman égorgeur” et du “violeur OQTF” des esprits faibles comme celui de Bruno Retailleau », assène-t-il.

La ficelle est grosse, mais efficace. En agitant l’habituel épouvantail de l’islamophobie, Mélenchon détourne l’attention de la nature criminelle du régime des mollahs. Comme si dénoncer une théocratie sanguinaire revenait à stigmatiser l’islam. Comme si les premières victimes des ayatollahs n’étaient pas les Iraniens eux-mêmes…
Cette complaisance organisée révèle les impasses d’une extrême gauche qui a perdu le nord. Obsédée par Gaza et animée par un antisionisme qui confine à l’antisémitisme, elle ne parvient plus à condamner les régimes qui oppriment leurs peuples dès lors qu’ils s’opposent à Israël. Il suffit de financer le Hamas pour mériter l’indulgence.
Prisonnière de ses réflexes anti-occidentaux, cette gauche ferme les yeux sur les pires tyrannies. Sauf qu’on ne peut pas dénoncer l’oppression partout dans le monde et l’excuser quand elle vient d’Iran. Il est temps que cette gauche choisisse son camp : celui des opprimés ou celui de leurs bourreaux.
Source
Le Point

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2 Commentaires

  1. Franccomtois dit :

    J´en arrive á un point oú je verrai comme solution face á ces démons,ces S.A les STADES á remplir et á vider avec l´aide du chanvre et pour d´autres(double nationalité-nationalité étrangere)l´EXPULSION manu-militari!!!Trump á donné l´exemple á mener contre ces fascistes,ces nationaux-SOCIALISTE!!!
    Que j´aimerai voir des kurdes,des opposants iraniens mettre une branlée á ces salopards!Le Congo,le Nigeria,le Soudan aucune mobilisation….Boualem Sensal aux oubliettes lui victime d´un gouvernement dictatorial….Je pense que le jour oú l´état se lassera,ne trouvera plus de basse besogne á offrir á ces saloperies de gauche,donc plus de protection de ce même état,il faudrait leur mettre le grappin dessus et leur faire regretter tout le mal qu´ils nous font!!!
    Une pensée aux yazidis pour qui la situation est toujours mauvaise et qui pour le coup a vécu un vétable génocide!!!

  2. Franccomtois dit :

    Pris dans Bld Voltaire:
    Qui est Marine Rosset, la nouvelle présidente (NUPES) des Scouts de France ?
    Une élue de gauche, lesbienne et pro-avortement à la tête d’un mouvement de jeunesse catholique, il fallait y penser !

    Á croire qu´un vent de folie c´est abattu sur le monde!

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