Garches veut débaptiser deux rues qui portent les noms d’antisémites

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La municipalité va lancer, à la rentrée, une consultation pour faire changer les noms des rue et allée du Marquis-de-Morès et de la place Charles-Devos, deux antisémites notoires de la fin du XIXe siècle.
La mairie de Garches (Hauts-de-Seine) souhaite débaptiser deux de ses rues portant les noms d’antisémites notoires : le Marquis-de Morès et Charles Devos. Elle va lancer une consultation auprès des habitants, chez qui la question divise déjà. Les Garchois seront appelés à se prononcer après les vacances scolaires.
La ville de Garches (Hauts-de-Seine) va consulter ses administrés pour faire débaptiser des rues portant les noms d’antisémites, rapporte Le Parisien lundi 15 juin. La première porte le nom du Marquis-de Morès. Il est l’un des fondateurs de la Ligue antisémitique de France à la fin du XIXe siècle.
Il écrivait dans la revue antisémite La Libre Parole, rappelle le quotidien régional. L’autre lieu polémique est une place au nom de Charles Devos. Cet ancien maire de Garches avait été le directeur de la Librairie antisémite, à Paris, et le trésorier du Comité national antijuifs, précise le journal francilien.
Le débat autour du changement est apparu en début d’année. Un documentaire diffusé à la télévision évoquait l’antisémitisme notoire du Marquis de Morès. De nombreux habitants se sont donc indignés auprès de la mairie. « J’ai reçu une vingtaine de courriers et de mails de Garchois dérangés par cette découverte », raconte au Parisien Jeanne Bécart, maire (LR) de la ville.
La question s’est posée lors d’un conseil municipal, en février dernier : faut-il changer les noms de ces rues ? Pour la maire, c’est évident. « On ne va quand même pas faire la promotion d’antisémites, de personnes qui ont déshonoré la France, dans une ville qui porte les valeurs de la République », explique-t-elle, toujours dans les colonnes du quotidien.
Reste à savoir comment la consultation de la population se déroulera. La municipalité ne sait pas si elle interrogera tous les habitants, ou seuls les riverains, note le journal francilien. Un conseiller municipal d’opposition rappelle au média que parmi ces derniers, certains pourraient s’opposer à un changement « pour des raisons administratives ».
Si pour certains habitants interrogés par Le Parisien, « ces personnes-là ne devraient même plus être mentionnées », d’autres estiment qu’« il faut assumer notre histoire ». La question du retrait des noms des antisémites des noms de rues leur sera posée après les vacances scolaires.
Source :
https://www.ouest-france.fr/ile-de-france/garches-92380/hauts-de-seine-la-ville-de-garches-veut-changer-les-noms-d-une-rue-et-d-une-place-portant-les-noms-d-6870857

Antoine-Amédée-Marie-Vincent Manca-Amat de Vallombrosa, connu sous son titre de marquis de Morès, est un aventurier et militant politique français, né le 14 juin 1858 et mort le 9 juin 1896 à El Ouatia, en Tunisie.

Morès se lance alors dans la politique et fonde la Ligue antisémitique de France avec Édouard Drumont et à sa disparition, il fondera en mars 1891 sa propre organisation, Morès et ses amis.
De par son activité en Amérique, il s’intéresse au sort des bouchers de l’abattoir de La Villette qui vont constituer sa « troupe de choc » pour les combats de rue, portant un sombrero et une chemise rouge de cow-boy ; il mène les actions et tient des meetings avec Jules Guérin.
Il rejoint Drumont comme rédacteur à La Libre Parole et lance en mars 1892 une campagne antisémite accusant un groupe de bouchers juifs d’avoir fourni de la viande avariée à l’Armée4. En juin 1890, il est condamné à trois mois de prison pour ses écrits.
Il multiplie les duels, d’abord avec le journaliste et député de gauche Ferdinand-Camille Dreyfus, et tue le capitaine Armand Mayer — à l’île de la Jatte (alors île de la Grande Jatte) le 23 juin 18925 — qui s’était insurgé contre une série d’articles dans La Libre Parole critiquant la présence de Juifs dans l’armée. L’avocat Edgar Demange, qui défendra plus tard le capitaine Dreyfus, obtint son acquittement. Théodore Herzl s’inspira de ce fait divers pour écrire sa pièce de théâtre Le Nouveau Ghetto6.
Ennemi de Georges Clemenceau, Morès participe en 1893 à la campagne haineuse menée contre le député sortant du Var, en contribuant notamment à l’exploitation du « faux Norton » destiné à présenter le grand orateur radical comme un agent stipendié de l’Angleterre

Charles-Henri Devos, né à Lille le 15 février 1864 et mort à Garches avant le 28 juin 1931, est un administrateur de société et homme politique français.
Administrateur de La Libre Parole d’Édouard Drumont entre 1895 et 1916, il a été maire de Garches de 1925 à 1931.
ecrétaire particulier,7 et homme de confiance de Drumont, qui le présente à ses lecteurs comme « un antisémite de la première heure »6, Devos est bientôt choisi par celui-ci pour succéder à Gaston Wiallard à la tête de l’administration de La Libre Parole. Le 26 janvier 1895, Devos est ainsi nommé gérant de la société du journal, dont la raison sociale devient « C. Devos et Cie »6. Par la suite, il devient également le directeur de la Librairie antisémite, installée tout d’abord dans les bureaux de La Libre Parole, au no 14 du boulevard Montmartre, puis dans un local de la rue Vivienne.

Librairie antisémite de Charles Devos, au no 45 de la rue Vivienne (cliché publié en 1901).
À partir de 1899, Devos utilise l’intermédiaire du pharmacien Malavant8 pour commercialiser le « Traitement du Chartreux », un remède de charlatan qui bénéficie de la caution mensongère d’un « Dom Marie » fictif.
En 1901, Devos devient le trésorier du Comité national antijuif et conserve cette fonction quand le comité, présidé par Drumont, se transforme en Fédération nationale antijuive deux ans plus tard10.
Selon le dreyfusard Jacques Prolo et l’antidreyfusard Jules Guérin, meneur antisémite devenu le concurrent et l’ennemi de Drumont, « l’intendant » Devos aurait été le complice du directeur de La Libre Parole dans de nombreuses affaires douteuses telles que des détournements de souscriptions ou des extorsions de financements par chantage. Plus récemment, l’historien Bertrand Joly a qualifié Devos d’« administrateur suspect » et l’a classé, aux côtés de Guérin, parmi les « fripouilles » du nationalisme antidreyfusard.
En 1907, Charles Devos divorce de son épouse2, à laquelle il avait caché une grande partie de ses procédés et revenus. Selon Guérin, Devos aurait prévu dès 1905 de se remarier avec la fille d’Émile Arton, homme d’affaires connu pour son rôle de corrupteur dans le scandale du Panama. Avant 1905, Mlle Arton se rendait en effet quelquefois aux bureaux de La Libre Parole, où son père, pourtant d’origine juive, donnait des conseils financiers à Drumont.
Devos quitte finalement La Libre Parole peu de temps après Drumont (qui s’est retiré en 1916), n’ayant pas réussi à s’entendre avec le nouveau directeur du journal, Joseph Denais. Il prend ainsi la direction d’une agence de publicité en 1917.
Élu au conseil municipal de Garches en 1919, Charles Devos est adjoint au maire pendant six ans avant d’être élu maire en 1925. En 1929, ses 36 années de collaboration dans la presse et de fonctions électives lui valent d’être décoré de la Légion d’honneur1. Politiquement, il appartient à l’Union républicaine de Seine-et-Oise, une structure locale de droite proche de la Fédération républicaine17.
Le décès de Charles Devos est annoncé dans la presse le 28 juin 1931 et son inhumation a lieu à Garches le surlendemain. Peu de temps après, son nom est attribué à une place de la commune. Une autre voie de Garches, la rue du Marquis de Morès, porte également le nom d’un militant antisémite.

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2 Commentaires

  1. SANTAMARIA dit :

    J’ai habité à Garches 26 ans et ça n’a dérangé personne avant !
    Élections pour attirer à Gauche avec nouveau Maire ?
    Toutes les villes devraient donc y penser. Mais on va supprimer Bonaparte et consorts puis pourquoi pas les responsables de la St Barthélemy. J’ai peur que cela soit « dans l’air du temps » et contente surtout l’extrême gauche qui a mal à son histoire ! Crainte que l’on attise surtout la haine. Votre avis.
    Garches est quand même une ville où extrêmes de gauche comme de droite font des scores minables.

  2. Claude dit :

    Je trouve que rien dans l’Histoire de France, que ce soit statues, noms de rues, plaques commémoratives, ne doit être touché

    C’est l’Histoire de ce pays , les générations futures doivent connaitre tout ce qui fait que c’est la France, avec ses bons et mauvais cotés, avec ses horreurs et ses merveilles , avec ses douleurs , ses joies et ses larmes .

    Rien ne doit être effacé à jamais.

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