Irak : La famille juive Lawee réclame à la France plus de 20 millions de dollars de loyers impayés

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L’État français visé par une procédure judiciaire à Paris, accusé de «squatter» la résidence abritant l’ambassade de France en Irak
«Malheureusement, la République française squatte un immeuble qui n’est pas le sien», dénonce Maître Jean-Pierre Mignard, qui demande pour ses clients, près de 21,5 millions d’euros, au titre de loyers impayés.
L’État français est visé par une procédure judiciaire à Paris, accusé de «squatter» la résidence abritant l’ambassade de France en Irak sur fond de «spoliation de biens juifs» par les autorités irakiennes, a indiqué vendredi à l’AFP l’avocat des plaignants. «Malheureusement, la République française squatte un immeuble qui n’est pas le sien», dénonce Maître Jean-Pierre Mignard, représentant les ayants droit des propriétaires juifs d’Irak émigrés au Canada. Cet avocat déplore qu’en dehors des efforts de Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères de 2017 à 2022, «cette histoire n’empêche manifestement personne de dormir au Quai d’Orsay.

«Nous ne faisons pas de commentaire sur une procédure juridictionnelle en cours», a répondu à l’AFP le ministère des Affaires étrangères. Maître Mignard a saisi le tribunal administratif de Paris d’une requête sur le fond en mai 2024 puis, en février 2025, d’une requête en référé-provision, soit une procédure accélérée. Dans cette dernière, dont l’AFP a eu connaissance, Maître Mignard demande pour ses clients près de 21,5 millions d’euros, au titre de loyers impayés – depuis 1969 pour le loyer principal et depuis 1974 pour un montant complémentaire – et préjudice moral.
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«Biens juifs spoliés»
Les propriétaires, les frères Ezra et Khedouri Lawee, membres de la communauté juive d’Irak, émigrent au Canada à la fin des années 1940, en plein exode des juifs d’Irak dans un monde arabe en ébullition, comme l’avait raconté Ouest-France au printemps. Mais la demeure reste dans leur patrimoine malgré l’exil. L’ambassadeur de France en Irak signe un contrat de location avec les frères Lawee en 1964, prenant effet en 1965 pour cet immeuble de 3800 m2 avec son jardin de 1150 m2, selon un argumentaire produit cet été par le ministère français des Affaires étrangères, dont l’AFP a eu connaissance.
Si l’administration française a conclu dans les années qui suivent des contrats de location avec les autorités irakiennes, c’est que les propriétaires historiques ont été privés de leurs fonds immobiliers par des législations irakiennes concernant les Juifs ayant quitté le pays, s’y défend le Quai d’Orsay dans son argumentaire. «Nous sommes typiquement dans une situation de biens juifs spoliés, qu’on occupe sans vergogne et sans payer de loyer aux vrais propriétaires», s’indigne Maître Mignard.
Source Le Figaro

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