La demande d’armes à feu en hausse parmi les Juifs de New York après l’élection de Mamdani

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Armuriers et instructeurs constatent une hausse des demandes ; des groupes juifs appellent à une approche sécuritaire structurée, alertant contre les risques d’un port d’armes non coordonné
Selon les propriétaires d’armes à feu, les instructeurs de tir et les professionnels de la sécurité juifs de New York, les demandes de formation au maniement des armes à feu et de permis de port d’armes dissimulées a fortement augmenté depuis la victoire du maire élu Zohran Mamdani. Beaucoup invoquent des inquiétudes liées à la sécurité et un changement perçu dans le climat politique de la ville, selon un article publié samedi dans le New York Post.
Michael Bergida, 30 ans, instructeur de tir certifié par la NRA, juif orthodoxe et propriétaire de l’armurerie Samson Armory récemment ouverte à Brooklyn, a déclaré avoir constaté une forte hausse de l’intérêt pour ses produits immédiatement après la victoire de Mamdani. Bon nombre de ses nouveaux clients, a-t-il souligné, sont des Juifs âgés, des membres du clergé et d’autres personnes qui craignent la montée de l’antisémitisme.
« Nous sommes probablement le seul magasin d’armes à avoir un minyan », a fait savoir Bergida, en référence au quorum de dix hommes adultes nécessaire à la récitation des prières les plus importantes de tout office ou de toute cérémonie. Il a décrit l’anxiété croissante au sein des communautés orthodoxes, et prédit le « chaos » sous la nouvelle administration. « Les membres de la police de New York partent en retraite. Nous devons nous battre pour nous-mêmes. Beaucoup de gens, tous ceux qui ont des valeurs chrétiennes et juives, paniquent à cause de Mamdani », a-t-il poursuivi.
Bergida a de plus expliqué qu’il travaillait en étroite collaboration avec les synagogues, pour la mise en place de mesures de préparation. « C’est comme si on se préparait à la fin du monde. Les gens font des réserves de munitions », a-t-il constaté. « Je suis très engagé dans la préparation des Juifs. »
Bergida, malgré les inquiétudes qu’il a évoquées, a affirmé qu’il n’avait pas l’intention de quitter la ville. « Nous ne fuirons pas. Nous sommes ici pour rester. Nous ne sommes plus des victimes. »
D’autres instructeurs en armes à feu ont signalé des pics similaires.
« Il y a de plus en plus de monde à cause de lui », a pour sa part indiqué Lance Dashefsky, instructeur en sécurité des armes à feu, qui enseigne le programme obligatoire de l’État sur le port d’armes dissimulées. Nombre de ses élèves citent explicitement le maire élu lorsqu’on leur demande pourquoi ils veulent obtenir un permis de port d’arme, a-t-il ajouté.
Selon Ross Den, instructeur à Brooklyn, cette tendance touche désormais les médecins, avocats, plombiers et même les rabbins juifs.
« Beaucoup de rabbins portent une arme. C’est à la synagogue que la menace est la plus grande », a-t-il déclaré. Et Den de poursuivre : apporter une arme dissimulée dans une synagogue est légal, si le membre de la congrégation qui la porte a été désigné par les responsables du lieu de culte comme volontaire chargé de la sécurité.
Un groupe de plus de 1 000 rabbins et chantres de tout les États-Unis ont signé une lettre dans laquelle ils expriment leur opposition à Mamdani et à la « normalisation politique » de l’antisionisme avant les élections, citant la défense par le candidat de l’expression « mondialiser l’Intifada » – dont il a depuis déclaré vouloir « décourager » l’utilisation, son refus de reconnaître l’existence d’Israël en tant qu’État juif, et ses accusations répétées contre Israël de génocide à Gaza. Mamdani a également promis d’arrêter le Premier ministre Benjamin Netanyahu si celui-ci se rendait à New York.

Selon des données relatives aux permis fournies par la police de New York, les demandes de permis de port d’arme dissimulée sont passées de 620 en juin, lorsque Mamdani a remporté les primaires démocrates, à 706 en août – soit une augmentation de 14 %. Les autorisations prennent généralement entre six mois et un an, et requièrent de suivre une formation de 18 heures imposée par l’État.
Les experts nationaux en matière de sécurité juive ont toutefois appelé à la prudence. En septembre, le Secure Community Network (SCN), l’organisme officiel chargé de la sécurité des institutions juives en Amérique du Nord, a publié un rapport détaillé selon lequel le port ad hoc ou informel d’armes à feu dans les synagogues présente « des risques importants pour la sécurité, la responsabilité juridique et la confiance communautaire ».
Ce rapport souligne également que toute décision d’introduire des armes doit être limitée à des équipes de sécurité structurées, approuvées par la synagogue, avec des rôles clairement définis, une formation approfondie et une coordination avec les forces de l’ordre.
Le rapport insiste en outre sur le fait qu’une « interdiction totale des armes à feu est une politique parfaitement viable », proposant des alternatives parmi lesquelles des outils non létaux, des améliorations structurelles, la formation de bénévoles et le recours à des services de sécurité professionnels.

Le SCN recommande en outre aux synagogues optant pour une protection armée d’embaucher des policiers en service, hors service ou récemment retraités, plutôt que des volontaires civils.
L’augmentation du port d’armes à feu chez certains New-Yorkais juifs fait suite à des années de débat sur la présence d’armes à feu dans les lieux de culte. En 2022, plusieurs propriétaires d’armes à feu juifs ont intenté des poursuites contre l’État de New York après la mise en œuvre de la loi sur l’amélioration du port d’armes dissimulées. Cette loi interdisait les armes à feu dans les « lieux sensibles », notamment les lieux de culte tels que les synagogues.
Les plaignants ont invoqué le fait que cette loi portait atteinte à leur capacité de pratiquer librement leur religion, alors qu’ils faisaient face à des menaces antisémites persistantes, violant ainsi la protection de la liberté de religion assurée par le Premier amendement ainsi que le Deuxième amendement, qui garantit le droit de porter des armes. New York a adopté cette loi après que la Cour suprême des États-Unis a invalidé une précédente loi de l’État qui restreignait les permis de port d’armes dissimulées, jugeant que l’obligation pour les demandeurs de démontrer un « motif valable » était contraire au Deuxième amendement.
Source Times Of Israel

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