Le député LFI François Piquemal s’affiche avec Médine, le rappeur accusé de dérives islamistes et antisémites

Nouvelle polémique à gauche : le député La France insoumise François Piquemal a publié sur X une photo où il pose tout sourire aux côtés du rappeur Médine, avant le concert de ce dernier à Toulouse. « Très heureux d’accueillir Médine à Toulouse (Ndrl : Francois Piquemal est élu à Toulouse) avant son concert au Bikini. Un artiste engagé pour toutes les causes d’émancipation dans notre société », a écrit l’élu insoumis, ajoutant une citation du chanteur : « L’ouverture d’esprit n’est pas une fracture du crâne. »

Très heureux d’accueillir Medine à Toulouse avant son concert au Bikini.

Un artiste engagé pour toutes les causes d’émancipation dans notre société.

« L’ouverture d’esprit n’est pas une fracture du crâne » pic.twitter.com/r46TgYKsZy

— François Piquemal (@FraPiquemal) October 15, 2025

Derrière cette photo anodine se cache pourtant un lourd passif. Médine, souvent invité par des élus de gauche et applaudi par les militants insoumis, traîne une réputation sulfureuse. En mars dernier, il a perdu son procès contre la ministre Aurore Bergé, qui l’avait qualifié en 2021 de « rappeur islamiste ». Le tribunal correctionnel de Paris avait estimé que ces propos n’étaient pas diffamatoires, rappelant que l’artiste s’était lui-même illustré par des paroles ambiguës, notamment dans son morceau Don’t Laïk, où il chantait : « Crucifions les laïcards comme à Golgotha. »
Déjà en 2023, le rappeur originaire du Havre avait déclenché une vive polémique après un tweet jugé antisémite visant Rachel Khan, essayiste juive et petite-fille de déporté, qu’il avait qualifiée de « resKHANpée ». Malgré les critiques, Médine avait été chaleureusement accueilli aux journées d’été de LFI et d’EELV, où il avait longuement pris la parole sur son « engagement social et politique ».
En posant avec Médine, François Piquemal illustre une proximité entre une partie de la gauche radicale et des figures issues de la mouvance islamo-gauchiste. Un choix assumé mais risqué, alors même que Jean-Luc Mélenchon et ses lieutenants sont régulièrement accusés de complaisance envers les communautarismes religieux. Pendant que Médine revendique « lutter contre l’extrême droite et pour les causes sociales », ses paroles, elles, continuent de diviser jusque dans son propre camp.
L’image d’un député de la République posant fièrement avec un artiste plusieurs fois accusé d’antisémitisme et d’islamisme radical risque, une fois de plus, d’alimenter (à juste raison) le procès en ambiguïté fait à LFI.
Source https://entrevue.fr/