Une rescapée d’Auschwitz adopte le petit-fils du chef du camp

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Eva Mozes Kor, une survivante du camp d’Auschwitz-Birkenau, a adopté Rainer Höss, petit fils du commandant du camp de concentration. À l’âge de dix ans, la vie de Eva Mozes Kor et sa sœur jumelle, Miriam, a horriblement changé. Les deux sœurs, nées en Roumanie, ont été placées dans un wagon à bestiaux et transportées au camp de concentration nazi d’Auschwitz avec le reste de leur famille juive (qu’elles n’ont jamais revu) et ont été forcées d’endurer des expériences médicales horribles par le Dr Mengele, connu sous le nom d’ « Ange de la mort ». Malgré son supplice, Eva, qui a aujourd’hui 82 ans, a eu la compassion de pardonner ses bourreaux nazis, et a même officieusement adopté le petit-fils d’un commandant SS.
Des décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 2013 exactement, Eva a reçu un mail de Rainer Höss (50 ans), le petit-fils de Rudolf Höss, qui a supervisé le massacre d’un nombre estimé à 1,1 million de personnes à Auschwitz. Rainer a coupé tous les liens avec sa famille et a dit à Eva qu’il était tellement dégoûté par son grand-père, qu’il urinerait sur sa tombe s’il en avait une (il fut pendu pour ses crimes en 1947). L’homme a demandé à Eva, qui était devenu mère de deux enfants dans l’Indiana (Etats-Unis), si elle envisagerait d’être sa grand-mère adoptive après l’avoir rencontré, et elle a accepté. Ils se rencontrent en juillet 2014. « Je suis fière d’être sa grand-mère », a-t-elle confié à VICE. « Je l’admire et je l’aime. Il a besoin de recevoir l’amour d’une famille, celle qu’il n’a jamais eu. »
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va et sa sœur avaient dix ans quand elles sont arrivées au camp de concentration en 1944, enlevées de leur ferme en Roumanie après que leur village ait été envahi par les nazis. Après un voyage en train dans des conditions épouvantables, Eva se souvient de leur arrivée sans savoir que ce serait la dernière fois qu’elle verrait ses parents et ses grandes sœurs Edit et Aliz. Elle raconte: « Quand nous sommes arrivés à Auschwitz nous avons demandé de l’eau, mais à la place nous avons eu des ordres hurlés par des Allemands. J’ai regardé autour de moi, et en un instant, mon père et mes deux grandes sœurs ont disparu dans la foule. Je me suis accrochée à ma mère de toutes mes forces. Je pensais qu’elle pouvait nous protéger. » Un officier allemand a alors demandé à sa mère, Jaffa, si Eva et Miriam étaient jumelles et quand elle a confirmé que c’était le cas, les filles ont été emmenées de force. « Nous pleurions toutes les deux. Nous n’avons jamais pu dire au revoir. J’avais la meilleure mère sur cette terre », dit-elle. Le chef des expériences était Josef Mengele. Ce dernier était fascinés par les jumeaux et jumelles, et menait des expérimentations. Si l’une des deux mourait, le médecin nazi aurait tué l’autre, afin qu’il puisse mener une autopsie.
De son côté, Rainer Höss a été élevé dans une famille qui voit Rudolf Höss tel un héros. « À la maison, c’était une véritable dictature, nous ne pouvions pas être en désaccord », affirmait-t-il au journal Dawn (en anglais). Le grand-père nazi avait développé les chambres à gaz et l’utilisation de Zyklon B. Injection d’un cocktail de bactéries mortelles « J’avais droit à cinq injections par semaine », raconte Eva Mozes à des écoliers de l’Indiana, où elle vit depuis la fin de la guerre. Le docteur Mengele lui injecta même un cocktail de bactéries mortelles dont elle survivra, alors qu’il lui prédisait deux semaines à vivre. Eva considère la survie de sa sœur et la sienne comme « un vrai miracle ». Sa sœur est décédée en 1993 d’une grave maladie. « On a été traitées comme un morceau de viande », régulièrement examinées et sondées au nom de la recherche médicale. Malgré le traumatisme subi, Eva Mozes passe le reste de sa vie à « prêcher le pardon », comme l’écrit un article du Times of Isreal. En 1995, elle a fondé le Musée et Centre éducatif de l’Holocauste CANDLES (l’acronyme pour Children of Auschwitz Nazi Deadly Lab Experiments Survivors, et qui veut aussi dire « bougies » en anglais), à Terre Haute, dans l’Indiana, aux Etats-Unis.

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source :
http://www.toolito.com/trends/eva-mozes-auschwitz-adopte-petit-fils-chef-camp-rudolf-hoss/

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4 Commentaires

  1. Cathy dit :

    Le monde à l’envers. Rien d’autre à rajouter…

  2. Nitzotz dit :

    Je n’ai rien à dire contre cette adoption, évidemment.

    Mais je tiens à signaler qu’il y a une controverse vis-à-vis de Mme Kor, par rapport au reportage « Forgiving Dr. Mengele » (Pardonner au Dr. Mengele).
    Traduction, à 1:18 : « Moi, Eva Mozes Kor, qui enfant ai survécu aux expérimentations de Joseph Mengele il y a 50 ans, accorde par la présente l’amnistie à tous les nazis ayant participé, directement ou non, aux meurtres de ma famille et de millions d’autres. »

    Qu’elle soit arrivée, par un cheminement tout à fait personnel, à la solution de pardonner pour cesser de souffrir, soit. Mais de là à se faire la porte-parole d’une amnistie générale…

    Comme le dit la rescapée suivante : « C’est incorrect ! Je devrais être consultée… Comment peut-elle parler au nom de personnes qui ne sont plus vivantes ? »

  3. Mordechai.A dit :

    Madame Kor ne peut pardonner qu’en son nom mais pas à la place des autres victimes.
    Sinon, je suis prêt à croire que Rainer Hoess se sentait très mal à cause des crimes horribles de son grand-père et de la réaction d’une partie de sa famille. Madame Kor a donc accompli un beau geste en l’adoptant.

  4. Richard C. dit :

    Ce Rainer Hoess semble être un brave type; est il responsable des saloperies de son grand père? Non, évidement. Et c’est un beau geste que la réconciliation se fasse car elle est possible par l’amour et le pardon. Est ce toujours le cas? Non pas ! Des descendants de nazis partagent la haine de leurs ancêtres, notamment à Gaza et dans les ZOC de judée samarie, est de jérusalem. Et là, le crime est de les laisser sur place s’organiser pour commettre des crimes contre des innocents. Je me suis toujours trouvé mal à l’aise face à la mollesse des Bibi de tous poils!

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