
Pas un mot lorsque le Hamas tue des arabes « palestiniens »
Depuis la publication de cet article la France a condamné les «exécutions sommaires» par le Hamas
Une ONG israélienne dénonce l’impunité
Shurat HaDin, association israélienne de défense juridique, a récemment porté des accusations sévères contre le Hamas : selon elle, des habitants de Gaza auraient été sommairement exécutés sans procédure, et les universités américaines, ainsi que certains groupes militants, n’ont pas dénoncé ces meurtres. L’organisation parle d’un double standard inacceptable, selon lequel des voix s’élèvent pour critiquer Israël, mais restent silencieuses quand les Palestiniens sont eux-mêmes victimes de violences internes.
L’affaire est survenue après que plusieurs médias internationaux ont relayé des exécutions publiques menées à Gaza par des hommes armés cagoulés. Ces actes sont interprétés par Shurat HaDin comme la suite de pratiques déjà documentées en temps de guerre ou de répression interne dans l’enclave. L’association critique également le silence des autorités universitaires américaines face à ces violences, qu’elle perçoit comme une complicité ou une indulgence intellectuelle.
Le silence des campus pointé du doigt
Nitsana Darshan-Leitner, présidente de Shurat HaDin, a interpellé les responsables des universités aux États-Unis en les accusant de ne pas condamner les exécutions : « Les mêmes mouvements qui crient « Palestine libre », installent des tentes et défendent les étudiants palestiniens se taisent lorsqu’un extrémisme tue ses citoyens », a-t-elle déclaré. Elle estime que la communauté académique affiche une indignation partiale, qui témoigne d’un biais idéologique plutôt que d’un souci de justice universelle.
Selon elle, lorsqu’Israël est accusé d’avoir tué des Palestiniens, la réaction est immédiate, mais lorsque des Palestiniens sont exécutés — par le Hamas — aucune condamnation forte ne se fait entendre. Elle appelle les universités à rectifier cette asymétrie morale et à exiger des enquêtes, des poursuites et des condamnations, non seulement face aux actes d’Israël, mais aussi face à ceux perpétrés par des factions palestiniennes.
Chiffres tragiques et contexte juridique
Shurat HaDin cite des reportages indiquant que plus de 30 personnes auraient été abattues à Gaza ces derniers jours après avoir été accusées de collaboration avec Israël, sans procès. Ces exécutions extrajudiciaires s’inscrivent dans un schéma déjà observé : en temps de guerre, diverses factions armées ont recours à des jugements sommaires, des exécutions de rue ou des tribunaux improvisés, sans respecter le droit à un procès équitable.
L’ONG s’appuie sur la notion de « lawfare », l’arsenal juridique utilisé dans le conflit, pour dénoncer la manipulation du droit à des fins politiques. Depuis des années, Shurat HaDin elle-même est active sur ce terrain, en intentant des actions judiciaires contre des militants ou des institutions prétendument engagés dans la diffusion de messages anti-israéliens.
Réactions et prises de position
Certaines universités américaines, sous pression, ont vu leurs administrations critiquées pour leur passivité face aux manifestations pro-Palestine ou pour leurs réponses jugées trop timides. Des présidences universitaires se retrouvent visées, certaines lettres de protestation sont publiées. Toutefois, la condamnation explicite d’exécutions commises à Gaza — par le Hamas — se fait bien plus rare.
Dans le débat public, ce silence est perçu par Shurat HaDin comme une forme de biais radical. L’organisation appelle les gouvernements et les instances de défense des droits humains à réagir, en exigeant des enquêtes indépendantes, des sanctions et un désarmement des groupes armés responsables.
Vers un tournant moral
Cet appel à la responsabilité morale des institutions académiques s’inscrit dans un contexte plus vaste : depuis le début du conflit, les controverses sur les campus américains se multiplient — affiches, contre-manifestations, violences verbales, pressions sur les finances universitaires. Certains observateurs parlent d’un climat de « chasse aux sorcières » intellectuelle, où soutenir Israël devient difficile voire stigmatisé.
En dénonçant le silence face aux exécutions à Gaza, Shurat HaDin tente d’inverser le récit — non pas en masquant les souffrances palestiniennes, mais en soulignant que les victimes de violences internes méritent la même indignation universelle que celles touchées par un État.
Le combat de Shurat HaDin ne se résume pas à une posture juridique, mais à une affirmation de valeurs : la justice exige que toute vie humaine soit protégée, sans céder à la partialité. Face aux exactions commises par le Hamas contre des Palestiniens même, Israël ne reste pas silencieux : ces témoignages rappellent que la véritable exigence morale transcende les camps. En exigeant des enquêtes et une condamnation équitable pour chaque victime, Israël montre qu’il souhaite être jugé avec les mêmes critères qu’il exige pour ses ennemis — et qu’il défend la dignité de toute victime, y compris celles des conflits internes palestiniens.
Jforum.fr