Alpes-de-Haute-Provence : » Mohamed Merah c’est un gamin à côté de ce que je vais faire »

Poursuivi pour « apologie d’un acte de terrorisme »

Le jugement en comparution immédiate a été prononcé mardi. HAUTE-PROVENCE INFO/Bernard Aigrot
Un homme de 31 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Digne-les-Bains à deux ans ferme après requalification du délit en  »menaces de mort ».
Un homme de 31 ans a été jugé en comparution immédiate ce mardi 11 octobre devant le tribunal correctionnel de Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence). Bien connu des services de la justice, le prévenu incarcéré aux Baumettes était présenté devant le juge pour répondre de cinq délits, recel de vol, conduite malgré la perte totale de points en récidive, mise en circulation d’un véhicule malgré immobilisation, menace de mort à l’encontre d’un magistrat et apologie publique d’un acte de terrorisme.
Avec déjà 19 condamnations portées sur son casier judiciaire, le prévenu ne reconnaît que très peu des accusations dont il fait l’objet. Contrôlé à vive allure sur le boulevard Gassendi de Digne-les-Bains, et reconnu par un policier à qui il affirme avoir récupéré son permis, il dément aujourd’hui avoir été le conducteur du véhicule, «ce n’est pas moi qui conduisais, le policier a dû me confondre avec quelqu’un d’autre. Il devient vieux il faut qu’il prenne sa retraite». Lorsqu’il est interpellé au volant d’une voiture au rétroviseur de laquelle pend une poche intraveineuse, il reconnaîtra s’être échappé de l’hôpital où il était soigné, et conduire alors que son permis est annulé pour perte de tous les points.
« Merah c’est un gamin »
Lorsqu’il s’érige en victime se plaignant que certains policiers «lui en veulent personnellement», la présidente Géraldine Frizzi lui fait remarquer que «les policiers font leur travail et ne méritent pas d’être outragés», l’incitant à déposer plainte «si vous estimez qu’il y a une injustice». Quant aux propos tenus à l’encontre de la procureure adjointe lors de son transfert en prison en juillet 2015, «cette p… quand je sors je la bute», ou encore lors de sa garde à vue à l’encontre des policiers «quand je vais sortir je vais tous les n… ces bâtards», il répondra les avoir dits sous le coup de l’énervement.
Quid de ses propos qualifiés d’apologie d’un acte de terrorisme ? «Je vais faire ce que j’ai à faire au nom d’Allah… Mohamed Merah c’est un gamin à côté de ce que je vais faire… je vais tous vous tuer sur le Coran». Il reconnaît l’avoir dit, mais sans vraiment le penser «si j’avais fait à ma compagne tout ce que je lui ai dit…». La présidente Frizzi lui rappelle alors sa condamnation pour violences conjugales. «Ce ne sont pas des paroles en l’air, mais des propos violents et intolérables, comment ne pas les prendre au sérieux», souligne la procureure Karine Garcia, «il se victimise pour se justifier».
Elle requiert 30 mois de prison avec maintien en détention, injonction de soins et suivi socio-judiciaire pendant trois ans. Son avocate Maître Sarah Chaix assure que son client est «malade», que «ce n’est pas la personne qu’on vous présente», s’appuyant sur l’expertise psychiatrique qui note que le prévenu «ne présente pas de signes de radicalisation islamique», mais souffre de psychose schizophrénique qui l’empêche de distinguer le bien du mal. Lorsque la présidente demande au prévenu pourquoi il refuse de se soigner, il répond «je n’ai pas confiance, et je ne veux pas prendre de médicaments».
Le tribunal dans son jugement l’a relaxé du délit de recel de vol de voiture par insuffisance de preuves, et requalifié le délit d’apologie du terrorisme en menaces de mort. Il a été condamné à 2 ans de prison ferme avec maintien en détention et recommandation de soins.
De notre correspondant Bernard AIGROT
Source :
http://www.hauteprovenceinfo.com/article-12655-alpes-de-haute-provence-poursuivi-pour-apologie-un-acte-terrorisme.html