MARNE : Des pavés commémoratifs pour honorer une famille juive d’Épernay déportée pendant la guerre

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Par William Gay Costa, France Bleu Champagne-Ardenne
Le conseil municipal d’Épernay a décidé d’installer des pavés commémoratifs pour honorer les quatre membres de la famille Levy, qui habitaient la ville et qui ont été déportés en juillet.
Presque 80 ans plus tard, la mairie d’Epernay va honorer la mémoire de la famille Levy, de confession juive, arrêtée et déportée par les nazis durant la Seconde guerre mondiale. Le conseil municipal de la commune a voté lundi soir en faveur de l’installation de pavés commémoratifs. Une initiative inspirée de l’oeuvre d’un artiste berlinois.
Depuis maintenant une trentaine d’années, les Stolpersteine, créé par Gunter Demnig, se multiplient partout sur les trottoirs des villes d’Europe. Chacun de ces pavés, recouverts d’un couche de laiton portent chacun un nom : celui d’une victime du nazisme. Et dans les mois qui viennent, quatre vont être posés devant le 27 rue du faubourg d’Igny à Epernay. C’est là que vivaient Felix, Yvonne, Robert et Colette Levy. En juillet 42, ils ont tous les quatre été arrêtés à la veille de la Rafle du Vel-d’Hiv à Paris. Déportés à Auschwitz, aucun n’est revenu des camps de la mort.
À la demande de la communauté juive de la ville, la municipalité d’Épernay a donc décidé d’installer ces pavés, pour perpétuer la mémoire de la famille Levy mais ne compte pas s’arrêter là. Si d’autres familles en font la demande, des pavés portant le nom d’autres victimes du nazisme seront installés dans les rues de la ville.
Source :
https://www.francebleu.fr/infos/societe/des-paves-commemoratifs-pour-honorer-un-famille-d-epernay-deportee-pendant-la-guerre-1616436908?fbclid=IwAR2UWRXzPLgVVq6CGqiWiRS7LiA_m2aCLujW_iy-LrRkAUepLIU0QepYJLI

Les Stolpersteine (pluriel du mot allemand Stolperstein et signifiant « pierres d’achoppement », c’est-à-dire les « pierres sur lesquelles on trébuche ») sont une création de l’artiste berlinois Gunter Demnig. Ce sont des pavés de béton ou de métal de dix centimètres de côté enfoncés dans le sol. La face supérieure, affleurante, est recouverte d’une plaque en laiton qui honore la mémoire d’une victime du nazisme. Chaque cube rappelle la mémoire d’une personne déportée dans un camp de concentration ou dans un centre d’extermination parce qu’elle était Juive, Rom, communiste, Sinté, Yéniche membre de la résistance, homosexuelle, témoin de Jéhovah, chrétienne en opposition au régime nazi ou handicapée.

Encastrées dans le trottoir devant le dernier domicile des victimes, plusieurs milliers de Stolpersteine ont ainsi été posées depuis 1993, principalement en Allemagne, mais aussi dans d’autres pays européens. Les Stolpersteine ont inspiré l’idée du projet civique international Dernière adresse.

Les premières Stolpersteine en France furent posées entre le 30 septembre et le 2 octobre 2013 en Vendée à L’Aiguillon-sur-Mer, Beaulieu-sous-la-Roche, Bourneau, Fontaines, Fontenay-le-Comte, Longèves, Mervent et Nieul-sur-l’Autise.
En 2015, de nouvelles Stolpersteine sont posées en Charente-Maritime et en Gironde. Devant le monument aux morts de Coux (17130) le 24 août 2015, l’artiste Gunter Demnig pose un pavé pour Ferdinand Rapiteau, prisonnier de guerre à Bamberg, abattu le 19 juillet 1941 par un jeune allemand qui jouait au tir aux pigeons. Le même jour, à Cartelègue (33390), une autre Stolperstein est posée pour le prisonnier de guerre Jean Léger, décédé en captivité à Sulzdorf d’une embolie. En fin de journée, à La Brède (33650), c’est au tour de Fernand Lasperches d’être honoré et sa Stolperstein est là pour rappeler que ce prisonnier de guerre est mort loin de sa patrie de tuberculose. Le lendemain 25 août 2015, c’est sur l’île d’Oléron, à Saint-Trojan-les-Bains, qu’est posée la dernière Stolperstein pour le prisonnier de guerre Adolphe Breret décédé à Obernzenn d’une pneumonie.
Bordeaux et Bègles sont les premières grandes villes françaises à s’engager dans le projet, avec la pose de dix Stolpersteine à la mémoire de victimes juives, de résistants autrichiens – comme Fritz Weiss – ou communistes, poses qui ont eu lieu les 6 et 7 avril 2017, à partir d’un projet lancé par l’Université Bordeaux-Montaigne.
La ville de Fontenay-sous-Bois pose ses premières pierres, provisoires, en 201815. En 2019, il est prévu que Gunter Demnig en pose 10 le 29 avril 2019 dans les rues du vieux Fontenay.
Vingt Stolpersteine sont posées à Strasbourg, 27 à Muttersholtz et 24 à Herrlisheim-pres-Colmar, les 30 avril et 1er mai 2019,
À Rouen et à Sotteville-lès-Rouen, 39 Stolpersteine ont été posées en septembre 2020. Elles honorent la mémoire de familles avec enfants mineurs assassinées à Auschwitz, victimes de la Shoah dans le « Grand Rouen » de la période d’occupation (familles Frauenthal, Wetsztein, Abramovitch, Cofman, Ganon et Ettinger à Rouen, Kavayero et Cohen à Sotteville – 2 Stolpersteine déjà fabriquées seront posées ultérieurement pour la famille Mizrahi). Initié par l’association Pavés de Mémoire Rouen Métropole, le projet local est réalisé en partenariat et avec le soutien de la Métropole Rouen Normandie, des villes de Rouen et de Sotteville-lès-Rouen, du laboratoire ERIAC de l’Université de Rouen et des familles des victimes. À Rouen et dans sa banlieue, près de 500 élèves et étudiants ont été associés durant l’année scolaire 2019-2020 à des projets pédagogiques en lien avec la pose de ces Stolpersteine initialement prévue par Gunter Demnig en avril 2020. Au printemps 2021, de nouvelles Stolpersteine doivent être posées à Rouen par l’artiste.

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2 Commentaires

  1. Franccomtois dit :

    Ce genre d´acte guidé seulement par la haine ne peut qu´amener le malheur sur ses auteurs!Rien de plus á dire tant c´est lamentable.

  2. joseparis dit :

    Belle initiative pour que l’on se rappelle que ce ne sont pas que des noms sur des monuments, mais des familles entières qui habitaient paisiblement dans des quartiers avant de connaitre l’horreur des lois raciales, de la déportation et de la mort pour la plupart. Les plaques par terre, vous marchez dessus tous les jours et cela vous interpelle obligatoirement. Les enfants posent des questions, et donc cela permet de raconter ce qui s’est passé.

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