Marseille : fermeture de la mosquée des Bleuets, Vassal approuve, Payan reste muet

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La mosquée des Bleuets et son imam controversé sont une nouvelle fois dans l’œil du cyclone préfectoral. La possible fermeture du lieu de culte, dans le cadre de la lutte contre le séparatisme, ravive les clivages droite-gauche sur la scène politique marseillaise.
Nouveau rebondissement dans l’affaire de la mosquée des Bleuets, située dans le 13e arrondissement de Marseille. Ce lieu de culte musulman, dont l’imam, Smaïn Bendjilali, surnommé imam Ismaïl, a été condamné pour apologie du terrorisme en mai dernier, est une nouvelle fois dans le viseur du préfet des Bouches-du-Rhône, Georges-François Leclerc. Ce dernier a envoyé un avis de fermeture à la mosquée pour la deuxième fois. La première tentative de fermeture remonte à l’été 2024.
Au cœur de l’affaire, les propos tenus par l’imam Ismaïl et ses publications sur les réseaux sociaux. Le prédicateur a notamment diffusé une vidéo du complotiste Étienne Chouard dans laquelle il légitimait le pogrom du 7 octobre 2023 : « Le peuple palestinien s’est défendu, ça s’appelle de la légitime défense, car ils étaient depuis 60 ans martyrisés. »
Il a également commenté la publication d’un avocat palestinien affirmant que « des soldats israéliens [avaient] forcé un otage palestinien menotté à s’allonger sur le ventre, puis lui [avaient] inséré un tuyau dans l’anus », en postant : « Daech à côté, ce sont des enfants de cœur (sic). »
Malgré une défense bien rodée visant à démontrer que relayer les mots d’un autre ne signifie pas nécessairement les faire siens, Smaïn Bendjilali a finalement été condamné à six mois de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme ». Une peine non assortie d’une « interdiction définitive d’exercer son activité professionnelle », comme requis par le procureur, Audrey Jouaneton.
Condamné mais pas évincé
Comme si de rien n’était, au lendemain de son procès, l’imam condamné a donc pu reprendre le chemin de la mosquée des Bleuets. En dépit de sa condamnation, mais également malgré le fait que le rapport sur les Frères musulmans le cite « de sensibilité plutôt salafiste mais usant des codes du frérisme ».

Quatre mois plus tard, la situation pourrait finalement changer. Comme annoncé par Smaïn Bendjilali sur X, Georges-François Leclerc ne souhaite pas en rester là et « revient avec un nouveau projet de fermeture ». Selon le principal intéressé, il s’agit d’un « copier-coller du précédent » avis rédigé par Pierre-Édouard Colliex, ancien préfet des Bouches-du-Rhône.
Un copier-coller, pas tout à fait. L’imam en convient : « La seule nouveauté ? Ma condamnation pour apologie du terrorisme… » Contrairement à ce qu’il laisse entendre, bien qu’il ait fait appel, ce n’est pas anodin.
L’imam se pose en victime. Il dénonce « une décision politique », « un abus de pouvoir », « un ciblage idéologique contre l’islam » et une « islamophobie d’État ». Il insinue d’une certaine manière que le préfet, Georges-François Leclerc, pourrait être islamophobe ou le bras armé d’une islamophobie institutionnelle.
Une attaque à laquelle Une Génération pour Marseille, un collectif de personnalités de droite et du centre emmené par Romain Simmarano, directeur de cabinet de Renaud Muselier, n’a pas manqué de réagir : « Aucun prédicateur, aucun prêcheur radical n’a le droit de prendre en otage toute une communauté en tentant de l’éloigner des valeurs de la République, en s’en prenant à des représentants de l’État. »
Même chose du côté de Martine Vassal, présidente du département, présidente de la métropole et candidate à la mairie de Marseille, qui soutient le préfet dans sa démarche et rappelle que « la République protège la foi mais ne transigera jamais avec ceux qui veulent la dévoyer […] sous couvert de liberté de culte ».
Alerté mais pas concerné
Qu’en dit la mairie de Marseille ? Toujours rien… Les sollicitations de Valeurs actuelles sont restées lettres mortes. Benoît Payan se refuse à tout commentaire. En avril 2025, il était pourtant monté au créneau en conseil municipal : « Je n’accepte pas, et je n’accepterai plus désormais, que ce conseil municipal se transforme en tribunal accusatoire des musulmans », précisant qu’il engagerait des procédures à chaque controverse.
Lorsque Smaïn Bendjilali a été condamné, défendu lors de son procès par l’un des conseillers municipaux de la majorité, Sami Benfers, le maire ne s’est pas fait entendre. Pas plus que lorsque plusieurs institutions musulmanes de la deuxième ville de France, dont la mosquée des Bleuets et le Centre musulman de Marseille (CMM), ont été désignées par les auteurs du rapport sur le frérisme comme étant « le centre de l’écosystème frériste des Bouches-du-Rhône ».
Source
Valeurs Actuelles

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2 Commentaires

  1. David92 dit :

    Quand on ferme une mosquée… Il reste un clou pour attacher l’âne de l’imam…..
    ( histoire tunisienne du clou de Chaa)…

  2. Amos dit :

    Rien de surprenant Benoit Payant l’actuel maire et un collabos de premier ordre.
    Je n’espère pour ma part qu’une seule chose c’est la victoire du RN a Marseille ou mieux de Stéphane Ravier si il part seul mais ce sera très difficile ..
    Il y a un énorme travail a faire dans cette ville ou plus aucun juifs mais aussi des chrétiens ne doivent se sentir chez eux malheureusement.

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