Raphaël Enthoven relaxé après avoir qualifié LFI de « passionnément antisémite »

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L’avocat du philosophe, Me Richard Malka, avait estimé le 22 septembre devant la chambre de la presse que « dénoncer l’antisémitisme de ce parti est un devoir moral ».
En tweetant ce message sur le réseau social X – « #LaFranceInsoumise est un mouvement détestable, violent, complotiste, passionnément antisémite […]. Ils sont tellement cons […]. On n’en peut plus de ce club de déficients » –, Raphaël Enthoven a-t-il dépassé les limites admissibles de la liberté d’expression ? Non, a jugé ce jeudi 6 novembre la 17e chambre (chambre de la presse) du tribunal judiciaire de Paris. L’écrivain philosophe y était poursuivi pour « injure publique » par La France insoumise (LFI), qui lui réclamait 10 000 euros de dommages et intérêts.
L’affaire remonte au 1er mai 2024 : Raphaël Glucksmann, tête de liste du PS et de Place publique aux européennes, avait été violemment pris à partie lors d’une manifestation à Saint-Étienne (Loire). Huées, jets de peinture et d’œufs pourris l’avaient contraint à quitter précipitamment le cortège où flottaient de nombreux drapeaux LFI. En réaction à ces images, Raphaël Enthoven avait publié son message cinglant, adressé aux 268 000 abonnés de son compte X.
Lors de l’audience du 22 septembre, l’avocat de Raphaël Enthoven, Me Richard Malka, a livré une plaidoirie dévastatrice pour le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, dressant l’inventaire méthodique des « outrances » de son chef et de ses disciples, un florilège de déclarations à connotation antisémite. « Aucune haine ne mute aussi bien que celle du juif », avait lancé l’avocat, pointant les propos de Mélenchon sur le Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) qui « dicterait ses volontés au gouvernement » ; l’utilisation du terme « diaspora » pour qualifier les juifs français ou encore sa référence au « peuple déicide ». « Mélenchon ne s’est pas contenté de manipuler l’antisémitisme prétendument “vertueux”, car antisioniste. Il a ressuscité l’antisémitisme chrétien, pierre angulaire de 2 000 ans de persécutions », fustigeait Me Malka.
« On sort ici du champ de la liberté d’expression »
À l’appui de sa démonstration, l’avocat avait convoqué les statistiques : 37 % des juifs français ont subi une agression depuis le 7 octobre 2023, et 92 % d’entre eux considèrent que LFI contribue à faire monter l’antisémitisme en France. « Mon client a eu mille fois raison d’employer le terme de “parti passionnément antisémite”. Ce n’est pas injurieux, c’est analytique », devait conclure Me Malka.
Me Mathieu Davy, avocat de LFI, avait dénoncé pour la partie civile des propos « abrupts, méprisants, sans explication et tenus en dehors de tout contexte ». « Être qualifié de “passionnément antisémite”, pour un parti politique, c’est très grave. C’est une infamie, une disqualification », avait-il fait valoir, précisant que « LFI, pas plus qu’aucun de ses élus, n’a jamais été condamné ni même poursuivi pour des faits de cette nature […]. Être qualifié de déficient, c’est aussi une violence très forte qui tend à contester la légitimité du mouvement. Avec ses propos, qui ne visaient qu’à faire mal et blesser, M. Enthoven n’a ouvert aucun débat. On sort ici du champ de la liberté d’expression. »
Me Richard Malka avait répliqué en s’interrogeant : « Quel est ce procès où l’on tente de faire taire ceux qui dénoncent la haine, plutôt que ceux qui la propagent ? Dénoncer la passion antisémite de ce parti est plus qu’un droit, c’est un devoir moral. » Il s’étonnait également de l’absence à l’audience de Manuel Bompard, Mathilde Panot ou Maxime Carpentier, les trois représentants légaux de LFI : « Ils n’ont pas daigné nous faire l’honneur de leur présence, comme s’ils n’assumaient plus. »
À la barre, Raphaël Enthoven avait assumé pleinement ses propos : « LFI est un mouvement dangereux et pestilentiel. Je lui livre une guerre acharnée depuis 2015, ça me semble important. » Si c’était à refaire, avait-il affirmé, il retweeterait dans les mêmes termes. En relaxant le philosophe, la 17e chambre a estimé que ses propos, aussi tranchants soient-ils, relevaient de la liberté d’expression et d’un débat d’intérêt public.
Source Le Point

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  1. joseparis dit :

    Bravo à lui. IL n’ a fait que dire la vérité sur la rance islamiste.

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