On a retrouvé le télégramme qui a précipité le suicide d’Hitler

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Le télégramme que Hermann Goering a adressé au Führer le 23 avril 1945 vient d’être vendu aux enchères aux États-Unis pour 55.000 dollars.
Voici le document qui a signé la fin de Hermann Goering, un des plus hauts dignitaires nazis, et qui a précipité du même coup le suicide d’Hitler.
Il s’agit d’un télégramme envoyé le 23 avril 1945 dans lequel Hermann Goering s’adresse au Führer lui-même. Tombé aux oubliettes, le document vient d’être vendu aux enchères dans le Maryland, aux États-Unis, soixante-dix ans plus tard. Voilà comment.

Fin avril 1945, la guerre est perdue pour l’Allemagne nazie. Assaillie à l’ouest par les Américains et à l’est par les Soviétiques, elle est écrasée sous les bombes. Hitler s’est coupé de la réalité, reclu dans son bunker à Berlin. Le Führer n’est plus que l’ombre de lui-même, affaibli par la maladie, oscillant entre l’espoir insensé d’une victoire sur l’armée rouge et totale apathie.
Fin avril 1945, la guerre est perdue pour l’Allemagne nazie. Assaillie à l’ouest par les Américains et à l’est par les Soviétiques, elle est écrasée sous les bombes. Hitler s’est coupé de la réalité, reclu dans son bunker à Berlin. Le Führer n’est plus que l’ombre de lui-même, affaibli par la maladie, oscillant entre l’espoir insensé d’une victoire sur l’armée rouge et totale apathie.

Les plus hauts dignitaires nazis, réunis autour de lui, voient avec inquiétude leur leader perdre pied et la fin de la guerre arriver. Les luttes intestines pour lui succéder n’ont jamais été aussi fortes.
Seul Hermann Goering –désigné successeur d’Hitler– n’est pas présent. Il faut dire que depuis quelques temps, le commandant en chef de la Luftwaffe –l’armée de l’air– n’est plus dans les faveurs du Führer. S’il l’a aidé à ses débuts à accéder au titre de chancelier et a été très aimé du peuple allemand pour sa jovialité, il a commis depuis plusieurs erreurs militaires, qui ont notamment mené à la défaite de la Luftwaffe dans la bataille d’Angleterre. Il reste cloîtré dans sa fastueuserésidence de Carinhall, dans les Alpes bavaroises.

Mais Goering commence à s’inquiéter de la liberté d’action d’Hitler et craint d’être supplanté par Heinrich Himmler, Martin Bormann ou Joseph Goebbels. Un peu après minuit, il envoie un premier télégramme à Hitler, où il évoque ce fameux décret du 29 juin 1941 lui accordant les pleins pouvoirss’il n’était plus en mesure de gouverner:
«Mein Führer,
Le général Koller m’a fait un briefing sur la situation; sur la base d’informations qu’il a obtenues auprès du général Jodl et du général Christian, vous avez mentionné certaines décisions pour moi et souligné que je serais, si des négociations devenaient nécessaires, en meilleure position que vous à Berlin. Ces déclarations m’ont paru si surprenantes et si graves que je me suis senti obligé de considérer, si aucune réponse ne m’est parvenue avant 22 heures, que vous avez perdu votre liberté d’action. Je devrais alors appliquer les conditions de votre décret et prendre les décisions nécessaires pour le bien de notre Nation et notre Patrie.
Vous savez ce que je ressens pour vous dans ces heures les plus difficiles de ma vie et je ne peux pas l’exprimer avec des mots. Que Dieu vous protège et vous permette malgré tout de venir ici dès que possible.
– Votre dévoué Hermann Goering»

Goering pensait-il encore pouvoir négocier la paix avec les Alliés? Ce télégramme était en tout cas ce qui manquait à Bormann, son ennemi acharné, pour l’accuser de haute trahison et achever de tuer ce qu’il restait de confiance pour Goering dans l’esprit de Hitler. Ce dernier reste d’abord indifférent à la nouvelle, isolé dans un état apathique, celui-là même avec lequel il avait accueilli toutes les nouvelles du jour, raconte Albert Speer(ministre des Armements au sein du IIIe Reich, celui-ci a publié deux autobiographies très précises sur le fonctionnement du régime nazi après avoir purgé sa peine de prison).

Mais Goering commet une dernière erreur: anticiper trop vite la réponse du Führer en envoyant un peu plus tard d’autres convocation à plusieurs officiers. Cette fois, Bormann a gagné. Hitler entre dans une colère noire, une «explosion de fureur sauvage mêlée à des sentiments d’amertume, d’impuissance et de désespoir» selon Speer, et accuse Goering de trahison:
«Je le savais depuis le début. Je le savais que Goering était un fainéant. Il a laissé la Luftwaffe aller à la ruine. Il était corrompu. Son exemple rend la corruption possible dans notre État. D’ailleurs il a été un toxicomane pendant des années. Je le savais depuis le début.
Selon Speer, cette trahison de Goering a initié une crise importante dans la dégradation psychologique d’Hitler et a précipité la désintégration de ce qui restait du IIIe Reich.
Sa fureur laisse d’ailleurs peu après place au découragement le plus total:
«Bon très bien. Laissons Goering négocier la capitulation. Si la guerre est perdue de toutes manières, peu importe qui le fait.»
Ramassé par un Américain non germanophone, le télégramme reste à l’abri dans un coffre-fort de Caroline du Sud jusqu’en 1958
Plus d’un mois plus tard, les troupes américaines pénètrent dans le bunker. L’endroit est salement amoché par les bombardements, les inondations et les pillages. Le capitaine Benjamin Bradin y ramasse une brassée de ce qui traîne de souvenirs, entre ces murs qui ont vu les derniers jours du dictateur (même si, ne parlant pas allemand, la plupart des courriers lui semblent sans intérêt).
À la fin de la guerre, il les ramène avec lui, en Caroline du Sud. Ils y restent à l’abri d’un coffre-fort dans une banque locale jusqu’en 1958. C’est son fils, James, étudiant et futur colonel de l’armée, qui va les exhumer. Il décide d’écrire sa thèse sur le sujet.
Plus tard, il amène le document original à Robert Rieke, un de ses professeurs, qui se rend compte de son importance historique.
Finalement, le 11 juillet 2015, le télégramme est mis aux enchères pour 15.000 dollars. Il est vendu 54.675 dollars à un acheteur américain anonyme. La famille de Bradin n’a pas touché un centime. Pas plus que la fille de Goering, qui a récemment essayé de récupérer la fortune de son père confisquée après la guerre.

source :

http://www.slate.fr/story/104205/telegramme-goering-hitler-suicide-encheres

Sur la foi du récit de la crise de désespoir de Hitler du 22 avril, il interprète les propos de Hitler comme un mandat pour négocier ; mais peu après, ce dernier est revigoré et démet le maréchal du Reich de tous ses titres et de toutes ses charges, et fait placer Göring en résidence surveillée au Berghof ; cette disgrâce doit beaucoup aux manœuvres de Bormann, un de ses ennemis les plus acharnés, qui présente la demande de Göring comme une trahison. Dans les derniers jours de la guerre, le 25 avril 1945, Göring est définitivement désavoué, et même condamné à mort73 par son Führer après avoir tenté de prendre le pouvoir alors que celui-ci s’était enfermé dans le Führerbunker dans Berlin assiégé. Il est remplacé par Robert Ritter von Greim. Hitler lui octroie néanmoins sa grâce au vu de ses services passés, et se contente de le faire assigner à résidence par les SS. Le Führer exclut Göring du parti national-socialiste dans son testament du 30 avril, ainsi que Himmler, avant de se suicider. Quelques jours plus tard, Göring se rend aux Américains en Bavière.

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  1. Pierre un Gaulois dit :

    Cornelius Ryan, dans son livre « la dernière bataille, la chute de BERLIN » publié en français en 1966, parle d’un message, de Goëring à Hitler, dans des termes à peu près identiques, du moins pour les mots essentiels du message.
    Cornelius Ryan est surtout connu pour son livre « le jour le plus long ».
    Il a été correspondant de guerre de 1943 jusqu’à la fin de la guerre.

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