«Abominable»: Charlie Hebdo accusé de «racisme» après une caricature de la pro-Gaza Rokhaya Diallo en Joséphine Baker
« Charlie Hebdo » fait face à une nouvelle polémique après la publication d’une caricature de Rokhaya Diallo signée Riss. La journaliste et plusieurs responsables politiques dénoncent un dessin qu’ils jugent « raciste » et héritier de « l’imagerie coloniale ».
Nouvelle polémique pour Charlie Hebdo. Le journal satirique est vivement critiqué après la publication d’un dessin – signé Riss – représentant la journaliste, auteure et documentariste Rokhaya Diallo dansant vêtue d’une jupe de bananes – à la manière de Joséphine Baker, figure emblématique des Folies Bergère dans les années 1930. Une caricature visant à dénoncer les prises de position de l’intéressée. « The Rokhaya Diallo Show ridiculise la laïcité à travers le monde », se moque l’hebdomadaire, qui a suscité une vague d’indignation sur les réseaux sociaux.
Dans le droit fil de l’imagerie coloniale, Charlie Hebdo incapable de confronter les idées d’une femme noire sans la réduire à un corps dansant, exotisé, supposément sauvage.
Ce dessin hideux vise à me rappeler ma place dans la hiérarchie raciale et sexiste.(via @catboychevik) pic.twitter.com/EGXYyoVSWK
— Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) December 24, 2025
À commencer par Rokhaya Diallo. « Dans le droit fil de l’imagerie coloniale, Charlie Hebdo incapable de confronter les idées d’une femme noire sans la réduire à un corps dansant, exotisé, supposément sauvage », s’est-elle émue. « Ce dessin hideux vise à me rappeler ma place dans la hiérarchie raciale et sexiste », ajoute-t-elle, estimant être attaquée non sur ses positions intellectuelles, mais sur son identité. Le député La France insoumise Antoine Léaument a apporté son soutien à la journaliste, qualifiant la caricature d’« abominable de racisme ».
Et sa collègue insoumise Nadège Abomangoli d’accuser : « Ce qui dérange, c’est le fait que Rokhaya Diallo est une femme noire qui parle, qui pense, qui assume ses positions sans baisser la tête, dans des espaces que certains estiment encore « réservés » ». Le directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris), Pascal Boniface, a également condamné un dessin « vraiment infâme ».
Une protection permanente
Des critiques qui risquent d’alimenter les menaces qui pèsent encore sur la rédaction, dix ans après les attentats de janvier 2015. Lors de l’anniversaire des attentats djihadistes du 13-Novembre au Stade de France, au Bataclan et sur les terrasses parisiennes, la direction du journal a signalé à la justice un courriel jugé menaçant et relevant, selon elle, de l’apologie du terrorisme. Le message incriminé aurait fait suite à un dessin représentant Salah Abdeslam nu, dans une position suggestive, avec un autre personnage désigné comme « Dieu ». Une enquête a été ouverte par le parquet d’Annecy.
Source Le JDD
